Bujumbura, le 3 avril 2015 (Net Press). Ce matin, la police a investi toutes les grandes artères qui mènent au centre-ville. Ils avaient des listes de plaques des véhicules qui sont accusés d’avoir klaxonné hier à 12h20’ pour répondre à l’appel lancé par les organisations de la campagne « halte au troisième mandat de Pierre Nkurunziza ». Par ce fait, l’embouteillage était très encombrant car, une voiture qui se déplace de la commune urbaine de Kinindo vers le centre-ville, utilisait facilement 45 minutes sur une distance de moins de 10 kilomètres.
Au centre-ville, la même opération était reprise par une autre équipe de policiers qui vérifiaient de nouveau les plaques des véhicules. Quelques véhicules ont été ciblés comme ayant klaxonné hier mais les gens qui assistaient à cette scène ont constaté que cette pratique policière est subjective. Tout d’abord, les véhicules ont klaxonné en même temps au centre-ville et il était tout simplement impossible pour les policiers qui étaient dans les coins de rue de noter les numéros d’immatriculation. Même les policiers n’étaient pas convaincus de ce travail qu’ils accomplissaient et disaient à tout automobiliste qu’ils sont en train de chercher des véhicules volés.
Nous avons appris par après que ceux qui ont été attrapés ont été contraints de payer une amende de 10.000 Fbu pour infraction de...klaxon. Cela rappelle une autre fois qu’un appel similaire avait été lancé par des journalistes et les autorités de ce pays avaient indiqué qu’il s’agissait d’un acte illégal. Mais les mêmes dignitaires n’avaient rien répondu à la question de savoir pourquoi lors des mariages il y a des klaxons durant tout le cortège. Ce qui a fait dire à certains, paraphrasant un musicien de renom, que la démocratie du Cndd-Fdd est toujours la meilleure car ce parti a raison en tout et partout et les fautes ne se trouvent que de l’autre côté de la table.
Burundi – Médias - Travail
Sit in des journalistes de la Rpa devant son siège.
Bujumbura, 3 avril 2015 (Net Press). Cinq journalistes de la Radio publique africaine (Rpa) qui ont été mutés à l’intérieur du pays ont manifesté devant le bureau de cette station. En effet, Jean- Pierre Nsabimana qui s’est exprimé au nom de ces journalistes a indiqué que cette manifestation a pour objet de manifester leur colère du fait que leur mutation n’est pas conforme à la loi. Ainsi, il a indiqué qu’il n’est pas normal qu’un journaliste doive être séparé de leur famille pour aller travailler à l’intérieur sans des moyens qui lui permettent de s’installer là où il va travailler.
A écouter ces journalistes cependant, il y a quelques déclarations qui se contredisent. En effet, ils disent que la mesure de mutation est illégale et plus loin, ils indiquent qu’ils n’ont pas refuser d’y aller mais qu’ils ont besoin des moyens pour s’installer là où ils vont. Il serait tout de même étonnant que la direction de cette station ne sache pas les conditions qui sont réservées à un travailleur muté. Ceux qui observent de près ce brouhaha estiment qu’il y a une main invisible derrière ces agissements, et dans ces conditions, celle du pouvoir ne peut pas être étrangère à cette action. Le feuilleton Louis et Kamwenubusa et Alexis Sinduhije est encore frais dans les mémoires de l’opinion.
Toutefois, le directeur de la Rpa qui s’est réservé de tout commentaire a fait savoir que des preuves existent bel et bien qui mettent en évidence qu’un projet de fermer cette station par certains cadres du gouvernement en complicité avec ces journalistes est en cours.
Burundi - Elections
Les conséquences du troisième mandat de Pierre Nkurunziza commence à se manifester.
Bujumbura, le 3 avril 2015(Net Press). La fameuse question du troisième mandat du président de la République, M Pierre Nkurunziza, engendre de lourdes conséquences aux Burundais. En effet, c’est après que toute personne qui manifeste la volonté de dire non au troisième mandat se voit déchu de ses fonctions. L’exemple le plus récent est celui de l’ancien administrateur directeur général de la Socabu, Onésime Nduwimana.
Ainsi, après que le président de l’assemblée nationale, M Pie Ntavyohanyuma, fut interdit de voyager sous prétexte de n’avoir pas expliqué l’utilisation des dépenses de la précédente mission, cinq gouverneurs des provinces ont été limogés et remplacés en bonne et due forme.
Il s’agit entre autre de Richard Nzokizwanimana de la province Karusi, Anselme Nyandwi de la province Bubanza, de Gloriose Nimenya de la province Bururi, etc. Cependant, l’on se pose la question pourquoi on change de gouverneur à deux mois des élections. En effet, les nouveaux visages ne vont amener rien de neuf sauf qu’ils ne vont pas être gêner la candidature du président sortant, mais ce n’est pas évident car il est difficile de maîtriser l’esprit d’un homme ou d’une femme.
Des informations en provenance de ces différentes provinces précisent que la destitution de ces gouverneurs est due à leur signature de la pétition contre le troisième mandat du président de la République. Cet argument a été également avancé par le ministre de l’intérieur qui n’y est pas allé par quatre chemins. Edouard Nduwimana a expliqué aux sénateurs qui l’écoutaient que le chef de l’Etat ne peut pas être représenté au niveau provincial par des gens qui n’ont plus confiance en lui. Mais le gouverneur de Karuzi avait retiré sa signature, ce qui n’a pas empêché la tempête de le balayer de la liste des gouverneurs.
Burundi - Administration
Le système de gouvernement burundais : une contre nature.
Bujumbura, le 3 avril 2015 (Net Press). Depuis que le monde est monde, et depuis que le système de gouvernement qui s’appelle démocratie existe, il y a des principes universels qui doivent être respectés par les dirigeants même si en Afrique, diriger mal est généralement le mode de conduite des affaires du pays. Dans notre pays, les dirigeants semblent ignorer même l’essentiel, à savoir que le président de l’assemblée nationale est protocolairement plus important qu’un ministre, fut-il celui des finances.
En principe, dans tous les gouvernements, il existe une hiérarchie qu’on doit suivre pour conduire les affaires du pays. Normalement, un président de l’assemblée nationale est le numéro deux de l’exécutif d’un Etat, plus précisément du Burundi. Il devient donc impensable qu’un ministre écrive une lettre à Pie Ntavyohanyuma pour lui dire ce qu’il doit faire et le Rubicon qu’il ne doit pas franchir.
Qu’un ministre interdise un président de l’assemblée nationale de voyager pour des raisons de service et que cela coïncide avec la volonté du chef de l’Etat de briguer un autre mandat supplémentaire, il devient clair de la provenance de cette décision car le pauvre Tabu Abdallah Manirakiza sait très bien qu’il n’en a pas les prérogatives mais qu’il a agi comme garçon de course. Les spécialistes des relations interétatiques précisent que sous d’autres cieux, quand un ministre veut rencontrer le président de l’assemblée nationale pour des raisons de service, il demande un rendez-vous car chez une telle personnalité, on n’y entre pas n’importe comment.
Même si en politique, 1 + 1 n’est pas forcément égal à 2 car on n’est pas dans le domaine des mathématiques, une certaine logique dans la conduite des affaires de l’Etat s’impose car autant le pays vivra, autant ses gestionnaires changeront et ce n’est pas parce qu’on dit non à un troisième mandat non autorisé par les textes et lois du Burundais que le pays doit être gouverné à l’envers.