Bujumbura, le 24 janvier 2015 (Net Press). Selon un communiqué de presse, l’Oag indique qu’il a constaté avec stupéfaction et amertume l’arrestation et l’emprisonnement immédiat du journaliste Bob Rugurika, directeur de la radio publique africaine (Rpa). Il est aujourd’hui maltraité pour avoir eu le courage de mener des investigations sur l’insoutenable assassinat des trois sœurs italiennes de la paroisse Guido Maria Conforti en commune urbaine de Kamenge et de diffuser des témoignes recueillis, précise le communiqué.
Il ajoute que le directeur de la Rpa se trouve sans doute dans l’œil du cyclone judiciaire pour avoir exploré d’autres pistes et mis à découvert d’autres probables auteurs de ce triple meurtre alors que la police avait déjà son coupable « désigné ». Manifestement, l’acharnement juridico-policier dont il est victime procède d’une volonté d’un pouvoir déterminé à étouffer dans l’œuf toute velléité d’aller plus loin dans l’enquête sur cette tragédie qui a ému le Burundi et le monde entier.
Nul n’ignore que la Radio incriminée (Rpa) est l’un des organes de presse locaux qui excellent dans l’art du journalisme d’investigation, un genre de journalisme qui vise à révéler des infractions cachées au moyen d’enquêtes garanties par le respect de la déontologie du journalisme et de la protection des sources, renchérit le communiqué. Il signale qu’au-delà de la honte et de la vague d’indignation tous azimuts que suscite cet injuste emprisonnement du directeur de la Rpa, il traduit indubitablement le refus d’une presse libre et indépendante, expression d’une démocratie aboutie et d’une bonne gouvernance responsable.
Cette incarcération traduit aussi un regrettable recul sur le terrain de la démocratie car elle est éminemment symptomatique d’un déficit criant d’indépendance de la magistrature ou l’immixtion flagrante du pouvoir dans le traitement des dossiers judiciaires.
Face à tout cela, l’Oag demande au gouvernement de reprendre immédiatement les enquêtes sur l’assassinat des trois sœurs italiennes afin de mettre la main sur les véritables assassins et commanditaires, d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur tous les dossiers encore couverts d’ombre notamment les auteurs des récentes attaques en province Cibitoke, sur le dossier Kiliba Ondes, sur le dossier Manirumva, les massacres de Gatumba, la présumée distribution des armes aux jeunes du parti au pouvoir, etc. A la justice, à la communauté internationale et à la population, l’Oag demande d’exiger la libération de Bob Rugurika.
Burundi - Justice
Faut-il croire aux propos de la porte-parole de la cour suprême ?
Bujumbura, le 24 janvier 2015 (Net Press). Mme Agnès Bangiricenge vient de nous tenir une déclaration plutôt originale, tendant à nous faire croire que nous sommes tous des enfants de moins de dix ans qui acceptent sans réfléchir tout ce que le parent dit.
En effet, à travers une déclaration la porte-parole de la cour suprême a laissé entendre qu’une fois que le directeur de la Rpa emprisonné indique où se trouve la personne qui a avoué avoir égorgé la troisième sœur, il bénéficiera automatiquement d’une liberté provisoire. Il y plusieurs interprétations dans une telle proposition. Normalement, il ne revient pas au directeur d la Rpa de chercher des personnes à présenter à la cour suprême pour avoir dit ceci ou cela. Mais en tant que journaliste, il a le droit de chasser l’information partout où elle se trouve, même là où le pouvoir s’attendait le moins. Au cas où la justice aurait voulu donc collaborer, Bob Rugurika aurait été approché pour qu’il livre toutes les informations sans devoir recourir à l’emprisonnement.
Comme l’évolution de ce dossier a pris une telle tournure, l’on peut légitimement croire l’intention de la justice n’est pas de poursuivre des enquêtes d’autant plus qu’elle a déjà son « coupable ». Par ailleurs, au niveau de l’interrogatoire, Bob Rugurika a décliné l’identité de la personne, a décrit les circonstances dans lesquelles ils se sont rencontrés et il revient donc à la cour suprême de le chercher sur base d’informations qui sont à sa disposition.
Elle a aussi confirmé que Guillaume Harushimana, cité lui aussi dans ce dossier qui fait des rebondissements spectaculaires, était au Rwanda au moment des faits. Il n’est pas question ici de confirmer ou d’infirmer les propos de Mme Bangiricenge, mais la question qui se pose est de savoir pourquoi tout le monde devient subitement porte-parole de cette personne. C’est le porte-parole de la police qui l’a fait le premier, suivi par le patron de la Pafe – celui-ci a démenti ses propres propos – et aujourd’hui, c’est la porte-parole de la cour suprême. Faut-il voir dans cette pratique un autre montage pour multiplier les charges ? Mais cette dame devrait savoir que même les premières accusations et qui sont à l’origine de son incarcération sont discutables.
Burundi – Confessions religieuses – Développement.
Remise ce samedi par Interbank d’une salle de fêtes à la Paroisse Esprit de Sagesse.
Bujumbura, le 24 janvier 2015 (Net Press). La paroisse péri-universitaire « Esprit de Sagesse » de Mutanga Sud, créée en 1996 par l’Abbé Adrien Ntabona, s’est construite petit à petit selon les moyens de bord. De la sorte, les fidèles ont longtemps prié dans une église de fortune. Il s’est donc avéré nécessaire de l’élargir et d’élever son toit pour que la prière puisse être facilitée, grâce à la diminution de la chaleur.
Localement, une énorme générosité s’est déployée. Mais à ses limites, les étudiants d’université, les habitants de Mutanga et de Mugoboka-Sororezo ont fait ce qu’ils pouvaient, écrit l’abbé Adrien Ntabona qui ajoute que « du reste, il y a lieu de remercier tous ceux qui se sont donné corps et âme pour cette tâche de sensibiliser ».
Le curé d’Esprit de Sagesse estime qu’il est temps de recourir aux amis de la paroisse et c’est ce qui a été fait ce samedi où il y avait une très belle soirée de mobilisation des ressources qui n’était pas encore terminée au moment où nous mettions sous presse le présent numéro.
Burundi - Santé
Dépister précocement la lèpre, prévenir les complications et réinsérer socialement les maladies guéris
Bujumbura, le 24 janvier 2015 (Net Press). Tel est le thème retenu pour cette année, à l’occasion de la célébration de la 62ème journée mondiale des lépreux (Jml). Par son communiqué de presse rendu public, le ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida fait savoir que le dernier dimanche du mois de janvier de chaque année est la Jml. Elle a été instituée pour sensibiliser, mobiliser, toucher l’opinion publique en faveur de ces pauvres gens qui ont, à tous les titres, le droit d’être considérés pour ce qu’ils sont : des hommes !
Ce communiqué indique que la Jml reste l’occasion de mobilisation générale des esprits et des cœurs des autorités locale et des partenaires techniques et financiers pour la lutte contre cette maladie à travers des actions de dépistage, de soins et celles visant la réinsertion sociale. Ainsi, lit-on dans ce communiqué, la lèpre, ou maladie de Hansen, est une maladie infectieuse chronique causée par le bacille Mycobacterium leprae. Elle touche essentiellement la peau, les muqueuses et le système nerveux périphérique. Elle se transmet par les voies respiratoires, touchant indifféremment les hommes, les femmes et les enfants ; elle n’est pas héréditaire. C’est une maladie insidieuse à très lente incubation, ses premiers signes peuvent apparaître des années après l’infection par la mycobactérie. D’où la persistance de sa transmission. Le premier symptôme visible est une tache sur la peau, insensible à cet endroit précis.
Ce même communiqué de presse souligne que la lèpre, non dépistée et traitée précocement, évolue vers des complications dont les ulcérations plantaires, la contracture des doigts et des orteils, la perte de la vue et l’invalidité totale, ce qui peut entraîner la stigmatisation et l’exclusion du malade du tissu social économique. C’est pourquoi, explique ce communiqué, la bataille de la lèpre se livre sur trois fronts à savoir soigner les maladies, les rendre non contagieux et les guérir mais aussi de guérir les bien-portants de la peur absurde qu’ils ont de cette maladie et de ceux qui en sont atteints ainsi que la réinsertion sociale des malades guéris. Ce communiqué martèle que des médicaments gratuits, de très bonne qualité, sont disponibles dans les centres de santé. Dans notre pays, les provinces qui sont endémiques de cette maladie sont essentiellement les provinces de Rutana, de Bururi, de Cibitoke et de Makamba.
La lèpre reste encore un fardeau pour la population burundaise en général et les personnes affectées et leurs familles en particulier. Pour ce, le ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida saisit encore une fois de cette journée pour lancer un appel à toute personne présentant des signes de suspicion de la lèpre à consulter les centres de santé proches. Car, si le traitement est institué à temps, le malade guérit sans séquelles et continue à vaquer à ses activités quotidiennes.
Burundi - Société
Le souvenir de deux officiers burundais, tous disparus au mois de janvier.
Bujumbura, le 24 janvier 2015 (Net Press). Le plus connu reste incontestablement le colonel Firmin Sinzoyiheba, dit Kagajo, ancien ministre de la défense nationale, dont l’hélicoptère qui le transportant à Gitega, explosa en plein ciel au-dessus de la province Mwaro le 28 janvier 1998.
Les circonstances de cette tragédie ont toujours suscité des controverses jusqu’à ce jour, puisque la version officielle du pouvoir de l’époque est que l’explosion fut causée par un coup de foudre. Mais d’autres, se basant sur un fait réel, affirmant qu’un coup de foudre était inimaginable sous un soleil de plomb dans un ciel sans nuage, et c’est pourquoi ils soupçonnent, sans détenir des preuves avérées et vérifiables, que c’est le régime de l’époque qui a cherché à se débarrasser d’un rival potentiel en piégeant l’appareil à bord duquel il était convoqué dans l’ancienne capitale du Burundi monarchique.
Qui a raison ? Qui a tort ? Nul ne le saura jamais et de toutes les façons, les membres de sa famille n’ont jamais porté plainte pour que la vérité soit connue.
L’autre officier est capitaine Balthazar Nimpaye, décédé d’une mort naturelle à l’hôpital Lambert de Bruxelles le 26 janvier 1985. Il était affecté au camp « Base » des forces armées burundaise et était un homme doté de beaucoup de sagesse, d’une fine intelligence et d’une extrême simplicité qui avait suivi ses études en France. Il a pu léguer toutes ces qualités à ses enfants, dont l’un, Fernand, trouva la mort de façon accidentelle en 1999.
Quant à son épouse, Spès Nimpaye, une femme extrêmement pieuse, elle invite les amis et proches de l’homme de sa vie, à une messe de souvenir ce lundi 26 janvier 2015 à la paroisse Esprit de sagesse de Mutanga Sud à 18 heures 30 minutes.
Burundi – Elections
Heureux qui, comme Lazare, a eu la visite du président de la République.
Bujumbura, le 24 janvier 2015 (Net Press). Ce samedi 24 janvier 2015, les travaux communautaires de développement qui se sont déroulés à Muzinda en commune Rugazi de la province Bubanza ont reçu un cachet spécial, en ce sens qu’un des travailleurs qui a aidé à la plantation des arbres n’était pas un commun des mortels, mais le chef de l’Etat lui-même, M Pierre Nkurunziza.
Il s’est montré très actif comme dans pareilles circonstances, pour signifier à tous ceux qui étaient présents que le travail intellectuel dans les bureaux cossus de la présidence de la République n’est pas incompatible avec le travail manuel accompagné de la transpiration en pleine boue, était entendu que ce message est adressé aux futurs électeurs de l’année en cours.
Ces travaux ont également fait un heureux, un paysan local du nom de Lazare Nsabiyabandi à qui Pierre Nkurunziza a rendu une visite personnelle à son domicile. C’était pour le remercier de l’avoir hébergé pendant 2 ans du temps où il était encore au maquis, en train de se battre contre l’ex-armée monoethnique tutsi. Il lui a déjà construit une belle maison d’habitation sur place dotée de 3 vastes chambres. Un homme qui, pendant longtemps encore, se souviendra des travaux communautaires de ce samedi 24 janvier 2015.