Bujumbura, le 26 février 2015 (Net Press). Plus de 400 organisations de la société civile burundaise regroupées au sein du Forsc et d’autres organisations indépendantes, en campagne contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, ont indiqué ce matin que le pouvoir actuel est fatigué. Me Vital Nshimirimana invite alors la population, surtout de la capitale, à descendre dans la rue au moment où le président actuel va annoncer sa candidature aux élections de 2015. Pour Me Vital Nshimirimana, le pouvoir actuel est fatigué et dirige très mal et les exemples sont notamment les emprisonnements abusifs des défenseurs des droits de l’homme, des tueries à l’instar de celles des trois religieuses italiennes, la montée des prix de téléphonie mobile, la vie chère, etc. Il invite les gens à une marche pacifique et en cas d’incidents, le gouvernement en sera pleinement responsable.
A en croire Pacifique Nininahazwe du Focode, il faut que tous les sages, les généraux, les églises, la communauté internationale aillent conseiller le président Nkurunziza pour qu’il épargne le pire aux Burundais. Ce n’est pas d’autres projets nouveaux qu’il n’a pas pu réaliser et qu’il amène en 2015, observe M. Nininahazwe. Il se demande encore s’il n’y a pas d’autres gens du Cndd-Fdd qui peuvent diriger le pays. Pour donc ce défenseur des droits de l’homme, Pierre Nkurunziza devrait tout simplement oublier de briguer un 3ème mandat.
Burundi – Politique – Elections
Le président de la République sort ses griffes contre les têtes mal pensantes
Bujumbura, le 26 février 2015 (Net Press). Depuis que certaines personnalités ont affiché ouvertement leurs positions par rapport au troisième mandat du président sortant, il commence à montrer de quel bois il se chauffe. Le premier à payer le prix est bien sûr Richard Nimbesha, ancien sénateur du Cndd-Fdd élu dans la circonscription de Bubanza. Non seulement il a été radié du parti politique Cndd-Fdd, mais également il a été chassé de son poste à la commission nationale terres et autres biens, Cntb, par le président de la République en personne.
Une autre personne qui a été chassée sans manière est le général major Godefroid Niyiombare, ancien patron éphémère du service national des renseignements puisqu’il n’aura duré que trois mois à la tête de ce service. Quoique l’on dise que le chef de l’Etat a les prérogatives de limoger une personnalité à tout moment – ce qui est vrai -, mais les circonstances dans lesquelles il l’a déchu de ses fonctions et le contexte électoral et de troisième mandat peuvent contrarier ceux qui avancent la première hypothèse.
Et aujourd’hui, l’on se rend compte que les mutations se font de plus en plus remarquer au sein de l’administration Nkurunziza, ce qui pourrait présager un placement du dernier carré de ses fidèles pour tenter un mandat supplémentaire qu’il briguera, qu’il pleuve ou qu’il neige.
Burundi – Droits de l’Homme
Rapport annuel 2014 de l’Aprodh
Bujumbura, le 26 février 2015 (Net Press). L’association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues, Aprodh, vient de sortir son rapport annuel de l’année écoulée. Il a été rédigé en 6 parties à savoir le contexte sécuritaire, politique, judiciaire et social, des atteintes aux droits à la vie et à l’intégrité physique, des cas de viol et de torture, de la situation carcérale, des projets et activités réalisés en partenariat avec d’autres organisations ainsi que des conclusions, des contraintes et des recommandations.
Dans ce rapport de plus de 70 pages, tout a été dit sur les conditions des droits de l’homme au Burundi, les atteintes au droit à la vie avec un pic au mois de décembre 2014 avec la guerre de Cibitoke. Le cas des sœurs italiennes de la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge ont été également évoqués avec un coup d’œil sur le présumé assassin, Christian Claude Butoyi. Des cas d’emprisonnement arbitraire ont également été rapportés, à commencer par le premier d’entre eux, Pierre-Claver Mbonimpa, pourtant considéré comme le doyen des défenseurs des droits de l’homme, aussi bien en âge qu’en expérience. Ce qui, aux yeux de cette association, a prouvé encore une fois que la magistrature est loin d’être indépendante.
Des cas d’intolérance politique entre d’abord les Imbonerakure du Cndd-Fdd et les jeunes des partis politiques d’opposition, ensuite entre les politiciens eux-mêmes et le ministère de l’intérieur, les attaques des bandes armées sur les routes, dans les ménages, des jeunes avec des manteaux, la mise en place des commissions électorales aussi bien dans le pays, dans les provinces que dans les communes, etc. ont été rapportés.
Bref, un rapport qui touche sur tous les aspects relatifs aux droits de l’homme et qui se présentent sous un angle négatif. Le rapport mentionne également les contraintes dans lesquelles l’Aprodh a travaillé l’année dernière, une réalité qui peut être similaire pour tous les défenseurs des droits de l’homme car si aujourd’hui c’est l’Aprodh qui a sorti son rapport, il y a lieu d’affirmer sans risque de se tromper, que de telles contraintes ont été observées également chez Focode, chez Olucome et autre chez Forsc.
Burundi – Chine – Economie
L’ambassadeur de Chine au Burundi accueille deux membres de la société civile
Bujumbura, le 26 février 2016 (Net Press). L’ambassadeur de Chine au Burundi a reçu ce matin Gabriel Rufyiri et Audace Bizabishaka, respectivement président de l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome et président du syndicat général des commerçants, Sygeco, pendant une durée de deux heures.
Lors des échanges, ils sont revenus sur la concession du terrain abritant l’ex-marché central à une société chinoise contre le gré de certaines organisations qui estiment que le gouvernement a concédé un terrain à l’insu des Burundais car il n’y a jamais eu d’appel d’offres. L’ambassadeur de Chine au Burundi a indiqué à ses hôtes qu’il va suivre de près cette information qui est aujourd’hui à la une de l’actualité burundaise. Il privilégie aussi de bonnes relations entre la Chine et le Burundi, qui ne peuvent pas se détériorer au profit d’une société commerciale. Cette situation d’éventuelle concession a poussé d’ailleurs une certaine opinion à croire que quand le marché central a pris feu, les autorités étaient au courant et avaient planifié ce marché gré à gré. D’autres personnes pensent que le Cndd-Fdd espérait trouver les fonds des élections dans cette opération, d’autant plus qu’Edouard Nduwimana avait dit sans rire qu’avec ou sans le soutien financier de la communauté internationale, les élections auront bel et bien lieu.
Burundi – Sécurité
Un policier se fait tabasser par la population urbaine en colère
Bujumbura, le 26 février 2015 (Net Press). Dans l’après-midi d’hier, un policier qui tentait de récupérer de force les denrées des femmes qui pratiquent le commerce ambulant, a été frappé par les mêmes femmes tout près de la banque Bcb. Sentant qu’il était en danger de mort devant des populations enragées, il n’a eu d’autre réflexe que de se sauver à toute allure et Dieu merci pour lui, personne n’a pu l’arrêter dans cette course. Il s’est arrêté à l’institut français de Bujumbura, que d’aucuns appellent toujours centre culturel français à l’endroit où il y avait un policier armé qui montait la garde.
La scène était des plus amusantes car il était tout simplement impensable de voir un policier en tenue en train de fuir les populations qu’il voulait piller. Ceux qui avaient des caméras tout près ou des portables ont eu le réflexe de prendre cette photo qu’ils ont vite envoyée sur internet. Partout où il passait, les populations le huaient et rigolaient en même temps, le policier étant devenu comme une poule mouillée. Quelques instants après, d’autres policiers armés, plus ou moins cinq, ont fait irruption et se sont directement dirigés chez le policier qui gardait le fugitif. Allaient-ils se venger ? Ils ont fait demi-tour avec le « rescapé », certainement qu’ils l’ont grondé le soir, pour avoir fui en tenue policière.
Burundi – Canada - Politique
Biac contre la cacophonie du pouvoir de Bujumbura.
Montréal, le 26 février 2015 (Net Press). Burundians In Action Canada (Biac), à travers un communiqué de presse, indique que du 1er au 31 janvier 2015, il a usé du droit et de la liberté de manifester dont il jouit au Canada, contrairement à ceux qui se trouvent sur le territoire burundais pour organiser une manifestation qui vient de durer un mois dans le but de dénoncer les violations des droits de la personne et la violence politique au Burundi.
Cette organisation remercie alors les Burundais et amis du Burundi qui ont répondu à l’appel malgré les conditions météorologiques dures. Elle voudrait inviter tous les Burundais de lui emboîter le pas partout où ils sont pour dénoncer la violation des droits humains et le rétrécissement de l’espace politique au Burundi. Par la présente, cette organisation profite de l’occasion pour revenir sur le communiqué de presse de l’ambassade du Burundi au Canada, en réaction à leur manifestation devant le parlement canadien et les différentes missions diplomatiques accréditées au Canada, dont l’ambassade du Burundi elle-même. Ledit communiqué s’est montré rassurant en présentant le Burundi comme si tout va à merveille et que les droits et libertés du peuple Burundais sont garantis.
Dans la lettre que Biac a adressée à l’ambassade du Burundi au Canada, il avait montré l’objectif de sa manifestation et adressé sa revendication au gouvernement burundais et comme le communiqué le dit, il avait nullement l’intention de demander des informations sur le Burundi parce qu’il en avait. Par ailleurs, la sécurité ne se déclare pas mai se vit.
A toutes fins utiles, ces Burundo- canadiens communiquent au gouvernement burundais le genre d’assurance dont le peuple a besoin : La justice burundaise est devenue le premier protecteur des criminels en emprisonnant arbitrairement les témoins et les victimes à la place des bourreaux. C’est ainsi que, par exemple, Pierre-Claver Mbonimpa a passé des mois en prison pour avoir crié haut et fort afin de réclamer une enquête indépendante sur la distribution d’armes et sur les entrainements militaires de la jeunesse Imbonerakure.
Les Burundais veulent que la Cvr s’occupe de rendre justice aux victimes des nombreuses péripéties qui ont jalonné l’histoire du Burundi notamment celles de 1965, de 1969, de 1972, de 1988 et de 1993, aux victimes des guerres civiles et autres crimes contre l’humanité commis depuis que la République du Burundi a tété établie, mentionne le communiqué. Il précise que tant que cette commission n’est pas accompagnée par un tribunal international pour le Burundi, ce sera peine perdue.
Les Burundais veulent aussi entendre que désormais, la justice est devenue indépendante, qu’elle a identifié, arrêté et jugé les vrais assassins des trois sœurs italiennes tuées à Kamenge, que les assassins des personnes dont les cadavres ont été retrouvés flottant sur la rivière Rusizi et dans le Lac Rweru ont été arrêtés et punis, que les criminels qui ont massacré plus de 35 personnes à Gatumba ont été arrêtés et condamnés et que des enquêtes indépendantes sur la distribution des armes et les entrainements militaires des Imbonerakure vont enfin être menées pour ne citer que cela, précise le communiqué.
Pour les enjeux électoralistes, il souhaite que l’espace politique soit le plus rassurant pour tous et que le pouvoir cesse de malmener les opposants réels ou supposés.
Burundi – Confessions Religieuses – Terre et autres biens
Deux hommes d’Eglise que Dieu a créés différents sur leur vision de la question des terres.
Bujumbura, le 26février 2015 (Net Press). Il s’agit du regretté abbé Astère Kana et de Mgr Sérapion Bambonanire. Une fois de plus, la question de la commission terres et autres biens (Cntb) revient au-devant de l’actualité, car ce soit disant « homme de Dieu » a définitivement choisi son camp entre ceux qui rentrent de leur exil involontaire et ceux qui sont restés.
Les premiers doivent avoir raison quoi qu’il arrive, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, qu’il y ait du soleil ou qu’il y ait verglas et les seconds doivent avoir tort quelles que soient les mêmes caprices météorologiques
Charles Nditije le président de l’aile du parti Uprona qui a « l’audace » de dire au Cndd-Fdd que « blanc c’est blanc et que noir c’est noir », s’est dit surpris hier de voir que la mise en application des décisions actuelles de la Cntb est toujours accompagnée d’une armada de policiers et de véhicules militaires, pour dire que les mesures prises actuellement par Mgr Bambonanire pour régler la question des terres sont totalement injustes, arbitraires et de nature à révolter la conscience humaine. Car, là où Astère Kana prônait le dialogue, la concertation et l’entente entre les deux parties, ce qui réussirait dans 80% des cas et même davantage, son successeur a choisi une sorte de populisme hutisant, convaincu qu’il va être applaudi par plus de 80% de la population. Quant à l’autre partie des nouveaux « sans terres », elle n’a qu’à aller se faire foutre et de préférence en enfer, même si elle devait passer au confessionnal.
Burundi - Administration
Rumonge, bientôt une province ?
Bururi, le 26 février 2015 (Net Press). Les élus de la chambre haute du parlement ont voté en faveur du nouveau statut administratif de Rumonge, qui passe du statut d’une commune à celui d’une province. Ainsi, il va falloir que la province de Bururi soit amputée de 3 communes et que celle de Bujumbura rural en cède deux.
Ce projet de loi était en l’air depuis quelques années, mais les tenants d’un « bururisme » pur et dur sur le plan politique et sur le plan économique ne l’entendaient pas de cette oreille. En effet, en perdant trois de ses communes sans avoir été consultés, les Bururiens sont dépouillés d’une majeure partie de leur territoire.
Bien plus, étant amputée de la commune portuaire de Rumonge, cette « belle province » comme la qualifie régulièrement la rédaction de Net Press depuis une vingtaine d’années, perd du coup une grande partie de ses recettes financières et fiscales, parce que cette commune était de très loin celle qui était la plus active économiquement et financièrement parlant.
Burundi - Energie
Le charbon burundais à prix d’or !
Bujumbura, le 26 février 2015 (Net Press). Le charbon burundais, produit par l’abattage des arbres, serait-il devenu notre or noir en lieu et place du pétrole que nous ne produisons pas ? C’est la question que l’on est en position de nous poser, à voir à quel rythme vertigineux les prix montent. Beaucoup sont ceux qui se souviennent qu’il n’y a pas si longtemps lorsqu’un sac de charbon coutait 50000 Fbu. Aujourd’hui, le même sac peut atteindre jusqu’à 49.000fbu.
Même avec un tel montant, ceux qui sont à la recherche de ce produit doivent faire un parcours de combattant, puisqu’il faut passer devant 5 ou 6 administratifs, y compris devant les Imbonerakure et des policiers dans certaines situations, avant d’obtenir le feu vert définitif d’en acheter.
La pénurie du charbon est le résultat de l’abattage des arbres qui n’a jamais été réglementé et lorsque cela est arrivé, ceux qui ne respectaient pas la réglementation ont été plus nombreux que ceux qui s’en en fichaient comme de leur dernière culotte.
Burundi –Rwanda - Sécurité
Patric Karegeya fait de nouveau parler de lui.
Johannesburg, le 26 février 2015 (Net Press). Ce nom est celui de l’ancien chef du service national rwandais des renseignements extérieurs, trouvé mort par étranglement dans une chambre d’hôtel dans l’agglomération de Johannesburg dans la nuit du 31 décembre 2013 au 1er janvier 2014.
Contraint de s’exiler volontairement en Afrique du Sud, il avait quitté le Rwanda où il n’était plus en odeur de sainteté avec Paul Kagame après avoir été son homme de confiance depuis le génocide de 1994. Il était en compagnie du général Faustin Kayumba, un autre confident et proche du régime du Fpr et ancien chef d’état-major durant la même période.
Ce nom revient au-devant de la scène car son neveu n’est pas du tout content des falsifications qui auraient été apportées sur les documents de l’enquête en cours destinée à connaître l’identité des personnes envoyées par Kigali pour exécuter son assassinat en Afrique du Sud.
Burundi – Rdc - Sécurité
Les forces armées congolaises font reculer les Fdlr.
Kinshasa, le 26 février 2015 (Net Press). Dans notre édition d’hier, évoquant l’actualité rwando-congolaise, nous avons parlé des forces armées de la Rdc, décidées à se battre seules contre les sinistres forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdlr) directement impliquées dans le génocide de 1994 dans ce pays sans l’appui des casques bleus de la Monusco (Mission d’Observation des Nations –Unies) pour la sécurisation de la République démocratique du Congo.
Les informations les plus fraîches de ce jeudi 26 février 2015 indiquent que les hommes en armes de Joseph Kabila ont de quoi être fiers, puisque leur offensive a fait reculer dans les forêts voisines les rebelles hutu.
Sur le plan de la politique intérieure et dans ses relations avec l’ancienne mère-patrie, la Belgique, Didier Reynders, le ministre belge des affaires étrangères, a promis que son pays offrirait une aide substantielle à son ancienne colonie pour une bonne préparation des élections législatives et présidentielles de la fin de l’année 2016.