Bujumbura, le 21 octobre 2015 (Net Press). Dans nos éditions antérieures, nous annoncions le 22ème anniversaire du président Ndadaye, sauvagement tué le 21 octobre 1993 (voir Net Press du 20 octobre 2015). Tout a été dit sur lui ou presque si bien qu’aujourd’hui, la rédaction a jugé bon de revenir sur le l’ambiance qui régnait ce matin dans la capitale Bujumbura.
En effet, plus que le 13 octobre dernier – 54ème anniversaire de l’assassinat du prince Louis Rwagasore -, les forces de l’ordre, policiers et militaires confondus, avaient barricadé tous les grands axes qui mènent vers le centre-ville. Ils inspiraient la terreur car ils étaient tout le temps en train d’insulter les populations présentes, en attente du passage du président de la République vers le cimetière de Melchior Ndadaye et de ses proches collaborateurs.
Tout près de la banque Inter Bank, Place de l’Indépendance, des policiers armés jusqu’aux dents ont appréhendé un homme qui était en train de prendre des photos qu’ils ont fait tomber par terre avant de le frapper à coups de pieds et de crosse de son fusil. Quelques minutes après, l’on a vu une camionnette pickup noire, de vitres fumées, approcher à cet endroit où le jeune garçon avait été maîtrisé. Il a été giflé à deux reprises par des policiers qui lui ont fait monter à bord avant de s’en aller vers une destination inconnue. Pourtant, ils avaient récupéré son téléphone et sa carte-mémoire, ce qui a poussé les témoins oculaires à dire que dans ces conditions, ils devraient le laisser rentrer sans problème.
Ce blocage des routes a paralysé donc les activités qui devaient se faire dans cette journée car les routes ont été bloquées de 6 heures à 12 heures 25 minutes. Après les cérémonies officielles, la circulation a repris avec intensité, chacun se plaignant d’avoir raté un rendez-vous suite à cette fermeture des routes. Un humoriste a indiqué que Melchior Ndadaye est toujours encombrant, 22 ans après son décès.
D’autres opinions ont déploré le fait que la célébration du 22ème anniversaire de l’assassinat du héros de la démocratie coïncide avec une ville morte dans la capitale Bujumbura. Car, dans un pays où la démocratie est implantée de façon véritable, il doit y avoir une liberté d’aller et de venir, ce qui n’était pas le cas aujourd’hui parce que l’accès au centre-ville était tout simplement fermé aux citadins.
Les passagers qui ne comprenaient pas pourquoi ils ont payé alors qu’ils ne pouvaient pas arriver au centre-ville se sont chamaillés avec les transporteurs mais par après, ils ont fini par comprendre que la circulation était ainsi faite. Et d’entendre dans les murmures des uns et des autres qu’en principe, le héro de la démocratie dans ce qu’il cherchait, il y avait le bien-être social, la liberté d’aller et de venir sans piétiner sur la vie des Burundais.
Cependant disaient-ils, c’est même la première fois que ce qu’ils ont vu ce matin arrive lors de la célébration de cette journée car les autres jours, ceux qui voulaient se rendre même aux alentours de sa tombe pouvaient y aller. C’est alors des choses incompréhensibles qui se font quand même ses militants et ceux qui aimaient Ndadaye ne peuvent pas se souvenir de leur héro en toute liberté.
Burundi – Génocide
L’association Ac-Génocide au recueillement sur les tombes des enfants victimes du génocide de Kibimba
Gitega, le 21 octobre 2015 (Net Press). La grande association de lutte contre le génocide, Ac-Génocide Cirimoso, en compagnie des parents qui ont perdu leurs enfants au lieu-dit kw’ibubu à Kibimba, se sont rendus ce matin à cet endroit pour rendre hommage à ces élèves, plus ou moins 70, qui sont morts assassinés par le directeur de l’école, Firmat Niyonkenguruka.
Pour rappel, ce directeur, ainsi que 5 autres délinquants des infractions similaires, furent condamnés à mort par la justice burundaise, dont trois Hutu, deux Tutsi et un Twa, Machine, dont l’épouse était parlementaire pour le compte des Batwa. Ils seront exécutés les 30 juin 1997 et l’on parlera à l’époque que Pierre Buyoya équilibre tellement la politique du pays, jusque dans les condamnations à mort. Amnesty International avait vivement protesté contre cette condamnation à caractère ethnique et le régime en place dut surseoir à ces mesures car il y avait d’autres condamnés, une centaine, qui attendaient de subir le même sort. Les six tués seront les derniers car il n’y aura plus d’exécution jusqu’à la suppression de la peine de mort dans le code pénal burundais, en avril 2009.
Pour revenir sur les enfants de Kibimba, le représentant des parents des victimes, M. Silvère Suguru, semble regretter le fait que 22 ans après leur assassinat, la justice n’a rien fait jusqu’à présent pour dédommager les familles victimes. Car, dans des interventions qu’il fait souvent, les enfants ont été remis à l’Etat par le biais des éducateurs. C’est donc le même Etat qui sait où il les a mis et il doit par conséquent les remettre aux parents ou à défaut, indemniser leurs familles.
Burundi – Sécurité
Des tirs encore une fois dans la zone de Musaga
Bujumbura, le 21 octobre 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance de cette zone, des tirs nourris à l’arme automatique ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi, jusqu’à l’aube d’aujourd’hui. Selon nos sources, il s’agissait d’une position policière qui a été attaquée par des hommes armés non identifiés. Selon toujours ces informations, les policiers attaqués ont riposté, c’est cet échange de feux qui a occasionné donc beaucoup de bruits.
Au moment où nous mettons sous presse, nous ne connaissons pas encore les dégâts matériels et ou humains qui auraient été causés par ces tirs. Mais l’on peut dire sans risque de se tromper que dans la matinée de ce mercredi, une fouille-perquisition a eu lieu dans cette zone, comme il est d’usage chaque fois qu’il y a des attaques contre des positions policières.
Burundi – Rwanda – Coopération
Mauvaises relations jusque dans les échanges commerciaux
Kirundo, le 21 octobre 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance de cette province septentrionale du pays, un camion plein de manioc séché, en provenance de Ruyigi, a été interdit lundi 19 octobre 2015 de se rendre au Rwanda, dans la commune de Bugabira, de la province Kirundo. Selon ceux qui se rendaient au Rwanda avec leurs produits, ils avaient déclaré qu’ils s’en étaient procurés chez notre voisin de l’Est, la Tanzanie.
Les mêmes sources d’information indiquent que le gouverneur de cette contrée administrative a appelé son collègue de Ruyigi qui a indiqué qu’il savait par contre que les maniocs avaient été achetés dans l’une de ses communes. De toutes les manières, le camion a été prié de rebrousser chemin et l’un des conseils donnés à ces commerçants et de ne pas vendre à l’étranger des produits du genre car cela risquerait de créer la famine dans notre pays.