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Burundi – Elections – Sécurité – Anniversaire

Même l’Union européenne s’inquiète

29 avril 2015

Pour la première fois, la rédaction se permet de publier deux informations spéciales en une édition. Le lecteur saura que la rédaction a été contrainte par les événements de l’actualité, à savoir le troisième mandat de Pierre Nkurunziza et le 43ème anniversaire des massacres de 1972.

Spécial troisième mandat du président Nkurunziza

Bujumbura, le 29 avril 2015 (Net Press). Suite à l’évolution socio-sécuritaire du Burundi consécutive au troisième mandat de Pierre Nkurunziza à la tête du pays, la porte-parole du service d’action extérieure de l’Union européenne a sorti hier une déclaration y relative. La rédaction propose à son lectorat l’intégralité du message.

« DECLARATION DE LA PORTE-PAROLE DU SERVICE D’ACTION EXTERIEURE DE L’UNION EUROPENNE SUR LA SITUATION AU BURUNDI

« Les affrontements violents enregistrés depuis hier, causant plusieurs morts et blessés, démontrent combien la paix est encore fragile au Burundi. La décision du parti CNDD-FDD de nommer le Président Pierre Nkurunziza candidat aux élections présidentielles 2015 est au centre des préoccupations. L’UE appelle le Président à aborder cette question dans un esprit de réconciliation, dans l’intérêt du pays et en vue d’une solution respectueuse des accords d’Arusha.

« Pour cette raison, les élections qui s’annoncent doivent être crédibles, inclusives et non-violentes. Le soutien de l’UE et la présence d’une mission d’observation électorale sont liés à ces critères. L’UE continuera de suivre de près l’évolution de la situation pour déterminer si les conditions de son soutien sont réunies pour poursuivre son action.

« L’intimidation et la violence, les morts et blessés, l’arrestation de défenseurs de droits de l’homme et la restriction des médias, le flux de réfugiés vers des pays voisins n’ont pas leur place dans un processus électoral. Nous appelons tous les acteurs burundais à la retenue, tout en soulignant qu’il revient aux autorités de garantir l’exercice pacifique des droits civils et politiques y compris le droit de manifestation et d’expression pour tous les acteurs politiques ainsi que pour la société civile et les médias.

« Ensemble avec ses partenaires, l’UE tient à rappeler que ceux qui, directement ou indirectement, sont à l’origine d’actes violents ou de violations graves des droits de l’homme, seront tenus individuellement responsables. »

Il est libre depuis hier dans l’après-midi

Il, c’est Pierre-Claver Mbonimpa, le président de l’Association pour la promotion des droits humains et des prisonniers, Aprodh, qui a été relâché après une journée de détention à la police judiciaire de Jabe, dans la commune urbaine de Bwiza. Il a été conduit par le service national des renseignements, certainement pour éviter d’autres manifestations en faveur de cette libération à l’image de celles qui ont été observées le jour de la libération du directeur de la radio publique africaine, Bob Rugurika.

Infatigable, Pierre-Claver Mbonimpa a aussitôt poursuivi son combat contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza, président sortant de la République. Ce matin, il a déploré la fermeture de cette radio avant d’indiquer que cette action ne fait que ternir l’image du pays dans le concert des nations.

Son association a fait savoir que les manifestations se sont poursuivies et qu’elles n’ont nullement une couleur ethnique. Il a indiqué qu’il y a un combat commun contre le troisième mandat du président de la République.

Immobilisé après avoir tiré sur la population

Dans la nuit d’hier, un policier du nom d’Adronis Kwizera, de la police pénitentiaire, de matricule 23708 a été appréhendé en train de tirer sur la population. D’après les informations parvenues à notre rédaction, il aurait été immobilisé par des militaires qui lui ont retiré son armé n° PNB UB 0176. Selon toujours les mêmes informations, ce policier serait incarcéré dans la commune urbaine de Cibitoke.

La situation de ce 4ème jour des manifestations

Les organisateurs des manifestations ont demandé qu’il y ait rassemblement devant la radio publique africaine afin d’exiger des autorités de Bujumbura de rouvrir cette radio en bonne et due forme. Pour cela, la police a fermé cet axe aujourd’hui de bonne heure, de l’endroit appelé « Chez Ndadaye » jusqu’au ministère de la jeunesse, des sports et de la culture.

Dans les communes de Nyakabiga et de Musaga, les manifestations se sont poursuivies contrairement aux communes de Ngagara et de Cibitoke. Dans la commune de Nyakabiga, les populations ont appréhendé deux personnes qui étaient en train de communiquer avec les Imbonerakure. L’un d’entre eux a été sérieusement tabassé avant d’être acheminé à l’hôpital. Dans la commune urbaine de Bwiza, à la 8ème avenue plus précisément, un engin de la police, qui sert à disperser la foule en manifestation au moyen du jet de l’eau, a détruit une parcelle avant de tomber dans un caniveau où il reste toujours bloqué. Il est gardé par des policiers à bord de 4 camionnettes Pick Up.

De son côté, le sous-secrétaire d’Etat américain est en route vers Bujumbura avec un message très clair de Barack Obama à l’endroit de Pierre Nkurunziza visant à arrêter tout acte de traitement dégradant et inhumain des opposants au troisième mandat du président sortant. Ce dernier estime que Pierre Nkurunziza détient la clé de toutes les difficultés liées à son troisième mandat et au redressement des Imbonerakure. Pour lui, il n’est pas encore tard pour prendre une bonne décision.

Les Pays-Bas déplorent eux aussi ce qui se passe dans ce pays et se disent déçus par la décision du Cndd-Fdd de présenter Pierre Nkurunziza comme candidat de cette formation politique aux présidentielles de 2015. Ils pourraient reconsidérer leur manière d’assister financièrement le Burundi.

Il convient de signaler qu’ici et là dans le pays, les élèves quittent leurs écoles pour rentrer chez eux, de peur de l’insécurité qui pourrait découler du troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Cela est d’autant plus vrai que mêmes les radios privées n’émettent plus à l’intérieur du pays, ce qui propage davantage des rumeurs.

Le secrétaire général de l’organisation des Nations Unies, Ban-Ki Moon, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, ont adressé un message à l’occasion de la journée mondiale de la liberté presse, le 3 mai 2015. Le thème choisi est « Laissez le journalisme prospérer ». Quid du Burundi.

De leur côté, les centrales syndicales Cosybu et Csb ont invité les travailleurs et les travailleuses à ne pas participer aux festivités du 1er mai 2015. Les partenaires sociaux devront se concerter pour fixer une autre éventuelle date qui tiendrait compte de l’évolution sécuritaire du pays. Ces deux centrales rappellent que les droits à la manifestation et à la liberté d’expression et d’information sont garantis par la constitution et les conventions internationales ratifiées par le Burundi.

Au quatrième jour de manifestation, des tirs deviennent de moins en moins entendus en commune urbaine de Musaga.

Trois jours venaient de se passer en commune urbaine de Musaga où le climat de sécurité n‘était pas du tout bonne à cause des affrontements qui s’observaient entre les manifestants contre la 3ème candidature de Pierre Nkurunziza et la police.

Toutefois, au quatrième jour, même si les manifestants se sont levés très tôt le matin, ils ont brûlé des pneus dans différents coins de la commune urbaine de Musaga, mais du calme s’observe à partir de 12 heures et aucun tir n’est entendu et aucun manifestant n’a été enlevé.

En effet, les manifestants s’observent encore dans cette commune et la police essaie de les empêcher de se rendre au centre-ville.

Des Imbonerakure en provenance de Kanyosha repoussés dans Kinindo.

C’est dans les environs de 10 heures qu’un groupe de jeunes Imbonerakure en provenance de Kanyosha se sont introduits dans le quartier Kibenga et ils se sont heurtés àla vigilance des jeunes de ce quartier avant de rebrousser chemin. Ils étaient armés de machettes et de matraques comme c’est souvent le cas ces derniers jours. Il s’agit alors d’une invasion qui a été vite vue par les habitants puisqu’aujourd’hui, la police semble ne pas se contenter de ces miliciens et préfère fermer les yeux à des actions de ces jeunes.

Le procureur général de la République, Valentin Bagorikinda, a mis en place une commission chargée de mener des enquêtes sur le mouvement insurrectionnel. Elle est piloté par Adolphe Manirakiza, un magistrat qui a toujours été à la tête des commissions production de rapport.

« Spécial 29 avril 2015 »

Si les générations burundaises actuelles savent peu ou prou ce qui se passa le 21 octobre 1993 avec l’assassinat de Melchior Ndadaye ainsi que les massacres massifs qui ont suivi, visant essentiellement les Tutsi pour « venger » la mort du premier président hutu démocratiquement élu, elles ignorent en revanche ce qui se passa à partir du 29 avril 1972.

Ce fut un bien triste samedi comme la rédaction de Net Press le raconte dans les lignes qui suivent, avec cette énorme difficulté de se souvenir exactement des faits qui ne figurent presque nulle part 43 ans après. Le recours à la mémoire reste donc la seule référence possible, avec comme conséquence inévitable des erreurs sur ce passé douloureux. Mais Faut-il se taire pour autant ? La rédaction de Net Press estime que « non »

Le procès des politiciens ijendo-muramvyéens encore dans toutes les mémoires.

Le dimanche 4 juillet 1971, en fin d’après midi, les grandes figures politiques d’Ijenda, de Muramvya et de Mwaro sont arrêtées pour « tentative de renversement des institutions légalement établies », c’est-à-dire la première République de Michel Micombero en place depuis le 28 novembre 1966 après le coup d’état réussi contre le jeune Ntare V en visite à Kinshasa à l’occasion du 1er anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Joseph-Désiré Mobutu.

Au passage, peu de gens ont oublié le célèbre et courageux réquisitoire de décembre 1971, prononcé par le regretté Me Léonard Nduwayo qui, bien qu’originaire de Matana, affirma solennellement au parquet de Bujumbura que les accusations portées contre les prévenus étaient « totalement » imaginaires et fabriquées de toutes les pièces ».

La colère des gens de l’entourage de Micombero fut immédiate, et le procureur général « renvoyé à ses chères études », fut remplacé dès le lendemain par une cour militaire. Sans surprise, elle condamna à la peine capitale les principaux accusés, dont le major Jérôme Ntungumburanye, Marc Manirakiza et Libère Ndabakwaje.

Ce ne fut que de justesse qu’ils échappèrent au « châtiment suprême » en janvier 1972, mais l’intention du groupe bururien qui constituait la garde politique rapprochée du tombeur de la monarchie, était encore dans toutes les mémoires.

Certains pensent que cet épisode de l’affrontement tutsi-tutsi aurait inspiré les leaders hutu burundais admirateurs de la fameuse « révolution sociale » rwandaise de 1959, de réparer le double échec de 1965 et de 1969, celui d’en finir « une fois pour toutes » avec le pouvoir de la minorité tutsi en les exterminant Mais ils avaient leur Dieu « vigilant et protecteur » comme les survivants de cette époque terrible le raconter encore à leurs enfants et à leurs petits-enfants.

La journée du samedi 29 avril 1972 et l’exécution de Ntare V.

Lorsque le soleil se lève sur les belles collines du Burundi ce samedi là, personne ne s’imagine encore que l’histoire de notre pays va basculer dans un versement de sang inimaginable depuis son accession à l’indépendance dix ans auparavant.

Athanase Mutana, rédacteur en chef des informations en langue nationale, annonce, aux informations de la mi-journée à 12 heures 20, que Michel Micombero venait de destituer tous les membres de son gouvernement qui furent remplacés par leurs directeurs généraux. Le lendemain, il désigna Arthémon Simbananiye, alors ministre de la justice comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, pour exercer les fonctions de ministre des affaires étrangères et de la coopération, poste qui lui sera confirmé plus tard jusqu’au coup d’état du 1er novembre 1976.

L’ancien président, pressentait-il que « quelque chose de terrible » s’annonçait ? Personne ne l’a encore su (ou, en tout cas ne l’a jamais dit), mais toujours est-il que peu après 19 heures, le convoi des véhicules de sécurité, dont celui du capitaine Kinyomvyi, le garde-corps de Micombero est attaqué et est tué après avoir dépassé la Cathédrale Regina Mundi, à l’endroit précis où se trouve actuellement le monument du soldat inconnu.

Les leaders hutu qui avaient préparé cette embuscade crurent à tort que le « coup d’envoi » était programmé pour 21 heures, et cette méprise changea le cours « des événements de 1972 » En effet, il était prévu des soirées dansantes dans tout le pays, à commencer par le mess des officiers où Micombero et tous les dignitaires politiques et militaires du régime devaient se rendre, car ils savaient que le président aimait le plaisir et la bonne vie.

Les mêmes soirées dansantes étaient prévues aux chefs-lieux de toutes les huit provinces de l’époque, avec l’invitation obligatoire par le gouverneur, de tous les grands fonctionnaires de l’Etat qui, en réalité, étaient très peu nombreux, à l’exception de Bujumbura et de Gitega.

Les premières arrestations

Le dimanche 30 avril 1972, les premières informations de 6 heures du matin annoncent l’attaque, au sud du pays, des rebelles « mulélistes » cherchant à restaurer la monarchie. La radio nationale (surnommée aujourd’hui Kabondo) ajoute des complicités internes avec les assaillants, sans préciser l’identité des complices, qui tous viennent d’être immédiatement condamnés à mort.

Les étudiants de l’ex-Ecole Normale supérieure se rendent à la clinique prince Louis Rwagasore, dont un ancien rédacteur du bimensuel « Le Citoyen » qui s’en souvient comme si c’était hier. De nombreux curieux observent attentivement le corps du géant capitaine Kinyomvyi recouvert du drapeau national, ainsi qu’une quinzaine de personnes sans vie, tués la veille sur la route qui mène à Musaga tout près de la cathédrale.

Entre temps, les premières arrestations sont opérées et se poursuivent pendant les jours et les semaines qui suivent. Les premiers visés sont les militaires (officiers, caporaux et soldats) suivis des hauts fonctionnaires de l’Etat, à commencer par les membres du gouvernement et la quasi-totalité des étudiants de l’ex- U.o.b (université officielle de Bujumbura) et de l’E.n.s, les deux seuls établissements supérieurs qu’il avait dans le pays.

Aucune résistance n’est opposée, vraiment aucune. Pourquoi ? Voir l’explication dans l’article qui suit.

Comme des moutons conduits à l’abattoir

S’il faut saluer une brève parenthèse de la Iere République de Michel Micombero où la liberté d’informer et d’être informé fut une réalité, ce fut bel et bien lors du procès des politiciens ijendo-muramvyéens de juillet 1971 à janvier 1972.

En ce mois d’avril 2015, quitte à être taxée à tort de déformer la réalité, la rédaction de Net Press se permet de rappeler que tout le déroulement du procès à partir du parquet de Bujumbura était diffusé en direct et donc suivi par les auditeurs de la radio nationale.

Même lorsqu’un des accusés déclara devant un auditoire médusé avoir été brûlé à la cigarettte sur ses parties intimes par le substitut du procureur de l’époque (dont on taira le nom parce qu’il est passé de ce monde à l’autre), la radio nationale poursuivit la retransmission en direct du procès jusqu’à la prononciation du verdict.

Quatre mois plus tard, lorsque les premières arrestations interviennent, les prévenus, c’est-à-dire les intellectuels hutu, s’imaginaient à tort qu’ils allaient bénéficier du traitement juridique de faveur, comme les politiciens ijendo-muramvyéens, mais il n’en fut rien.

C’est pourquoi ils se laissaient conduire à la mort sagement comme les moutons à l’abattoir. Une trentaine ou une cinquantaine parmi eux pouvaient facilement être contraints de monter à bord d’un véhicule Escortés uniquement par 2 ou 3 militaires, sans broncher, jusqu’à arriver à l’endroit qui devait leur servir de « dernière sépulture ».

Arthémon Simbananiye ou le chef d’orchestre qui pourrait tout dire, mais….

Sans doute l’ancien chef de la diplomatie burundaise était statutairement un membre du gouvernement au même titre qu’un Joseph Rwuri, même si l’on peut se permettre d’affirmer que l’ancien ministre de l’intérieur, le courtisan le plus zélé de Micombero, ignorait jusqu’à la définition de ce que c’est un titre académique, aujourd’hui. Mais l’évocation du simple nom de Simbananiye aujourd’hui inspire la crainte, le respect ou rejet du système de la Ière République.

C’est parce que cet homme était incontestablement le dignitaire le plus intelligent de toutes les équipes ministérielles que Micombero mit en place de 1966 à 1976, à l’exception peut-être de Marc Manirakiza et de Libère Ndabakwaje.

Il était le Bururien pur sucre et de surcroit natif de la commune Matana loin d’être anonyme, bref le prototype d’un Tutsi qu’il fallait, né dans la région qu’il fallait et qui a suivi et réussit les études qu’il fallait à l’époque, ceux de la faculté de droit qu’il termina en Belgique.

Mais cette intelligence académique n’a pas du tout correspondu au comportement qu’il manifesta pendant les dix années de pouvoir de Micombero que l’on pouvait attendre de lui. Il fut le véritable chef d’orchestre de tous les coups bas de la politique.

C’est là que se prenaient les grandes décisions engageant la Ière République, y compris dans ses relations avec l’étranger, avec la bénédiction d’un président de la République qui n’était plus en possession totale de ses facultés intellectuelles et de sa lucidité, en raison de la consommation quelque peu exagérée de l’alcool.

Arthémon Simbananiye voyait tout cela et en était parfaitement conscient et c’est là que réside sa plus grande erreur qui ne sera jamais effacée par sa conversion tardive au protestantisme.

S’il décidait de dire la vérité, rien que la vérité sur 1972, nul doute que nous serions mieux éclairés sur ce qui se passa il y a 43 ans jour pour jour. Mais ce dont on peut être certain est qu’il ne le fera jamais, comme ce fut le cas il y a dix ans mais c’était pour raconter des balivernes à l’hôtel source du Nil.

La colère du gouvernement belge et la rupture de la coopération militaire en juin 1972.

De tous les pays étrangers, ce fut le gouvernement hutu de Grégoire Kayibanda qui fut le plus virulent à l’égard de Micombero et des Tutsi pour des raisons liées à l’histoire postcoloniale des deux pays. En Europe, ce fut l’ancienne puissance de tutelle, la Belgique qui se mit en colère lui aussi pendant et après les événements sanglants en raison de nomination systématique, disait-il, d’une partie de la population burundaise.

Au mois de juin 1972, Pierre Harmel, ministre belge et wallon des affaires étrangères annonça la rupture de la coopération militaire avec Bujumbura, parce que, expliqua-t-il, cette coopération ne profitait pas à « chaque élément de la population burundaise ». Michel Micombero regretta officiellement cette rupture, car la Belgique était pratiquement la seule fournisseuse des armes et des coopérants pour initier à leur maniement et à leur entretien.

Du côté des médias, trois quotidiens belges furent les plus en pointe sur ce qui se passait dans notre pays, à savoir « La Libre Belgique », « Le Soir » et « La Cité », en plus d’un hebdomadaire « Pourquoi Pas ? ». Ils affirmèrent sans aucune nuance que le pouvoir de Micombero venait de commettre « un génocide » contre les Hutu et réclament que l’ancien président de la République soit traduit devant un tribunal international.

En France, les massacres au Burundi furent évoqués au cours d’un conseil des ministres à l’Elysée sous la présidence de Georges Pompidou, et dont le premier ministre en 1972 était Jacques Chaban-Delmas.

Le secrétaire d’Etat à la coopération fut interrogé pour décrire la situation au Burundi, mais il répondit au président de la République, au premier ministre et à ses collègues du gouvernement, qu’il fallait faire attention pour ne pas se fâcher avec le régime de Bujumbura, car le Burundi étant un pays où l’on parlait français, Micomebro pouvait décider de quitter la famille francophone pour adhérer au Commonwealth.

Ce n’était donc pas pour l’amour des Tutsi contre les Hutu que Paris prit une telle position, mais bien pour l’amour de sa langue.

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