Bujumbura, le 26 juin 2015 (Net Press). La nouvelle facilitation sous la houlette du professeur sénégalais Abdoulaye Bathily, vient de proposer une modification du calendrier pour le dialogue, un calendrier qu’elle juge répondant aux préoccupations des uns et des autres parmi les protagonistes.
Le professeur a avancé une date du 31 juillet 2015 pour les législatives et les présidentielles et en cas du deuxième tour, il a proposé une date du 15 août 2015. Ces dates ont été choisies, selon la facilitation, pour respecter la constitution burundaise et donner un temps suffisant pour les questions de l’opposition.
Dans ces circonstances, Bujumbura devait se prononcer sur cette proposition et au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que 15 partis politiques de l’opposition ont décidé de se retirer de la course électorale. En effet, ils déplorent le fait que le calendrier électoral a été unilatéralement fixé, des conditions de désarmement qui ne rassurent pas les opposants, la sécurité, etc.
Burundi – Nations Unies – Elections
Le secrétaire général de l’Onu propose de nouveau un report des élections
New York, le 26 juin 2015 (Net Press). Le secrétaire général de l’Onu, Ban-ki-Moon, a de nouveau appelé les autorités burundaises à prendre en considération de proposition de l’équipe internationale de la facilitation de reporter les éctions. Le texte intégral est repris dans ces colonnes.
« Le Secrétaire général continue de suivre de près les développements au Burundi. Il salue les efforts de l’équipe internationale de la facilitation, composée de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), de l’Union Africaine, de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) et des Nations Unies, pour aider les parties burundaises à parvenir à un consensus en vue de la tenue d’élections pacifiques et crédibles dans leur pays. Le Secrétaire général est profondément préoccupé par le climat politique et sécuritaire qui prévaut au Burundi. Il appelle les autorités burundaises à prendre sérieusement en considération la proposition de l’Equipe internationale de la facilitation de reporter les élections afin de créer un environnement propice à la tenue d’élections inclusives, pacifiques et transparentes, conformément aux récentes décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et du sommet des Etats de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). Le Secrétaire appelle à nouveau tous les leaders politiques burundais à résoudre la crise actuelle par le dialogue dans l’intérêt du peuple burundais, afin de consolider la paix et la sécurité et renforcer la réconciliation nationale. »
Burundi – Sécurité
Qu’est-ce qui se passe réellement ?
Bujumbura, le 26 juin 2015 (Net Press). Dans la soirée d’hier, vers 21 heures, des crépitements d’armes ont été entendus du côté de Kinindo, vers le lycée international. Selon des informations concordantes, l’attaque aurait eu lieu au pont Muha centre, et la poursuite des hostilités se serait justement faite tout près du lycée international. Un policier aurait trouvé la mort dans cette attaque.
Ce matin, la fouille des véhicules était systématique et les policiers fouillaient les voitures jusque dans les moindres détails. L’on voyait des policiers en colère, qui ne saluaient même pas les passagers à bord des véhicules. Ceux qui les ont vus ont indiqué que quand bien même ils font leur travail, un policier est avant tout un humain comme les autres.
Par ailleurs, deux grenades ont explosé ce matin au niveau de Muzinda, une localité de la province de Bubanza. Selon des témoignages recueillis, il s’agissait des bagarres entre des jeunes Imbonerakure et ceux de l’opposition.
Burundi – Elections
La campagne contre le troisième mandat de Nkurrunziza préoccupé par son forcing
Bujumbura, le 26 juin 2015 (Net Press). Cela relève d’un appel urgent aux citoyens burundais lancé par 7 organisations de la société civile, après deux mois de protestation pacifique contre le troisième mandat du président Nkurunziza. Ces associations ont donc sorti deux communiqués de presse. Le premier, rédigé en 7 points fait part de leur préoccupation suite au forcing du président Nkurnziza pour participer à des élections non consensuelles. Au demeurant, ils appellent les citoyens à ne pas participer à ces élections car elles sont tout sauf équitables, apaisées, inclusives et transparentes. Quant au deuxième document, rédigé en 18 points, il a trait à un bilan lourd suite à la répression de la police alors que la manifestation était pacifique.
Burundi – Etats-Unis - Sécurité
Menacés d’arrestation, les étudiants de l’université pénètrent les enceintes de l’ambassade U.S.
Bujumbura, le 26 juin 2015 (Net Press). Le dossier des étudiants réfugiés devant les locaux de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burundi vient de connaître une évolution qui va mettre la pression sur les parties concernées. D’une part, la mission diplomatique américaine ne peut pas héberger indéfiniment un nombre aussi important de citoyens étrangers (une centaine et plus qui ne sont pas de nationalité américaine).
Si l’on peut leur trouver de quoi manger dans des conditions certes pas faciles, on peut se demander comment ils peuvent être satisfaits individuellement sur le plan sanitaire sous toutes ses formes (toilettes, douches, lessives …).
D’autre part, le gouvernement burundais sera obligé de réagir à la crainte des étudiants, qui ont peur de se faire persécuter par le pouvoir en place s’ils quittent ce refuge diplomatique parce qu’ils sont considérés comme des opposants.
Et comme ce dossier tombe à chaud presqu’à la veille des élections législatives et communales du 29 juin 2015 si cette date est maintenue, c’est toute la sécurité en liaison avec ce scrutin et celui du 15 juillet 2015 qui va être débattue et remise en cause, ce dont ne voudrait pas du tout entendre parler le Cndd-Fdd.
Par ailleurs, l’ambassade des Etats-Unis au Burundi a sorti un communiqué de presse à ce sujet dans l’après-midi de ce 25 juin 2015, juste après les événements. La rédaction propose l’intégralité du message à son lectorat.
« Un incident s’est produit à l’Ambassade des Etats-Unis le 25 juin 2015. Aux environs de 13h15 minutes, des éléments de la police nationale burundaise (PNB) se sont introduits dans un bâtiment adjacent à l’Ambassade des Etats-Unis occupé par des étudiants qui y ont trouvé refuge dès le début des violences qui sont survenues fin avril 2015 en mairie de Bujumbura ainsi que depuis la fermeture de l’Université nationale du Burundi. Les étudiants se sont dispersés de manière ordonnée et certains d’entre eux sont parvenus à rentrer dans les enceintes de l’Ambassade, au niveau du parking. Une centaine d’entre eux sont ainsi paisiblement assis dans le parking de l’Ambassade.
« Il n’y a pas eu de confrontation physique entre les étudiants et la police. Les officiers de la police n’ont pas usé de violence, non plus des coups de feu n’ont pas été tirés ainsi que des gaz lacrymogènes. Il y a quatre étudiants légèrement blessés suite à cet incident. Tout le personnel de l’Ambassade est sain et sauf. L’Ambassade des Etats-Unis a contacté le gouvernement du Burundi et l’a enjoint à trouver une solution pacifique à cette situation. »
Ce 26 juin 2015, la même ambassade a fait pour nous le suivi de la situation. C’est le texte qui suit : « Le 25 juin 2015, après que la police eut demantelé le camp que des étudiants avaient établi depuis plusieurs semaines dans un bâtiment adjacent à l’Ambassade des Etats-Unis à Bujumbura, les étudiants qui se sont réfugiés au sein de l’Ambassade sont restés dans les enceintes de l’Ambassade tout l’après-midi et de l’eau leur a été notamment donnée. Ces étudiants refugiés dans les enceintes de l’Ambassade sont restés dans la partie parking de l’Ambassade et ont quitté l’Ambassade de leur plein gré le lendemain matin à 7h30 minutes après s’être entretenus avec l’Ambassadeur Dawn Liberi. Ils n’ont aucunement été forcés à partir.
« Une église a offert d’accueillir les étudiants. L’Ambassade des Etats-Unis continuent à travailler de concert avec le gouvernement du Burundi pour trouver une solution définitive à cette question. De même, l’Ambassade des Etats-Unis a contacté des organisations humanitaires toujours dans le même objectif de résoudre cette question des étudiants. »
Burundi – Rwanda – Grande Bretagne - Coopération
Paul Kagame dénonce « le mépris et l’arrogance » des occidentaux contre les Africains.
Londres, le 26 juin 2015 (Net Press). Emmanuel Karekezi Karake a été libéré ce jeudi par la police britannique qui l’avait interpellé au début de cette semaine à Londres. Il a retrouvé sa liberté sous caution, en remettant un chèque d’un million quatre cents mille euro à la police de Londres.
Ce grand officier rwandais ayant le grade de général était un proche de Paul Kagame, le chef de l’Etat rwandais, qui avec lui avait mené la guerre de libération et de lutte contre le génocide.
Après la victoire du Fpr, il avait été désigné chef du service des renseignements militaires jusqu’en 1998. Son arrestation a été ressentie avec beaucoup de colère par le gouvernement de Kigali et malgré sa liberté retrouvée, Paul Kagame a continué à dénoncer « l’arrogance et le mépris » des Occidentaux envers les Africains. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères a rappelé hier qu’après la France, c’est le tour de la Grande-Bretagne de s’en prendre au Rwanda, « c’est que notre gouvernement ne peut guerre supporter ».
En fait, le président rwandais et son gouvernement ont du mal à accepter que la communauté internationale fasse une autre lecture que ce qu’ils font sur ce qui s’est passé il y a 21 ans. D’un côté, il y a les génocidaires qui ont commis le crime des crimes, celui du génocide et de l’autre, il y a l’Apr (l’armée patriotique rwandaise) qui a combattu et vaincu les criminels.
Qu’Emmanuel Karekezi Karake soit placé par Londres et Madrid dans le camp des criminels, voilà ce que Paul Kagame et son régime ne peuvent pas du tout entendre parler.