Bujumbura, le 8 avril 2015 (Net Press). Le président de la République se trouvait ce mardi en province Kirundo, alerté par la fuite au Rwanda des centaines d’habitants de cette province. Concernant la cause de leur départ, les informations sont divergentes.
Certaines sources indiquent que c’est l’intimidation de plus en plus accrue des miliciens Imbonerakure, des jeunes affiliés au Cndd-Fdd, le parti présidentiel. Ces derniers menaceraient les populations de les tuer parce qu’ils ne sont pas politiquement et ou ethniquement corrects. Il y a donc risque qu’ils s’opposent au troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
D’autres sources évoquent la faim au Nord du pays qui les pousse à aller chercher de quoi mettre sous la dent au pays de Paul Kagame. Il s’agirait donc d’une émigration à caractère économique pour ce qui est du deuxième cas. Un troisième, atypique celui-là, est de l’administration de Bugabira qui affirme que ces populations fuient la paix et la sécurité qui règnent dans cette circonscription administrative.
Quoi qu’il en soit, ces départs forcés donnent du Burundi une très mauvaise image dans e concert des nations, car un président qui s’apprête à solliciter un 3ème mandat très controversé mais qui, d’un autre côté, est incapable d’assurer la sécurité à ses concitoyens (et donc aux futurs électeurs) ou à leur donner de quoi manger, devrait réfléchir par deux fois, si pas par quatre, avant de persister à briguer ce mandat supplémentaire. C’est pourquoi au cours de ce déplacement susmentionné, il a appelé les uns et les autres à regagner leurs collines et leurs villages et qu’ils ont tout un mois pour le faire. Il a sollicité également le concours des ressortissants de cette province pour convaincre les réfugiés. Mais les informations sur place indiquent que cet appel présidentiel serait tombé sans les oreilles des sourds.
Burundi –Sécurité – Opinion
Trente bombes découvertes dans une maison : et pourtant, la terre continue à tourner…
Bujumbura, le 8 avril 2015 (Net Press). Une fouille – perquisition effectuée hier par des éléments de la police a permis de découvrir dans une maison d’habitation de Kabezi dans Bujumbura rural, une trentaine de bombes enfouies à cet endroit. Et pourtant, le porte-parole de la police qui rapportait les faits ne s’en est pas indigné outre mesure en utilisant un ton normal, comme si c’était un couteau de cuisine découvert à un endroit indu.
Ailleurs et dans les mêmes circonstances, l’indignation aurait été générale, l’alerte lancée à toutes les populations pour venir par centaines voire par milliers, venir observer à la loupe, cette maison et l’homme qui en est propriétaire, pour se demander comment un individu de cette nature et de cet acabit peut être présenté comme un être humain vivant « pacifiquement » avec ses voisins.
La guerre civile présente dans notre pays depuis des décennies a transformé ceux qui nous gouvernent en hommes froids qui considèrent un potentiel bain de sang causé par trente bombes comme une banalité de tous les jours.
Burundi – Politique – Sécurité
Quand le porte-parole du Cndd-Fdd livre une information sans le savoir
Bujumbura, le 8 avril 2015 (Net Press). S’exprimant sur la punition des membres du Cndd-Fdd qui se sont opposés au troisième mandat du président Nkurunziza à la tête du pays en 2015, le nouveau porte-parole, Gélase Ndabirabe, a déclaré par voie de presse que la sanction leur infligée – exclusion du parti, Ndlr -, était légère. « Sinon, si nous étions encore au maquis, ils auraient été tués », a informé Gélase Ndabirabe sans rire.
Un politicien proche de Nyangoma a ironisé en indiquant que ce porte-parole vient de révéler qui sont les tueurs dans ce pays. Pour lui, l’on a toujours accusé Léonard Nyangoma d’être un criminel quand ils étaient encore au maquis, mais la vérité vient d’éclater au grand jour, via le porte-parole de cette formation politique.
Mais il est difficile de savoir la mouche qui a piqué Gélase Ndabirabe pour qu’il prononce de gros mots au nom de son parti. Il risque de donner raison à ceux qui disent tout bas qu’il y a distribution d’armes car, si tel était le comportement lors du maquis, rien ne dit que même au pouvoir, ce réflexe ne s’est pas maintenu.
Burundi - Elections
La province Mwaro priée de mettre un peu d’ordre dans l’attribution des attestions de résidence.
Mwaro, le 8 avril 2015 (Net Press). Par les temps qui courent, les candidats aux conseils communaux de la province Mwaro ne savent plus à quel saint se vouer. Ils sont totalement désorientés au moment de constituer leurs dossiers, car les informations qu’ils reçoivent et les exigences auxquelles ils sont confrontés sont variables comme la météo.
Ils ont l’impression que même les responsables des services concernés ne savent pas ce qu’ils veulent car toutes les communes de cette province située au centre du pays ne parlent pas le même langage.
Le document qui cause le plus de problèmes est l’attestation de résidence pour prouver que le postulant habite bel et bien dans la commune dont il cherche à devenir conseiller. D’habitude, le tarif normal exigé pour s’en procurer est de 500Fbu. Mais il y a des communes, dont les comptables exigent un montant supérieur, tantôt 1500, 2000, et même 4000Fbu
Par conséquent, les candidats réclament qu’il y ait harmonisation à la baisse pour descendre jusqu’à 500Fbu, car dans le cas contraire, affirme un vieil Uproniste, cette tricherie dans la demande des documents va pousser les conseillers, une fois élus, à procéder à des fraudes en défaveur de la population dans l’exercice de leurs mandats.
Burundi - Sécurité
Une distribution d’armes qui s’est trompée de bénéficiaire.
Bujumbura, le 8 avril 2015 (Net Press). Dans notre édition d’hier, nous évoquions que dans la commune de Kabezi, il y a eu découverte des armes et que le bénéficiaire était déjà entre les mains de la justice pour être interrogé. Mais des informations qui nous sont parvenues indiquent qu’il y a eu erreur dans la distribution et au lieu de leur donner aux « Imbonerakure », les distributeurs les ont octroyés à ceux qui sont opposés au plan de tuer les opposants réels ou supposés.
Pour une certaine opinion, chaque fois qu’il y a un projet macabre, il est connu d’avance par l’opinion, raison pour laquelle le pire est souvent évité dans ce pays. Lors de la distribution de ces armes, le jeune Imbonerakure qui a réceptionné ces armes n’a rien dit et ce n’est que plus tard qu’on s’est rendu compte qu’il y avait erreur, d’où l’envoi de la police pour une fouille-perquisition.
Burundi – Rwanda – Génocide
La communauté rwandaise vivant au Burundi commémore le 21ème anniversaire du déclenchement du génocide des Tutsi
Bujumbura, le 8 avril 2015 (Net Press). Les citoyens rwandais établis sur le sol burundais de façon temporaire ou définitive, ont organisé au cours de la journée d’hier 7 avril 2015 les cérémonies du début du génocide de 1994 dans leur pays. Il convient de préciser ici que tout comme à Kigali, les cérémonies vont s’étendre sur toute une semaine.
Ils ont tenté de « positiver » toutes leurs interventions si l’on peut présenter les choses de cette manière, en rappelant que le souvenir de ce qui se passa entre le mois d’avril et celui de juillet il y a 21 ans n’est pas synonyme du réveil de la haine envers leurs compatriotes d’ethnie hutu.
Il importe néanmoins de rappeler que ces trois mois tachés de sang des hommes, des femmes et des enfants qui vivaient côte – à – côte avec leurs massacreurs qu’ils croyaient être leurs frères en Christ, doivent servir de leçon pour construire un Rwanda nouveau caractérisé par l’amour du prochain.
Parmi les intervenants d’hier, figurait l’ambassadeur de la République rwandaise en poste à Bujumbura qui a abondé dans le même sens du « plus jamais ça », un slogan très connu dans la capitale burundaise, puisque c’est le même qui a été repris par « Ac Génocide Cirimoso » dans notre pays.
Burundi – Rwanda – France - Génocide
Déclassification par la France des archives sur le génocide rwandais.
Paris, le 8 avril 2015 (Net Press). La présidence de la République française a pris hier une décision susceptible d’améliorer un peu plus ses relations avec le Rwanda. Le secrétaire général de l’Elysée a promis en effet que ses services mettaient tout de suite à la disposition du public tous les dossiers relatifs à la période de 1990 à 1995, c’est-à-dire les cinq années correspondant aux accointances entre Paris et Kigali, et plus spécialement entre François Mitterrand et Juvénal Habyalimana lors du génocide de 1994 qui visait les Tutsi et les Hutu modérés (entre 800.000 et 1000.000 de victimes).
C’est donc de cette manière que la France a commémoré le 21ème anniversaire du déclenchement du génocide et les premières réactions en provenance de la capitale rwandaise sont globalement positives, ce qui est rare pour être souligné.
Cela intervient un mois presque jour pour jour après la visite privée de Paul Kagame dans la capitale française, au cours de laquelle il a eu un entretien en tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy, le prédécesseur de François Hollande à l’Elysée. C’est lui qui avait pris l’initiative spectaculaire de dégeler les relations de son pays avec le Rwanda, en se rendant personnellement à Kigali au mois de février 2010.