Bujumbura, le 12 septembre 2015 (Net Press). C’est le moins que l’on puisse dire au regard des cérémonies organisées par le parti Cndd-Fdd, dans tout le pays, pour fêter la victoire de ce parti aux dernières élections. Le parti de Pierre Nkurunziza, à travers les messages émanant de la permanence nationale, a indiqué que la victoire de cette année est un don divin car plusieurs embûches tendant à empêcher les élections ont été observées.
Cependant, cette formation politique sait très bien qu’elle a dû recourir à un forcing tout azimut pour y parvenir. Elle est parfaitement au courant de l’origine de la décision de la cour constitutionnelle, de la décision de la commission électorale nationale indépendante, que des gens ont fui le pays pour ne pas cautionner ce qui se tramait à l’intérieur du Cndd-Fdd, bref, des manœuvres utilisées par le régime et ses thuriféraires afin que Pierre Nkurunziza, pourtant interdit par la constitution et les accords d’Arusha, se fasse élire pour un troisième mandat.
Ce parti est également au courant que ce forcing a engendré une insécurité dans tout le pays, qu’il y a eu des manifestations dans la capitale Bujumbura suivies d’une répression aveugle de la police et des Imbonerakure, que des gens ont fui le pays, que d’autres ont péri jusqu’hier quand il y a eu tentative d’assassinat du chef d’Etat-major, le général Prime Niyongabo.
Malgré tout cela, il faut fêter la victoire car, pour paraphraser une personnalité de ce pays, le Bon Dieu avait prédit la victoire de Pierre Nkurunziza en 2015, un homme exemplaire qui ne commet jamais l’adultère.
Burundi – Administration
Général Gaciyubwenge : de la tête du ministère à la désertion
Bujumbura, le 12 septembre 2015 (Net Press). C’est hier qu’une longue liste a été délivrée à la Regideso en provenance du ministère de la défense et des anciens combattants. La correspondance qui accompagnait cette liste était de retirer des avantages liés à la distribution de l’eau et de l’électricité à ces militaires qui ont pris une part active dans la tentative du putsch du mois de mai dernier.
En tête de liste, se trouve le général-major Pontien Gaciyubwenge, qui est traité de déserteur comme faute commise. Ceux qui ont vu cette liste ont indiqué que la politique ressemble à de la pourriture car pour eux, le général Pontien Gaciyubwenge avait tout fait pour servir le régime de Pierre Nkurunziza. Ils ont ajouté que lors de la tentative de coup d’Etat, c’est cet officier supérieur qui est resté en contact avec le président Nkurunziza, parti pour un sommet des chefs d’Etat en Tanzanie.
Ils trouvent donc injuste que ce général soit retiré de la liste des bénéficiaires de tels avantages, accusé de désertion de surcroît, alors que lui, tout comme l’actuel chef d’Etat-major, Prime Niyongabo, ont été à l’origine de l’échec du coup de force du mois de mai dernier.
Burundi - Sécurité
Et si l’ancien directeur du Snr avait raison !
Bujumbura, le 12 septembre 2015 (Net Press). S’exprimant sur le troisième mandat de Pierre Nkurunziza, l’ancien patron du service national de renseignement (Snr), le général Godefroid Niyombare, avait rédigé un document à travers lequel il fait savoir que président de la République, s’il brigue un troisième mandat, va déstabiliser et diviser les institutions de l’Etat, en l’occurrence celles de la police et de l’armée.
C’est suite à cette même correspondance que M Niyombare a perdu son poste du directeur général du Snr qu’il a occupé pendant trois mois, parce qu’il avait prodigué de « mauvais conseils » au président sortant Pierre Nkurunziza.
En effet, à partir du 25 avril 2015, date ou Pierre Nkurunziza a fait savoir qu’il briguera pour un troisième mandat, des manifestations dans presque tous les quartiers de la capitale ont eu lieu et même un coup d’Etat militaire raté a été tenté le 13 mai 2015.
Tous ces événements ont engendré une méfiance au sein des corps de la police et de l’armée. Le plus grave est ce qui vient d’arriver ce vendredi 11 septembre 2015 où des soldats en activité ont tenté d’assassiner leur patron, en l’occurrence le chef d’Etat major de l’armée burundaise, le général major Prime Niyongabo où plus de sept soldats ont trouvé la mort.
En effet, cela a été confirmé par le porte-parole de l’armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza, au cours d’une conférence de presse animée dans l’après-midi de ce vendredi où il a fait savoir que cette tentative d’assassinat n’a d’autres visées que de diviser les militaires.
De tout ce qui précède, aux yeux des uns et des autres, cette tentative d’assassinat du général major Prime Niyongabo est entourée de beaucoup de mystères d’autant plus qu’elle est arrivée à la veille de la célébration de la victoire du parti Cndd-Fdd. Une certaine opinion indique qu’à voir ce qui s’est passé depuis le 26 avril dernier jusqu’aujourd’hui, Niyombare avait raison de ses révélations, n’en déplaise au parti au pouvoir.