Bujumbura, le 11 novembre 2015 (Net Press). C’est en substance ce qu’a dit Tom Perreillo, le représentant spécial des Etats-Unis dans la région des grands lacs lors d’un point de presse à l’ambassade du pays de Barack Obama. Selon ce diplomate, le Burundi traverse une crise et cette dernière doit être résolue politiquement à travers un dialogue inclusif. La médiation ougandaise a encore une fois été souhaitée par l’orateur dans le même pays ou ailleurs. Mais tous les crimes qui sont en train de se commettre entre temps sont suivis à la loupe par le monde et les auteurs en répondront le moment venu, a fait savoir le conférencier.
Le langage utilisé par les autorités dernièrement pour dire comment le désarmement allait se faire était de nature à faire peur à la population comme il l’a fait remarquer. A en croire M. Perreillo, cela rappelle le discours haineux du Rwanda en 1994 avant le génocide que ce pays a connu. Pour lui, ce n’était pas du tout tranquillisant et les gens ont commencé à fuir. Il faudra alors que les protagonistes reprennent le dialogue incessamment pour le dénouement de la crise qui n’a que trop duré, a-t-il martelé.
C’est pour cette raison qu’il a expliqué que durant trois jours au Burundi, trois personnalités ont été contactées à savoir le ministre de la défense, celui des relations extérieures et le 1er vice-président de la République. Il a rappelé qu’il n’a pas pu voir le président Nkurunziza mais qu’il espère que ces autorités vont lui transmettre le contenu de l’entretien afin d’en faire usage. Le dialogue interne oui mais le dialogue de la médiation est celui qui va mettre fin à la crise burundaise, a insisté le diplomate américain.
Signalons également que la secrétaire exécutive de ma francophonie, la Canadienne Michaelle Jean, a fustigé le langage des autorités de Bujumbura qui fait peur aux populations des quartiers contestataires.
Burundi – Sécurité Routière
Une circulation rendue difficile ce matin
Bujumbura, le 11 novembre 2015 (Net Press). La prière du président de la République ce matin a fait que les gens soient bloqués d’entrer en ville en provenance des zones. Cela a causé des retards des citadins, mais surtout des élèves qui devraient se rendre à leurs lieux d’attache. Jusqu’à midi, la circulation était alors difficile de façon que les bus devaient prendre d’autres chemins car par exemple ceux qui prennent l’avenue du large étaient obligés de dévier pour prendre la route Rumonge.
Et du coup, l’embouteillage auquel l’on est habitué les périodes normales a doublé ou triplé. Les voitures alors étaient collées une à une, passant au moins deux heures pour parvenir à destination.
C’est la même chose dans les environs de 18 heures car les gens, ces derniers jours, se précipitent pour rentrer à la maison, craignant l’insécurité. Pour le moment, il n’ y a pas de gens qui partagent un verre dans le centre-ville. C’est pourquoi sur les routes qui mènent vers le quartier Kanyosha, bref qui empruntent la route Rumonge, une file d’automobiles est perceptible à partir du parquet.
Pour revenir sur la prière de ce matin, le président Nkurunziza a fait savoir qu’une fois les Burundais réunis, ils pourront bâtir le pays. C’est dans le même ordre d’idées que le numéro un a fait savoir qu’il vaut mieux écouter les conseils des Burundais, eux seuls propriétaires de ce pays et non ceux des étrangers.
Ce qui peut alors montrer à ceux qui veulent entendre que le dialogue tant réclamé par la communauté internationale est la cadet des soucis de Bujumbura, malgré les insistances de cette dernière.
Burundi – Funérailles
Mise en terre du fils du président de l’Aprodh
Bujumbura, le 11 novembre 2015 (Net Press). C’est ce mardi que le défunt fils de Pierre-Claver Mbonimpa, Welly Fleury Nzitonda, fauché par la police en date du 6 novembre 2015 en zone Mutakura, a été enseveli avec dignité mêlée à de la mélancolie d’autant plus que la plupart des jeunes de son âge n’ont pas pu accompagner sa dépouille mortelle pour des raisons de sécurité.
La messe de requiem a été célébrée à la chapelle des Sœurs Bernadette de Rohero où le mot « pardon » est revenu à plusieurs reprises. Les cérémonies se sont poursuivies au cimetière de Mpanda où, les très peu de gens qui s’y sont rendus étaient accompagnés par des militaires pour des raisons de sécurité, une preuve supplémentaire que le Burundais d’aujourd’hui n’a pas peur de profaner les morts.
Un message du patriarche Mbonimpa adressé depuis la Belgique a été lu à la tombe et sans mâcher les mots comme d’habitude, le message dit : « je suis les cérémonies et mes sincères remerciements vont à l’endroit des personnes présentes. Que ces malheurs qui frappent ma famille soient la réponse au drame burundais. Gardez toujours l’espoir, le Créateur a une réponse. Quand à mon Welly, il vivra éternellement avec Dieu, Que le tout puissant soit loué, Amen ».
Rappelons que Welly Fleury Nzitonda a été arrêté dans la matinée de 6 novembre par la police à la 3ème avenue de Mutakura où le fils de Mbonimpa était venu pour déménager certains effets suite aux menaces proférées par de hautes autorités du pays contre les habitants des quartiers contestataires du troisième mandat que ces mêmes autorités qualifient d’insurgés. Des sources sur place ont affirmé que lorsque les policiers ont découvert son identité alors qu’ils s’apprêtaient à le garder au cachot, ils l’ont déplacé vers la 12ème avenue pour l’exécuter d’une balle dans la tête.
Burundi – Onu – Sécurité
Les Nations unies continuent à craindre le pire au Burundi
New York, le 11 novembre 2015 (Net Press). Les autorités burundaises, de la présidence de laRépublique à celle du sénat, en passant par les différents porte-parole, ont tenté de rassurer la communauté internationale en indiquant qu’il n’y a aucun risque de génocide dans ce pays. Cela fait partie des affirmations de Pierre Nkurunziza ce matin, lors du petit déjeuner de prière, quandil a affirmé que tant qu’il est encore en vie, le génocide n’est pas possible au Burundi.
L’opinion burundaise di que tant mieux si jamais ce plan macabre n’est pas à l’agenda des autorités. Mais ces dernières ont la tâche difficile de convaincre la communauté internationale qui s’active et qui n’entend pas connaître un nouvel échec endéans un délai de 21 ans. Déjà hier 10 novembre 2015, les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme, affirmant que la situation au Burundi est pire que celle connue par le Rwanda avant le génocide de 1994.
Scott Campbell, directeur de l’Afrique de l’Ouest et centrale au bureau du haut commissaire de l’Onu aux droits de l’homme a déploré le fait que cette instance internationale est moins en mesure de répondre aujourd’hui à ces signaux d’alarme qu’elle ne l’était en 1994, avant le génocide au Rwanda.
Dans tout cela, la faute revient à la Belgique comme semble le faire croire encore une fois, une déclaration du Cndd-Fdd lue hier par le porte-parole de cette formation politique au pouvoir, Daniel Gélase Ndabirabe. A travers une intervention radiodiffusée assez largement, le porte-parole est revenu longuement sur l’implication de la Belgique sur les désordres qui s’observent à Bujumbura et dans l’entendement du Cndd-Fdd, c’est plutôt la Belgique qui devrait être jugée par la cour pénale internationale en lieu et place des Burundais qui s’entretuent au vu et au su de tout le monde. De toutes les manières, la justice, nationale ou internationale, départagera, tôt ou tard, les deux pays et désignera qui a tort dans cette crise somme toute burundo-burundaise.