Montréal, le 26 août 2015 (Net Press). Même si le président Nkurunziza a formé un gouvernement issu des élections décriées par tout le monde et que c’est même aujourd’hui qu’il devrait prêter serment, il a formé un gouvernement qui va lui obéir au vrai sens du terme, selon notre correspondant à Montréal.
« Une chose a été calculée par Nkurunziza car il a ramené des ministères jadis trop nombreux à un effectif réduit. La raison qui peut être à la base de cette réduction est que le président aurait remarqué que les bailleurs de fonds l’ont boudé et que ces ministères ne devaient pas avoir de budgets suffisants pour fonctionner, ce qui est en soi une mesure dans ces conditions de forcing très louable s’il était pris par quelqu’un qui a suivi le cours normal d’élections mondialement acceptables.
« Mais là où l’on voit des spéculations politiciennes, c’est surtout la reconduite de quelques ministres comme ceux des finances, des relations extérieures, de l’énergie et des mines ainsi que celui de la défense. Le maintien de Tabou Abdallah Manirakiza est dicté par le fait que ce dernier maîtrise les coins et les recoins où l’on peut trouver des fonds dans un pays dont la nécessité en la matière n’est pas à démontrer.
« Concernant celui de l’énergie et des mines, on se souvient que des contrats divers ont été signés et le ministre Côme Manirakiza apparaît comme un homme, si pas docile, mais mieux indiquer pour assurer la continuité de l’Etat boudé par le reste de la communauté internationale. Ici, les Chinois et les Russes sont pressentis comme étant les principaux partenaires de Bujumbura, Mandat III
« Pour celui des relations extérieures, à part que c’est un frère aîné d’un véritable manipulateur de la politique de Pierre Nkurunziza, apparaît comme un factotum qui saura servir son chef même quand, tout en restant souverain, il faudra s’agenouiller devant les chancelleries qui ne reconnaissent pas le pouvoir de Nkurunziza.
« Quant à celui de la défense, un civil qui était fraichement nommé, même si certaines affaires militaires lui sont de plus en plus étrangères, il faudra qu’il soit capable de communiquer sans difficulté avec son chef dans cette période d’insécurité et que des rumeurs d’attaques rebelles sont persistantes.
« Voilà ce que je peux dire de ce gouvernement qui vient travailler dans un contexte difficile et il faudra, à part ces ministres reconduits, que tous les membres du gouvernement obéissent au chef d’Etat sans aucune hésitation. Par ailleurs, quand j’observe ce gouvernement de près, il n’y a pas un seul homme ou une seule dame qui pourra réfléchir ou interpréter autrement ce que dira le chef. C’est la conviction de la plupart des Burundais qui vivent ici à Montréal d’après l’opinion qui se dégage des discussions qui se mènent ici ».
Burundi – Administration
Premier discours du chef de l’Etat à la Nation
Bujumbura, le 26 août 2015 (Net Press). A la date du 26 août 2015, qui coïncide normalement avec la fin constitutionnelle du deuxième mandat de Pierre Nkurunziza, celui-ci a prononcé un discours à la Nation. Il intervient au lendemain de la formation du gouvernement qui a prêté serment hier avant de procéder, dans l’après-midi, à une remise et reprise de la plupart des ministères. Les tout derniers ont procédé à cette activité ce matin. Et ce discours intervient également après le tout premier conseil des ministres dont l’objectif était essentiellement une prise de contact.
Pour revenir à son discours, deux choses sont à retenir à savoir le renforcement des comités mixtes de sécurité et une reprise du service militaire obligatoire. Cette deuxième activité avait été organisée par le passée mais n’était plus pratiquée depuis quelques années.
Burundi – Administration
Que devient la caisse sociale de la municipalité ?
Bujumbura, le 26 août 2015 (Net Press). Au moment où il y a incertitude dans pratiquement tous les domaines de la vie nationale, les fonctionnaires de la mairie déchantent déjà au regard de ce qui leur arrive. Selon des informations recueillies auprès des services de la mairie, certains fonctionnaires viennent de passer quatre mois sans être payés, du jamais vu dans l’existence de la mairie de Bujumbura.
Par ailleurs, il existe une caisse sociale de la municipalité qui aide des fonctionnaires en panne, nous apprenons que cette caisse accuse aujourd’hui un déficit de 166 millions de francs burundais. Qui a décaissé ce montant ? A quoi a-t-il servi ? Autant de questions que les fonctionnaires de la mairie se posent et qui n’excluent pas un lien entre ce décaissement et l’organisation des récentes élections.