Bujumbura, le 8 septembre 2015 (Net Press). Il s’appelait Patrice Gahungu Ndimubandi, il était jusqu’à présent porte-parole du parti de l’opposition Upd Zigamibanga. Selon les premières informations recueillies, il rentrait chez lui à Gihosha vers minuit quand il a été abattu par des personnes non identifiées. C’est la deuxième personnalité de cette formation politique tuée en l’espace de 4 mois, après l’élimination physique du président de ce parti, Zed Feruzi, au mois de mai dernier, lui aussi à quelques mètres de son domicile, dans la commune urbaine de Ngagara.
Même s’il est encore tôt de faire des commentaires sur cet assassinat, l’on peut dire que Patrice Gahungu était dans le collimateur depuis longtemps car en 2010, il était incarcéré à la prison centrale de Mpimba, pour des accusations qui n’étaient pas clairement établies et qu’on qualifiait facilement de politiques.
Toujours dans le domaine de la sécurité, deux cadavres ont été trouvés ce matin dans la commune urbaine de Cibitoke. Les informations en provenance de cette localité indiquent que les deux personnes auraient été tuées ailleurs et qu’elles y seraient transportées après le forfait.
Pour clôturer le chapitre de la sécurité, l’on saura qu’il y a eu une attaque armée à Gihanga, plus précisément à Buringa dans la nuit du 6 au 7 septembre 2015. Lors de ces hostilités, une personne qualifiée d’assaillant a été tuée, ce qui suppose qu’il y a des rebelles dans la forêt de la Rukoko.
Burundi - Economie
Le budget 2015 établi sans tenir compte des critères objectifs.
Bujumbura, le 8 septembre 2015(Net Press). C’est le constat fait par le Dr Gilbert Niyongabo, professeur à l’université du Burundi, qui a fait une étude sur l’analyse du budget 2015 sur commande de l’Observatoire de l’action gouvernementale (Oag). Selon lui, cette année était spéciale puisqu’il était prévu les élections qui devraient être financées par les bailleurs à l’ordre de plus de 20 milliards. Au cours du premier trimestre, les choses semblaient se dérouler normalement en ce qui concerne les recettes que l’Etat devrait recouvrer mais depuis avril jusqu’à juin et même actuellement, les choses sont devenues de plus en plus compliquées.
Car, à en croire l’analyste, jusqu’au mois de juin, le pays a perdu un montant de 50 milliards sur les prévisions, et la situation s’est empirée davantage car jusqu’à l’heure où nous sommes, il n’y a pas eu de révision budgétaire du fait que tout le monde était préoccupé par les élections. Ce qui est là est qu’au sein du ministère des finances, on se contente seulement de payer les salaires des fonctionnaires et les secteurs qui se retrouvent menacés sont ceux de l’agriculture qui devrait avoir 11% du budget, conformément aux conventions de Maputo, l’énergie et celui des infrastructures, a martelé le Dr Niyongabo.
Il a alors indiqué que le gouvernement actuellement travaille sur un budget sans tenir compte de ce qu’il avait préparé à l’avance car les calculs ne sont plus vérifiés. Car, pour mieux faire, il fallait se référer aux calculs du passé et regarder l’avenir et les députés d’alors, peut être à défaut d’expertise en matière de préparation du budget, n’ont pas aidé beaucoup, déplore-t-il.
Un autre problème qui est d’ailleurs soulevé est que les exonérations sont toujours surélevées alors que la loi est claire que cela ne doit pas dépasser 18 milliards, a fait savoir le consultant. Tout cela cause problème et les planificateurs devaient y penser et revoir comment faire leur travail pour le bon fonctionnement de l’économie.
Pour parier à cela, l’orateur recommande la transparence dans l’élaboration du budget, surtout en respectant la loi en la matière. D’autres économistes vont même à proposer un recyclage de nos élus car venant des milieux culturels différents, ne sont pas outillés pour être efficaces dans ce genre de choses, ce qui est normal mais qui peut être corrigé afin de remonter le niveau. Ou bien si cela est difficile, recourir à des expertises crédibles.
Mais cela ne devrait pas constituer un problème s’il y avait un engagement fort au sommet de l’Etat. En effet, ceux qui sont élus ne se précipitent pas pour améliorer leurs connaissances afin de devenir efficaces, ce qui est intéressant pour eux étant de savoir le nombre de mois de son mandat qui lui restent avec d’ores et déjà des spéculations pour qu’ils se maintiennent dans ces places d’ici 5 ans.
Burundi - Genre
« La discrimination à l’égard des femmes perpétue la pauvreté », estime la banque mondiale
Bujumbura, le 8 septembre 2015 (Net Press). Il est des situations où l’on pense que celui qui les publie y met un peu de condiments pour rendre l’information plus attrayante, car tellement incroyable. Selon un rapport du groupe de la banque mondiale, il existe des pays, une centaine dans le monde, où les femmes n’ont pas la possibilité d’exercer un certain type de travail tout simplement parce que ce sont des femmes.
Il y a d’autres pays, une trentaine ceux-là, où les femmes ne peuvent pas faire une demande de passeport au même titre que les hommes au moment où dans des pays comme la Jordanie et l’Iran, les femmes ne sont pas en mesure d’obtenir un emploi quand le mari estime que cela dessert les intérêts de la famille. Quelque part ailleurs, il n’existe pas de lois contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel, bref, des situations inédites que l’on croyait déjà révolues.
Avec des comportements du genre, la banque mondiale estime de tels pays qui ne favorisent pas l’égalité des sexes paient un lourd tribut sur le plan économique. Selon toujours ce rapport, « des études antérieures ont en effet révélé que les disparités entre les hommes et les femmes dans les domaines de l’entrepreneuriat et de la participation à la vie active représentent des pertes de revenu estimées à 27 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 19 % en Asie du Sud, 14 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, et 10 % en Europe. Il s’agit de pertes dont beaucoup de pays pourraient se passer, en particulier ceux qui sont confrontés à des niveaux élevés de pauvreté ».
Par contre, l’Afrique subsaharienne a accompli des progrès importants sur ces questions, 16 pays de cette région ayant entrepris 18 réformes au cours des deux dernières années, ce qui place l’Afrique en tête des régions ayant adopté le plus de réformes en la matière.
Au Malawi, la nouvelle loi sur l’éducation a instauré l’enseignement primaire obligatoire et gratuit et l’âge légal du mariage pour les garçons et les filles a été relevé à 18 ans. Et au Mozambique, le Code pénal ne considère plus le fait pour un violeur d’épouser sa victime comme moyen d’échapper à sa peine…
Burundi – Sécurité – Anniversaire
Trois sœurs italiennes, une année déjà !
Bujumbura, le 8 septembre 2015 (Net Press). C’était le dimanche 7 septembre 2014 quand deux sœurs italiennes ont été assassinées puis décapitées à leur domicile qui est la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge, connu sous le sobriquet de Chez Buyengero. Dans l’aube du 8 septembre 2014, alors que la police était là, une autre sœur, la troisième a été elle aussi sauvagement assassinée dans les mêmes circonstances de décapitation que les premières.
Ayant appris une information comme quoi les assassins étaient à l’intérieur de la paroisse, tous les habitants de Kamenge, qui se faisaient aider beaucoup par lesdites sœurs, se sont attroupés à cette place dans le but de venger les sœurs tuées. L’on rappellera qu’elles étaient très âgées et que leur âge variait entre 75 et 82 ans et qu’elles venaient de passer près de 7 ans au service de ces habitants de Kamenge.
Le même jour, la police a présenté tambour battant un certain Christian Claude Butoyi comme le vrai criminel des sœurs mais les habitants de Kamenge l’ont vite reconnu comme un garçon à défaillance mentale, tout comme son frère jumeau. Le porte-parole de la police, qui s’expliquait à la place du « criminel », avait dans sa main une aide-mémoire et il n’hésitait pas à se rafraîchir la mémoire en trichant devant caméras de télévisions.
Il sera emprisonné puis plus tard transféré dans un centre de psychiatrie de Bujumbura et la justice burundaise, tout comme les enquêtes, se sont arrêtées-là. Une radio privée qui a mené ses investigations a donné une piste différente de recherche mais ce fut le journaliste qui fut emprisonné pendant tout un mois de complicité d’assassinat. Malgré cela, cette piste n’a jamais été exploitée car tout le monde avait une peur bleue du général Adolphe Nshimirimana, cité par la radio publique africaine, aujourd’hui lui aussi assassiné dans des circonstances non encore élucidées.
De toutes les manières, même si aujourd’hui tout semble bloqué, il y aura un jour où la vérité éclatera au grand jour car après tout, personne ne pouvait s’imaginer qu’Hissène Habré pourrait comparaître devant une justice qui n’est pas celle qu’il peut manipuler.