Bujumbura, le 5 mars 2015 (Net Press). Suite à l’évasion d’Hussein Radjabu en date du 1er mars 2015, les responsables de cette prison qui hébergeait l’ancien président du Cndd-Fdd se rentrent pratiquement dedans. En effet, le directeur de la prison a écrit une lettre de demande d’explication au directeur adjoint chargé de la production pour qu’il dise pourquoi il a octroyé un congé à un détenu du prénom d’Emmanuel, qui s’est lui aussi évadé aux côtés d’Hussein Radjabu.(voir Net Press du 2 mars 2015).
Dans sa réponse, il se pose la question de savoir pourquoi une telle question ne lui avait pas encore été posée alors qu’il y a une centaine de détenus qui ont pris le large, y compris ceux qui se sont évadés le 3 mars 2015, soit 48 heures après le départ du plus célèbre détenu. Selon des informations recueillies sur place, le directeur principal Astère Serusina voudrait que son adjoint endosse l’entière responsabilité de cette évasion, ce que l’autre ne veut pas entendre parler.
L’on signalera que dans l’organisation de la prison, il y a des prisonniers, uniquement ceux qui sont déjà condamnés définitivement, qui sont recrutés pour aider dans certains services de la prison. Ce détenu faisait donc partie de la catégorie des prisonniers indépendants et travaillait dans le secrétariat de la prison. Il semblerait alors qu’il était en congé de 5 jours mais ce dernier est généralement accordé par le directeur principal ou son suppléant et jamais par celui chargé de la production.
Selon des informations en provenance de la police judiciaire, ces responsables, au nombre de quatre, c’est-à-dire le directeur principal, la directrice adjointe, le directeur adjoint chargé de la production ainsi que le chef de section juridique de la prison, ont été entendus à la police judiciaire de Jabe dans la commune urbaine de Bwiza cet avant-midi. S’il n’y a pas de changement de dernière minute, leurs déclarations devraient être acheminées au parquet pour la suite à y réserver.
Burundi – Travail
L’appel des confédérations syndicales largement suivi
Bujumbura, le 5 mars 2015 (Net Press). L’appel d’arrêt de travail lancé par les confédérations syndicales et les associations non syndiquées ont été largement observé par la population. Trois secteurs ont été les plus déterminés à savoir l’enseignement, le transport et le commerce. Ces derniers suffisaient pour que le reste des secteurs soient paralysés.
A titre d’exemple, des fonctionnaires qui voulaient se rendre au travail n’avaient pas de bus pour se déplacer et ils étaient coincés dans les différentes rues de Bujumbura en train de discuter par petits groupes ce matin. Certaines écoles primaires et secondaires ont renvoyé les enfants après avoir constaté que les enseignants ne se présentent pas. Quant aux magasins, jusque dans le commercé des unités de téléphone, dans les différents marchés, des boutiques et des kiosques étaient fermés tout l’avant-midi. Ce qui a poussé la ministre du travail à « plaisanter » avec sévérité que ceux qui se sont absentés seront chassés sans manière de leurs postes qu’ils occupent et « définitivement ». C’est probablement sa dernière mise en garde dans une casquette de ministre de travail.
Dans certains bureaux publics, le service était presque minimum.
Au ministère de la santé publique, à celui des finances, au parquet de la République, certains bureaux étaient ouverts et on pouvait y voir quelques fonctionnaires au moment où d’autres bureaux étaient fermés. Selon les informations à notre disposition, ceux qui se sont présentés avaient peur de perdre leur travail car leurs supérieurs hiérarchiques leur avaient mis en garde. Cependant, la circulation dans les corridors de ces immeubles visités n’était pas du tout intense.
Au niveau de la circulation des véhicules jusqu’à midi, l’on pouvait croire facilement à un dimanche où la circulation est toujours au point mort. Les restaurants qui avaient l’habitude d’ouvrir et les centres où on vend des objets comme le matériel bureautique étaient fermés. Ceux qui ont pu s’entretenir avec la rédaction indiquent qu’ils ont voulu répondre à l’invitation du fait que ce qu’ils disent est une réalité, la vie est chère.
Hier soir, des gens se bousculaient pour acheter de quoi mettre sous la dent aujourd’hui et les commerçants en ont profité pour revoir à une hausse légère le prix des denrées comme cela est une habitude le jour des fêtes comme la fin de l’année, le Noël, la Pacques, le Ramadan, etc.
L’administrateur communal de Kanyosha force les commerçants du marché de Ruziba à ouvrir
Bujumbura, le 5 mars 2015 (Net Press). Alors que les organisations syndicales avaient appelé les gens à ne pas se rendre au travail suite à la vie qui est devenue en général chère et en particulier dans le secteur de la téléphonie et le carburant, au marché de Ruziba, les commerçants avaient répondu à cet appel. Mais aux environs de 9 heures, l’administrateur de la commune Kanyosha, Abdul Bampoye, est venu au marché pour voir ceux qui n’avaient ouvert leurs stands, comme l’ont précisé certains commerçants. Comme le reporter l’a vu en arrivant sur les lieux, les stands qui n’avaient pas ouvert ont été colorés en jaune et fermés aux cadenas des autorités communales. Les informations recueillies sur place indiquent que la réouverture sera conditionnée par le paiement d’une amende de 100.000Fbu.
Certains des commerçants qui se sont entretenus avec le reporter ont indiqué que c’est une honte puisque dans un pays démocratique, chacun est prêt à faire ce qu’il veut au moment où il veut quand il ne perturbe pas la vie des autres. Ils avancent qu’ils ont voulu répondre à l’appel lancé par ces organisations puisque la vie dure et chère est une réalité depuis d’ailleurs l’arrivée au pouvoir du Cndd-Fdd. Ils regrettent que ce régime retombe dans les travers de la dictature où les citoyens n’avaient qu’un droit, celui de ne pas en avoir. Ceux qui ont ouvert ont voulu donc éviter des amendes que les autorités pratiquent un peu n’importe comment sans que l’on soit sûr qu’elles atteindront le trésor public.
Ils demandent alors que l’Etat négocie avec les concernés pour que la taxation de la téléphonie redevienne au prix du 31 décembre 2014 et que le carburant diminue afin que le prix du ticket de bus diminue en conséquence. Ils demandent en même temps que le pouvoir sache respecter la liberté des individus puisqu’on n’est plus dans le système colonial. Ils disent cela car au moment de l’entretien avec le reporter, des Imbonerakure surveillaient ces interlocuteurs, ce qui leur a fait dire qu’il peut y avoir des représailles à la tombée de la nuit avant de préciser que cette couleur jaune a été mise par ces Imbonerakure, en collaboration avec les autorités communales.
L’administrateur communal quant à lui a nié les faits de faire ouvrir les stands par force et a indiqué que celui qui veut peut ne pas travailler et que c’est son affaire. Il nous a dit que ceux ont ouvert l’ont fait sans concertation avec lui. Signalons que les bus qui étaient en train de fonctionner se comptaient à 2 au marché de Ruziba sans passagers et beaucoup d’autres étaient stationnés dans un enclos de la place et selon les informations sur place, ils ont été identifiés par les autorités de la place et les Imbonerakure.
Burundi – Culture
L’Abcl demande la valorisation de la langue maternelle.
Bujumbura, le 5 mars 2015 (Net Press). A travers un communiqué de presse rendu public, l’association burundaise de lutte contre la colonisation linguistique (Abcl) indique qu’il a adressé une correspondance au président de la République afin de mettre en place une journée nationale de la langue maternelle, le Kirundi, car le monde entier célèbre la journée internationale de la langue maternelle comme un facteur national d’identité et de la culture nationale. Cette association demande alors que cette célébration ait lieu en date du 21 février de chaque année, comme cela se fait au niveau international.
Cette association demande également que la langue maternelle soit utilisée dans toutes les réunions et dans toutes les activités organisées par le gouvernement pour que la langue maternelle soit une valeur patrimoniale de notre pays pour que nous l’utilisions dans l’intérêt général de la nation. L’Abcl précise que la langue est une identité nationale avant même qu’on montre la carte nationale d’identité.
L’abcl demande aussi au président de la République de retracer les limites du territoire national afin que les régions occupées par les pays voisins retournent sur le sol burundais. Il demande alors au président de la république de mettre en place une commission de dialogue avec ces pays voisins concernés par cette affaire.
Burundi – Médias - Justice
Pour que les journalistes connaissent le jargon juridique.
Bujumbura, le 5 mars 2015 (Net Press). L’Aprodh vient de parachever une formation de 30 journalistes qui était destinée à inculquer aux professionnels des médias les termes et jargon juridiques à travers un spécialiste du droit, Dr Léonard Gacuko. Pour Pierre-Claver Mbonimpa, quelques fois, pendant l’exercice de leur métier, les journalistes n’usent pas les bons termes juridiques du fait que la plupart des fois, ce sont des termes consacrés et isolés et il peut arriver que le professionnel des médias n’aient pas fait le droit et du coup, les termes leur échappent, ce qui peut être corrigé par de tels recyclage, précise M. Mbonimpa.
Il a alors indiqué que même au mois de mai, son organisation compte organiser une autre formation pour 30 autres journalistes afin que ce défi soit levé. Il leur a remis donc un livret de vocabulaire juridique en Kirundi et en français. Les bénéficiaires de cette formation remercient l’Aprodh pour cette initiative et précisent que le handicap d’utiliser ces termes était une réalité et qu’avec cette formation, cela sera petit à petit résolu.
Burundi – Médias – Anniversaire
La radio publique africaine souffle ses 14 bougies
Bujumbura, le 5 mars 2015 (Net Press). Ce 5 mars 2015, la radio publique africaine fête ses 14 ans d’existence dans l’allégresse car elle commence à prendre de l’âge. La fête sera d’autant plus importante que son directeur, Bob Rugurika, vient de quitter la prison de Muramvya où il a passé un mois jour pour jour.
Depuis sa création, la radio s’est engagée à s’approcher de la population et cette dernière sent effectivement que la radio est sienne. C’est ainsi qu’elle s’est petit à petit spécialisée dans le journalisme d’investigation, ce qui a poussé cette radio à entrer en conflit ouvert avec les régimes qui se sont succédé et ce n’est pas l’ancien président Domitien Ndayizeye qui dirait le contraire.
Au moment où les politiciens estiment que c’est une radio qui gêne, les populations trouvent de leur côté que si la Rpa n’existait pas, il y aurait une dictature sans nom dans ce pays et il n’y aurait personne pour crier au scandale. C’est ainsi qu’à un certain moment, Pacifique Nininahazwe, naguère président du Forsc, a appris de la part de la Rpa qu’il allait se faire tuer par les services de renseignements.
L’on ne doit pas perdre de vue que quand bien même le pouvoir de Domitien Ndayizeye a fermé de force la Rpa, cette radio a pris les devants pour le défendre quand il était en prison avec son ancien vice-président, Alphonse-Marie Kadege. Son directeur, Bob Rugurika a fait une série de reportages qui ont fâché le pouvoir et il en était conscient, raison pour laquelle il a passé quelques jours en prison, à défaut d’être tué.
La radio fête au moment où certains de ses anciens directeurs ne sont pas au pays comme Alexis Sinduhije et Eric Manirakiza. Il aurait été intéressant que tous soient au pays à l’instar de nos anciens présidents de la République pour qu’eux aussi prononcent un petit mot à cette occasion.
La rédaction de Net Press félicite donc cette station et souhaite qu’elle aille toujours de l’avant dans sa noble mission d’informer, de former et de divertir, mais surtout de parler pour les sans voix. Joyeux anniversaire !
Burundi – Burkina Faso - Société
Le Burkina Faso autorise l’expertise des restes de Thomas Sankara
Ouagadougou, le 5 mars 2015 (Net Press). D’après la Rfi, le gouvernement du Burkina Faso a pris un décret portant « Autorisation d’exhumation et d’expertises » des restes de l’ex-président Thomas Sankara. C’était l’une des promesses faites par le président Michel Kafando à son investiture, il y a quatre mois. La famille avait enclenché, en octobre 2010, une procédure sur la reconnaissance officielle de la sépulture du père de la révolution burkinabé, assassiné en 1987 lors du coup d’Etat qui a porté au pouvoir l’ancien président Blaise Compaoré.
Selon le gouvernement burkinabé, l’adoption de ce décret permet aux ayants-droit du président Thomas Sankara, « d’ouvrir la tombe supposée contenir son corps et de procéder à toutes expertises nécessaires à l’identification ».
Comme l’indique toujours la Rfi, au cours d’une rencontre avec la société civile, le président Michel Kafando avait affirmé que le gouvernement et la famille Sankara avaient trouvé un accord sur les modalités d’expertise de la supposée tombe du capitaine Thomas Sankara. Mais dans un communiqué, la famille Sankara soutient qu’elle « n’a reçu aucun contact officiel et que, bien entendu, aucun accord n’a pu intervenir » avec le gouvernement dans le cadre de ce dossier.
La veuve de Thomas Sankara réaffirme tout de même « sa disponibilité à discuter des modalités » concernant le « dossier juridique et les travaux légistes ». La famille du président Thomas Sankara invite par ailleurs les autorités de la transition à tourner la page de l’impunité et de lancer les investigations conformément à la décision onusienne. Enfin, toujours selon la famille, le dossier doit être traité dans le cadre d’une procédure d’instruction qui devra aboutir à la manifestation de la vérité dans cette affaire.