Bujumbura, le 18 juillet 2015 (Net Press). Enfin, l’ordre des priorités des thèmes à aborder a été trouvé et ce matin, les questions de sécurité et le rapatriement des réfugiés étaient au rendez-vous. La sécurité étant le premier point à étudier, le Dr Jean-Minani, un des principaux opposants à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, a indiqué qu’il faut déployer des experts militaires qui viennent désarmer les Imbonerakure car ce sont eux qui sont à la base de l’insécurité. Ceux-ci devraient être en nombre suffisant pour que l’action soit bien faite pour protéger le pays contre le pire qui peut arriver à tout moment, a fait savoir l’intervenant.
Pour le porte-parole du parti au pouvoir Gélase Ndabirabe, il n’est pas question de désarmer les Imbonerakure seulement, il faudra désarmer tout le monde et il s’inscrit en faux contre le port d’armes de ces jeunes du parti Cndd-Fdd. Mais selon lui, il n’est pas contre cette action que compte faire l’Union Africaine qui, d’ailleurs, avait proposé une telle initiative lors du sommet des chefs d’Etat tenu en Afrique du sud afin de trouver la solution à la problématique Burundaise.
Dans l’après-midi, il y a eu cependant un blocage au moment où la question du calendrier électoral allait être évoquée. En effet, le pouvoir de Bujumbura a vite brandi un document signé par les partis de l’opposition visant à mettre sur pieds lequel un Conseil national pour la restauration des accords d’Arusha et de l’Etat de droit. Le camp présidentiel accuse l’opposition de suivre la ligne de ceux qui ont voulu renverser les institutions. Pour le ministre Nduwimana, raison pour laquelle le gouvernement se retire pour analyser d’abord ce document alors que pour le camp de l’opposition, il s’agit d’un document qui est là sous les yeux de tout le monde depuis le 15 juillet 2015, ce qui signifie que c’est un prétexte pour que les élections se tiennent au temps prévu par le Cndd-Fdd.
Les négociations comptent alors recommencer ce dimanche à 9 heures et vu le programme qui est inscrit, il y a lieu de dire que toutes les questions seront abordées étant donné que le principal nœud du problème qui se trouve être le troisième mandant n’est pas encore discuté par les protagonistes burundais. Signalons que même la question qui était déjà entamée, en l’occurrence celui de la sécurité, n’a pas été terminée suite à ce document
Pour revenir sur l’aspect de la sécurité, l’on signalera qu’il y a également polémiques entre le gouvernement burundais et l’Union africaine. En effet, cette dernière accusé le gouvernement de manifester une mauvaise foi quant à la venue des experts militaires, ce que dément Bujumbura qui se contente de parler plutôt de la lourdeur de l’administration de l’Union africaine. .
Burundi – Confessions religieuses
Clôture du jeûne du Ramadhan sur fond d’espoir des dirigeants islamistes du Burundi
Bujumbura, le 18 juillet 2015 (Net Press). A l’occasion de la clôture du jeûne du Ramadhan, la plupart des responsables de la religion musulmane de notre pays se sont exprimés en donnant leurs avis et considérations par rapport à la situation politique qui prévaut actuellement au Burundi.
Cette situation est évidemment celle qui concerne l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon et qui a été reculée de quelques jours, malgré les protestations véhémentes des formations politiques de l’opposition qui contestent le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, que lui refusent, et les accords d’Arusha et la Constitution.
Les dirigeants de l’Islam de notre pays ont soigneusement évité de se mêler à cette polémique, préférant exprimer leur souhait et leur espoir que la prochaine élection présidentielle renforcera la paix et la sécurité dans notre pays. Ainsi, Cheikh Sadiki Kajandi, le président de la Comibu, était à Nyakabiga ce vendredi 17 juillet 2015 où se trouvait une foule nombreuse de musulmans.
Il leur a demandé de respecter les dirigeants de ce pays, au moment où la tension semble remonter dans tous les cœurs et les esprits à propos du scrutin à venir. Même Mohamed Rukara, le médiateur choisi par le pouvoir, un grand dirigeant musulman respecté par de nombreux milieux islamistes et non islamistes, est intervenu pour calmer la situation.
Il faut signaler cependant que Cheikh Sadiki Kajandi, est reconnu par le pouvoir et une partie des musulmans car une autre partie est convaincue qu’il a été maintenu à ce poste par Edouard Nduwimana, exactement comme il l’a fait pour des formations politiques comme Fnl et Uprona.
Burundi - Elections
Fin de la campagne électorale de Pierre Nkurunziza comme si de rien n’était
Cibitoke, le 18 juillet 2015 (Net Press). Le président de la République, M. Pierre Nkurunziza a clôturé sa campagne électorale ce vendredi 17 juillet 2015, comme si tout allait très bien dans le meilleur du monde. Il est resté sourd à tous les appels, les uns lui demandant que le scrutin soit décalé de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines pour que certains préalables soient remplis, notamment ceux relatifs à la paix et à la sécurité dans tout le pays, ainsi que dans tous les cœurs et les esprits de tous les Burundais.
Tel n’est pas du tout le cas, et les fauteurs de troubles se recrutent malheureusement parmi ceux qui voltigent autour du pouvoir, les miliciens Imbonerakure étant souvent ceux qui sont pointés du doigt.
Si certains réclament le report des élections, d’autres vont encore plus loin en déniant au président sortant le droit de se représenter à un 3ème mandat que lui refusent tous les textes légaux, à commencer par le premier d’entre eux, la constitution. Mais à l’entendre parler hier dans les deux provinces où il se trouvait (Cibitoke et Ngozi), on avait l’impression que le respect de la loi ne le concernait pas du tout. Il a continué à promettre monts et merveilles comme si le Burundi était un pays pétrolier dont le trésor public rempli de milliards de dollars, alors que les Burundais vont se réveiller au lendemain du scrutin et de l’annonce des résultats avec une gueule de bois.