Bujumbura, le 27 octobre 2015 (Net Press). C’était hier aux environs de 15h qu’un reporter de Net Press se trouvait dans cette localité par hasard, dans les environs de la zone de Cibitoke. A travers ces lignes, il témoigne comment il a vécu ces moments car lors des affrontements, son réflexe de journaliste est vite apparu, mêlant à la fois le reportage et la fuite.
« A cette heure là, j’ai commencé à entendre des tirs à l’arme automatique et des grenades lancées vers la route goudronnée appelée communément « Kuryakanyoni ». Je me suis rendu à Cibitoke en passant par la route goudronnée qui sépare Mutakura et Cibitoke pour la seule raison d’exercer mon métier de journaliste.
« Arrivé à Cibitoke, la circulation était normale mais lorsque je suis monté vers Kuryakanyoni, les choses ont changé et j’ai été obligé de me cacher dans l’un des ménages de Cibitoke. A 15h, la circulation a été bloquée par les policiers, personne ne sortait ni n’entrait. Les gens rencontrés sur place me disaient : ‘depuis cet avant midi, il y a un homme qui se trouve à la 8ème avenue, tout près de la mosquée, qui est en tenue de sport de couleur rouge et qui portait une machette et un poignard dans ses bras, qui aurait été tué par des policiers et que même plus d’une dizaine de policiers auraient trouvé la mort sur place’.
« J’ai été bloqué à cet endroit, ne sachant pas quoi faire en ce moment. Sur toutes les rues de Cibitoke et de Mutakura, se trouvaient seulement des policiers bien armés de fusils, pas autre chose. Sur le pont Nyabagere du côté Mutakura et Cibitoke – kuryakanyoni, l’axe était barré au moyen des concertinas.
« Je me suis caché dans cette maison jusqu’à 17 h 10 minutes car des tirs nourris et les explosions des grenades augmentaient de temps en temps. Un homme qui m’a vu à cet endroit avec beaucoup de peur qui se lit sur mon visage, est sorti de cet enclos pour analyser l’état des lieux de la sécurité, voir s’il y avait un minimum de circulation, est retourné après 2 minutes et me demandait de le suivre, je l’ai suivi et me disait qu’il y a un pickup des militaires qui va me conduire jusqu’à la maison. Ce pickup qui m’a déplacé a emprunté la route goudronnée qui sépare Mutakura et Cibitoke pour finalement passer à Ngagara, quartier 9.
« Arrivé à cette route, les choses n’étaient pas faciles car les policiers qui étaient à cet endroit nous ont demandé de retourner là d’où nous venions si ce n’est pas notre dernier jour à vivre sur cette terre. Le chauffeur est allé négocier et ils nous ont finalement laissés passer. Arrivé au rond point qui sépare Ngagara quartier 8 et 9, il y avait une foule de gens, tout près d’un bar appelé communément « kwa commune », un taxi a coupé la priorité à ce pickup et à ce moment, je sentais une peur bleue car ladite foule s’est approchée de nous. Je me posais beaucoup de questions, dans ma tête je me disais que ce n’était pas une façon de nous tuer car ces gens ont approché ce pickup en disant au chauffeur de pardonner à ce taximan car il avait beaucoup de panique. Après, le chauffeur a poursuivi ce taxi que l’on a attrapé à l’avenue Monseigneur Buconyori devant l’université Hope et ce taximan a demandé pardon, ce qui fut fait.
« A ce moment, ce pickup a continué et on m’a laissé à l’endroit où la circulation était normale, d’où le titre de cet article. Il faut noter que depuis que les manifestations ont commencé le 26 avril 2015, il n’y a pas de sécurité dans les communes de la mairie qui ont fait des manifestations, des tirs nourris se sont fait entendre à Ngagara, Kamenge et à Gasenyi.
Burundi - Développement
Burundi, premier pays le plus pauvre au monde ?
Washington, le 27 octobre 2015 (Net Press). Selon le rapport des institutions de Bretton Woods de 2015, le fond monétaire international vient de classer le Burundi en tête de listes des pays les plus pauvres au monde avec le Pib le plus bas au monde. La très grande majorité des vingt-cinq pays les plus pauvres du monde en 2015 se situent sur le continent africain. Le produit intérieur brut est un niveau de la production intérieure effectuée par les agents économiques résidant à l’intérieur de ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques).
Certains analystes affirment que même dans la communauté est africaine, le Burundi se distingue par la paresse et le manque de politique nationale qui pousse les Burundais à travailler et produire plus. Ils soulignent que tous ce que nous produisons est à la consommation locale et que c’est peu car on n’exporte même pas pour avoir les devises étrangères.
Avec la crise sociopolitique qui secoue encore le Burundi depuis avril 2015, l’office burundais des recettes a enregistré des manques à gagner qui s’élèvent à plusieurs milliards de francs burundais alors que plus de 40% du budget national vient des taxes intérieures. Les bailleurs traditionnels du Burundi, dont l’Union Européenne, ont suspendu ou menacent de suspendre leur appui à cause du troisième mandat de Pierre Nkurunziza qui a occasionné beaucoup de morts et de nombreuses violations des droits de l’homme.
Burundi – Union européenne – Coopération
Chose promise, chose due
Bruxelles, le 27 octobre 2015 (Net Press). L’Union européenne avait promis de rédiger une lettre invitant le Burundi à des consultations conformément à la procédure prévue par l’article 96 de l’accord de Cotonou. C’est aujourd’hui chose faite puisqu’en date du 26 octobre 2015, la lettre d’invitation a été envoyée même si le gouvernement du Burundi affirme qu’il ne l’a pas encore vue. Rappelons que l’article 96 de l’accord de Cotonou est relatif au partenariat Ue –Acp en cas de non-respect des éléments essentiels de l’accord comme notamment les droits de l’homme, les principes démocratiques et l’Etat de droit.
En effet, l’Union européenne estime que la situation au Burundi est préoccupante et que les consultations doivent contribuer aux efforts de l’Union africaine et de la région à lancer un dialogue inter-burundais pour trouver une issue consensuelle à la crise que traverse le pays. Malgré cette situation, l’Union européenne affirme qu’elle restera engagée auprès de la population burundaise dans cette crise qui a déjà fait plus de 120 morts et des milliers de blessés, et a forcé plus de 190.000 personnes à se réfugier dans les pays voisins.
L’on se demande dans certains milieux de la capitale à qui profite le bras de fer entre le gouvernement du Burundi et la communauté internationale. Par ailleurs, il est facile de deviner le grand perdant dans ce combat inutile et l’on peut parier que ce ne sera pas du côté de la communauté internationale. Déjà certains indicateurs économiques placent le Burundi parmi des pays les plus pauvres au monde avec une famine sans commune mesure. Il est grand temps donc que les Burundais travaillent pour le développement de leur pays – les atouts ne manquent pas -, au lieu de s’entretuer et de jouer le ridicule devant la même communauté internationale.