Bujumbura, le 7 avril 2015(Net Press). Ce qui se passe à l’armée nationale et à la police fait partie de ce qu’on appelle généralement « secret de défense ». Mais lorsque cela va jusqu’à faire état des menaces de mort entre généraux du Cndd-Fdd, c’est que le vase risque de déborder jusqu’à un niveau fort inquiétant.
A seulement quelques mois du lancement du processus électoral, le parti au pouvoir se targuait d’avoir un corps uni et fort, la police et l’armée, avec la certitude que la paix et la sécurité sont garanties et le resteront jusqu’au moins à la fin de toutes les élections.
Mais lorsqu’on a appris en ce début de semaine que celui qui était chef du service nationale des renseignements il n’y a pas si longtemps, le général Godefroid Niyombare est sous menace d’être tué par un autre général, Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika en l’occurrence, on ne peut pas ne pas être saisi par une certaine inquiétude.
Car qu’on le veuille ou non, depuis l’avènement au pouvoir du capitaine Michel Micombero en novembre 1966, les hommes gradés qui ont le rang d’officiers font de la politique et sont très écoutés. Sous Micombero, il y a eu le conseil national de la révolution, sous Bagaza il y eut le conseil suprême révolutionnaire et sous Buyoya, il y avait eu le comité militaire pour le salut national.
Tous ces organes composés exclusivement d’hommes en kaki ne figuraient nulle part dans la constitution, mais ce sont eux qui prenaient toutes les décisions en dernier ressort et diligentaient tout.
Sous Nkurunziza, il fut créé un organe semblable appelé « le conseil des sages » composé de civils et de militaires. Mais parallèlement à cet organe, il y a ceux que l’on appelle « les généraux du Cndd-Fdd » que l’on ne désigne pas sous un vocable précis, mais dont la simple évocation inspire une certaine crainte au sein de l’opinion.
Godefroid Niyombare et Gervais Ndirakobuca font partie de ceux-là. Que le premier soit menacé de mort par le second est un signe que l’empire du Cndd-Fdd, bien solide depuis 2005, est sur le point de s’écrouler. Que cela tombe à quelques semaines de la présidentielle est la preuve que Pierre Nkurunziza, qui aurait perdu beaucoup de poids depuis le début de l’année, passe probablement des nuits interminables d’insomnie.
Burundi – Sécurité
La question des réfugiés préoccupe au plus haut point
Kirundo, le 7 avril 2015 (Net Press). Des informations en provenance de la province de Kirundo font état des Burundais qui fuient massivement vers le Rwanda et qui déclarent ouvertement qu’ils sont intimidés par les jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir. Le ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana, en compagnie de celle de la solidarité, ont effectué une visite à ces réfugiés installés au Sud du Rwanda pour tenter de les convaincre afin qu’ils puissent rentrer mais en vain.
Non contents de cette réaction des populations qui s’en vont, toutes ethnies confondues, vers le Rwanda alors que le discours du parti au pouvoir est que la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national, les mêmes Imbonerakure ont décidé de fermer la frontière avec notre voisin du Nord, un travail qui est normalement dévolu à l’administration et à la sécurité.
Selon des informations recueillies, il semble que le président de la République, qui est sur place, est en train de traiter personnellement la question. Pour les gens proches du pouvoir, ces Burundais ont traversé la frontière suite aux conseils de certains présidents des partis politiques, - de l’opposition, Ndlr -, ce qui contraste avec le point de vue du gouverneur de Kirundo, Révérien Nzigamasabo, qui, de son côté, s’en prend à la République du Rwanda dans cette affaire.
Burundi – Sécurité
Découverte des armes dans la localité de Kabezi
Bujumbura, le 7 avril 2015 (Net Press). C’est aujourd’hui que la police a mis la main sur des armes qui étaient entassées dans la localité de Kagungwe de la commune Kabezi. Il s’agit de 30 bombes de marque Mortier 60 qui ont été trouvées chez un certain Athanase Minani. D’après les informations du porte-parole de la police, cet homme a été déjà appréhendé pour des raisons d’enquête.
Le porte-parole Bakundukize a reconnu que la présence de ces armes a un lien avec des informations qui circulaient ces derniers jours, par presse interposée, faisant état de la distribution des armes dans ce pays. L’on espère que les enquêtes vont révéler la raison d’être de ces armes ainsi que les vrais détenteurs car nous sommes habitués à des invectives de la part des politiciens qui cherchent tout le temps à s’accuser mutuellement pour se faire endosser la responsabilité, si elle n’est pas portée aux organisations de la société civile.
Burundi – Elections
L’Accred Burundi contre le troisième mandat du président sortant
Bujumbura, le 7avril 2015 (Net Press). A travers une déclaration rendue publique aujourd’hui par l’accord-cadre pour la restauration d’un Etat de droit au Burundi (Accred), il est clair que le 3ème mandat à la présidence de la République est une question plus politique que juridique. Me Gabriel Sinarinzi, président de cet accord-cadre, rappelle que « la cour constitutionnelle n’est pas compétente pour statuer sur l’inconstitutionnalité de l’accord d’Arusha ou son interprétation, les députés et les sénateurs avaient un mandat spécial pour élire le président de la République pour la période post-transition ».
A travers ce document de 5 pages, le président de l’Accred tente d’expliquer son assertion, « dans la suite logique du mouvement d’interdiction au président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat à la présidence de la République… ». L’intégralité du message se trouve sur http://www.netpress.bi, rubrique « Tribune »
Burundi - Elections
S’il se porte candidat, ça s’appellera un coup d’Etat tout simplement.
Bujumbura, le 7 avril 2015 (Net Press). C’est en substance ce qu’affirme M. Jérémie Minani, un indépendant qui dirige le rassemblement des démocrates burundais (Rdb) lors de sa sortie médiatique, s’exprimant sur la candidature de Pierre Nkurunziza aux élections de 2015. Pour lui, il n’y a pas d’équivoque car le président de la République a déjà exercé comme président de la République à deux reprises, donc deux mandats prévus par les différentes lois en vigueur. Il n’existe pas un pouvoir de dynastie dans notre pays où quelqu’un peut diriger comme dans le système royal, a-t-il martelé.
Il a alors bien précisé que si Nkurunziza le fait, ça sera un coup d’Etat et les Burundais seront appelés à ne pas obéir à ce coup de force. En tant que candidat à la présidentielle, il a fait savoir que son organisation participera à tout le processus électoral puisqu’il a déjà rangé les candidatures dans toutes les provinces.
Interrogé si les Burundais qui ont toujours connu les partis politiques vont adhérer pour un indépendant, il a répondu qu’il va faire tout puisqu’effectivement, ceux qui votent dans le cadre des partis politiques, placent leurs choix dans le carton noir car nos hommes politiques ont des mains salles car celui qui n’a pas tué, il a détourné les deniers publics.
C’est la raison pour laquelle, selon M. Minani, qui ne connait même pas son ethnie pour être né après la mort de son père qui, lui non plus, n’avait pas connu aussi son père, estime que même à Kigobe, quand il faut voter une loi, nos députés regardent si leurs patrons du parti les voient et votent les yeux fermés. Il est alors temps que les Burundais élisent des programmes et non des gens puisqu’économiquement, notre pays a reculé beaucoup, à en croire l’orateur.
A la question de savoir si les élections auront lieu à temps au regard de la situation actuelle, il a répondu qu’il faut éviter à tout prix la transition puisque c’est une période qui nous ferait du mal dans tous les domaines. Il dit qu’il est tombé malade quand il a entendu un politicien le réclamer et celui qui va empêcher la tenue des élections devrait être traduit en justice par son ses proches mais si la Ceni juge qu’il faut ajouter un délai raisonnable pour que les politiciens s’ajustent, il n’y aurait pas de problème, pourvu que ce soit réel et équitable. Signalons que Jérémie Minani qui est aujourd’hui âgé de 36 ans voulait se faire élire en 2010 mais l’âge ne le lui a pas permis, selon ce qu’il a tenu à signaler.
Burundi - Commerce
Le problème de manque d’essence refait surface.
Bujumbura, le 7 avril 2015 (Net Press). Sur beaucoup de stations-service de la capitale, des queues de voitures ont déjà montré qu’il y a carence de l’essence qui se manifestait il y a presqu’un mois. Les chauffeurs ont commencé à se déplacer avec des bidons et les véhicules sont garés là où le carburant a tari dans les réservoirs car ils ne démarrent plus. Un moment, les organisations de la société civile s’étaient réunies avec le gouvernement pour aboutir à des concluions que ce problème est terminé.
Mais dans un pays où les devises ou tout simplement l’économie connaît des difficultés, cette situation ne pourra pas évoluer. Mais quel que soit l’état des lieux, la clé de sortie se trouve dans la poche de l’Etat, plus précisément de la ministre du commerce même s’il semble que toute l’énergie des dirigeants est orientée vers les échéances électorales non pas pour les préparer soigneusement mais pour se positionner, l’intérêt de la population après.
Burundi – Médias - Justice
L’audience de notre consœur reportée pour jeudi.
Ngozi, le 7 avril 2015 (Net Press). Dans notre édition d’hier, nous évoquions qu’Yvette Murekasabe, journaliste et directrice de la Rpa Ngozi, allait comparaître ce matin au tribunal de grande instance à Ngozi. Nous apprenons que son avocat-conseil était empêché et l’audience a été remise à jeudi le 9 avril 2015.
Rappelons que notre consœur est poursuivie suite à une plainte d’un jeune Imbonerakure du parti au pouvoir qui a porté plainte contre une information qu’elle avait diffusée, à savoir une réunion qu’il aurait tenue avec d’autres Imbonerakure pour voir les voies et moyens de massacrer les Tutsi dès l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza.
Burundi – Anniversaire – Humour.
Quel péché Cyprien Ntaryamira aurait-il commis ?
Bujumbura, le 7 avril 2015 (Net Press). La journée d’hier 6 avril 2015 a été entièrement consacrée aux cérémonies commémoratives du 21ème anniversaire de la mort accidentelle de Cyprien Ntaryamira, tué dans le ciel de Kigali au soir du 6 avril 1994 en compagnie de son homologue rwandais, Juvénal Habyalimana.
La messe de requiem a eu lieu comme d’habitude à la cathédrale Regina Mundi et était présidée par l’Archevêque de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye. Selon la formule consacrée, il s’agissait de prier pour le repos de son âme et au cours de son homélie, celui qui fut le premier évêque-fondateur du diocèse de Bubanza en 1980 a demandé que l’on intercède auprès du Tout-Puissant pour l’absolution de ses péchés.
Mais quel péché aurait donc commis l’ancien président si l’on se limite aux deux mois de son mandat écourté par le drame du 6 avril 1994 générateur du génocide rwandais qui fut déclenché dès le lendemain au petit matin ?
Presqu’aucun vraiment, à moins que l’on se réfère à une interview qu’il accorda au journal « Panafrika » dans lequel il racontait comment il passe ses moments de loisirs au terme de sa longue journée de travail. Du sport essentiellement répondit-il, après quoi il buvait 2 bouteilles de bière avant de manger et de se mettre au lit
Deux bouteilles de bière par jour, un péché véniel en somme car au cas où le procureur général qui va siéger lors du jugement dernier (qui sera selon toute vraisemblance Saint Pierre) devait considérer la consommation de cette quantité de la sainte mousse comme un péché mortel, nul doute que 89,999% des fonctionnaires de l’Etat seraient précipités en enfer à la fin des temps.
Burundi – Rwanda - Génocide
6 avril 1994 : « un non-événement » aux yeux du Rwanda.
Kigali, le 7 avril 2015 (Net Press). Ce n’est pas exactement le langage officiel utilisé par les dirigeants de notre cher voisin du Nord, mais ça y ressemble presque. Lorsque Juvénal Habyalimana est carbonisé dans son Falcon 50 au soir du 6 avril 1994 et que le génocide des Tutsi et des Hutu modérés est déclenché dès le lendemain, ce n’est pas la disparition du président qui fut retenu par le pouvoir actuel, mais bien le drame qui s’abattit sur une partie de la population rwandaise.
La minimisation de la mort de l’ancien président est telle que les cérémonies du souvenir commencent le 7 avril de chaque année et non le 6 avril, décrété comme jour de congé chômé et payé. « Un non-événement » en quelque sorte, un jour très simple de travail, comme il y en a tout au long de l’année.
Au cas improbable où il se réveillerait du fond de sa tombe à Gbadolité où il est enterré en République démocratique du Congo, nul doute que le grand chantre de la politique de « l’équilibre et des quotas » qu’il a pratiquée dans son pays avec cynisme pendant ses 21 ans de pouvoir, aurait du mal à comprendre que Paul Kagame, un Tutsi en l’occurrence, est lui le chef d’Etat aujourd’hui en 2015.