Bujumbura, le 23 mai 2015 (Net Press). Les fidèles lecteurs de Net Press ont constaté que depuis le 14 mai 2015, l’agence a cessé de publier ses dépêches. L’on se souviendra que cette date est de triste mémoire pour la presse privée, surtout les radios, qui ont vu leurs rédactions, micros et ordinateurs bombardés par la police, sur commande de l’Etat burundais.
De son côté, l’agence Net Press, qui est voisine de la radio Bonesha FM+, a vu son accès interdit par la police qui avait l’ordre d’empêcher tout journaliste d’y mettre son pieds, tout comme à la radio mentionnée ci-haut. Cependant, ces policiers n’avaient aucun document attestant qu’ils ont la mission de faire ce travail, mais ils indiquaient poliment que l’ordre est venu d’en haut. Il fallait respecter les instructions de l’Opp ou de l’App…
Quelques jours plus tard, le directeur de l’agence a contacté le président du conseil national de la communication, Richard Giramahoro, à ce sujet. Il a indiqué qu’il allait mener des contacts nécessaires pour la réouverture de l’agence. Dans l’entre-temps, l’Ombudsman burundais, Mohamed Rukara, a rencontré les responsables des médias le 19 mai et des questions de tout genre ont été évoquées, dont celle de Net Press. Après la réunion, il a fait des descentes dans les trois stations, à savoir Bonesha Fm, Net Press et la radio Isanganiro. Après avoir visité l’agence Net Press, il a suggéré à son directeur de lui écrire une note de demande de réouverture.
C’est donc dans l’après-midi de ce 22 mai que le président du Cnc a contacté le directeur de Net Press pour lui dire que l’agence était désormais accessible. Mais quelle ne fut la surprise désagréable de Jean-Claude Kavumbagu de trouver encore une fois les policiers devant les bureaux qui lui disaient qu’ils n’avaient aucune instruction allant dans ce sens ? Sur place, il a encore une fois appelé le président du Cnc pour lui dire qu’il n’y avait aucune évolution. Quelques minutes après, le chef des policiers du centre-ville s’est rendu à l’agence Net Press pour donner l’ordre à ses subalternes.
Succès ou échec ? Jean-Claude Kavumbagu ne sait pas se prononcer sur ce fait, mais il trouve qu’il n’a pas beaucoup d’assurances d’autant plus que la réouverture s’est faite de façon verbale comme la fermeture. En outre, au regard des relations actuelles entre la presse et l’Etat, le contexte de travail est délétère car la crise, qui a des aspects à la fois politique et technique, pourrait faire que demain, si le politique se fâche encore, s’en prendrait directement sur le technique et fermer de nouveau.
Burundi – Justice.
Les putschistes seraient traités avec humanité
Ngozi, 23 mai (Net Press). Selon des informations en provenance de Ngozi, deux policiers arrêtés dans la tentative de coup d’Etat du 13 mai 2015 incarcérés dans la prison centrale de Ngozi auraient bénéficié d’un traitement plus humain. Le général major Herménégilde Nimenya, ancien commissaire général chargé de la protection civile et directeur de la planification et des études stratégiques à la police nationale jusqu’à son arrestation et son agent de transmission, ont été transférés depuis 3 jours à la prison de Ngozi.
Des sources bien informées affirment qu’ils sont autorisés à recevoir des visites de la famille restreinte. Le général major Nimenya a d’ailleurs été autorisé ce jeudi à s’entretenir avec sa femme. Les mêmes sources affirment aussi qu’ils peuvent recevoir leurs avocats et le personnel des missions onusiennes. Ils sont cependant gardés loin de la vue et des voix des journalistes, qu’ils soient publics ou privés, nationaux ou internationaux. Les associations de défense des droits humains ne sont pas non plus autorisées de le rencontrer.
Quant au général-major Cyrille Ndayirukiye, les mêmes sources indiquent que les conditions insupportables de détention dans la prison centrale de Muyinga dans laquelle il avait été transféré, ont poussé les autorités pénitentiaires à revoir son cas et de le transférer sur la prison centrale de Gitega. Cette dernière se veut beaucoup plus aérée, avec beaucoup plus de propreté et de décence pour un ancien dignitaire ayant occupé les hautes fonctions à l’armée et dans la politique du pays.
Selon certains analystes, le procès de ces généraux risque de prendre plus de temps en cette période de turbulence politique. Ils n’hésitent pas à dire que ce procès peut même se prolonger après l’investiture du président qui aura été élu au cours des élections de cette année. Ce qui peut influer sur le moral de ces hautes personnalités. Pour d’autres enfin, le fait de traiter des putschistes avec humanité alors que la loi militaire prévoir la mort, pourrait insinuer que le putsch serait un véritable montage du parti présidentiel.
Burundi – Eac – Politique - Elections
Face à la crise burundaise, l’Eac tente de rapprocher les gens.
Bujumbura, le 23 mai 2015 (Net Press). Une délégation de la communauté de l’Afrique de l’Est et de la Comesa a été dépêchée au Burundi pour s’enquérir de la situation qui prévaut dans notre pays depuis que les opposants au troisième mandat de Pierre Nkurunziza ont débuté des manifestations. Richard Sezibera, secrétaire exécutif de l’Eac, a indiqué ce vendredi que des consultations ont été entretenues jusqu’au plus haut sommet et que tous les acteurs de la vie de ce pays ont été approchés pour essayer d’arrêter le déroulement de la violence qui a une incidence dans toute la communauté des pays de l’Eac.
Selon lui, ces contacts s’inscrivent dans le cadre de la préparation d’un sommet des chefs d’Etat de la région qui va se tenir à une date très proche pour statuer sur l’état actuel des choses au Burundi. Concernant la constitutionnalité de la candidature de Nkurunziza, M. Sezibera a précisé qu’une commission de 8 juristes de cette communauté s’est déjà penchée sur la question et devra rendre le rapport aux chefs d’Etat qui vont ensuite se prononcer lors de la tenue dudit sommet.
A propos du calendrier électoral, la communauté de l’Afrique de l’Est n’y va pas par quatre chemins et souligne à travers l’orateur que les élections ne peuvent pas se dérouler à la date prévue quand des réfugiés qui se comptent à plus de 100.000 milles sont signalés dans la région. En plus, la fermeture des radios est un autre aspect qui fait que les élections doivent être bien préparées pour être bien couvertes avec la participation de tous les partis qui le veulent sans distinction aucune.
C’est alors dans l’après-midi que les chefs des partis politiques ont pris part à une rencontre avec la délégation de l’Eac et les journalistes n’ont pas été autorisés à suivre la séance.
Ce samedi, une équipe de 6 sages de l’Eac et de la Comesa s’est entretenue avec les journalistes pour dialoguer sur l’état qui prévaut dans le pays. Les professionnels des médias ont alors indiqué que ce qui cause problème est ce troisième mandat où l’on voit des gens mourir alors que si le président y avait renoncé à temps, il n’y aurait pas de problème de sécurité. Ils n’ont pas oublié de signaler que les autorités veulent ethniser l’affaire alors que ce n’est pas la réalité car ceux qui ont organisé les manifestations contre ce mandat sont pour la plupart de l’ethnie de Pierre Nkurunziza.
Les radios brûlées n’ont pas été oubliées et les journalistes regrettent que ce soient les policiers de l’Etat qui soient venues le faire et que les autorités, dans leur langage, demandent des enquêtes pour rouvrir les médias. Alors qu’il y a moyen que certains peuvent redémarrer leurs programmes, voilà ce qui est un obstacle et ils évoquent que c’était un plan puisque même le représentant du Cndd-Fdd à Bubanza l’avait écrit que les radios privées sont des ennemis du pouvoir.
Ils demandent alors que la communauté, en collaboration avec ses partenaires, aident pour rééquiper les médias et faire un plaidoyer pour que les autorités donnent la permission de recommencer à émettre pour ceux qui le peuvent. Mais tout cela sera difficile d’autant plus que ces questions sont liées au troisième mandat de Pierre Nkurunziza qui refuse à le lâcher jusqu’à présent.
Burundi - Sécurité
Deux grenades lancées à côte de l’Onatel ce vendredi soir.
Bujumbura, le 23 mai 2015 (Net Press). C’est aux environs de 18 heures 30 minutes que deux explosions ont retenti à l’ancien marché central de Bujumbura, du côté de la place où sont entassées des commerçantes de fruits et légumes. Sur place, trois victimes, toutes des femmes vendeuses des fruits, et plus de 25 blessés car c’était au moment où les gens se préparaient à rentrer chez eux. Parmi les blessés, deux policiers dont un grièvement.
Jusqu’à maintenant, les auteurs de cet incident ne sont pas identifiés et la population se dit scandalisée par ces actes qui refont surface dans notre capitale faisant perdre la vie à des simples citoyens innocents qui cherchaient la survie de plus en plus difficile à avoir aujourd’hui dans ces moments de crise, ce qui n’empêche pas aux autorité de chanter sur tous les toits que 99,9% de la population est en sécurité. Sous d’autres cieux, où la démocratie a un sens, même un mort est regretté et des enquêtes minutieuses faites.