Bujumbura, le 18 novembre 2015 (Net Press). Un habitant de la capitale qui a requis l’anonymat a fait savoir à notre reporter que ce que les autorités gouvernementales appellent le désarmement est synonyme de violences perpétrées à l’encontre des gens qui sont contre le 3 ème mandat de Pierre Nkurunziza.
En effet, a-t-il expliqué, l’exemple suffisamment éloquent est celui du chef de quartier 6 de la zone Ngagara qui a été arrêté ce lundi 16 novembre 2015 alors qu’il était en train de défendre sa population qui subissait des violences de la part des agents de la sécurité, même s’il a été relâché hier.
Notre interlocuteur dit qu’il ne comprend pas comment lors de ces opérations de désarmement, les citoyens sont dépouillés de leurs biens comme les chainettes, les alliances, les téléphones portables, les montres, l’argent et d’autres biens de la maison. Pour cet interlocuteur de Net Press, il devient étonnant de voir que le gouvernement laisse les policiers agir alors qu’il est parfaitement au courant de ces bavures, qui sont par ailleurs commises au grand jour.
Il ajoute que ce phénomène n’honore par le gouvernement burundais dont les forces de l’ordre et de sécurité sensés défendre et protéger la population ne démontrent que le contraire, c’est-à-dire piller cette dernière. Il tire la conclusion que ce comportement qui se remarque envers de simples citoyens sera demain dirigés contre les autorités politiques qui laissent faire et ces policiers deviendront incontrôlables, voire plus forts que le gouvernement.
Burundi – Sécurité
L’insécurité fait toujours parler d’elle en mairie de Bujumbura
Bujumbura, le 18 novembre 2015 (Net Press). Dans la soirée d’hier, vers 19 heures, des bruits d’armes automatiques et des explosions de grenades ont été entendus dans la commune de Mukaza, entre les zones Nyakabiga, Bwiza et Rohero. Les tirs étaient concentrés à l’avenue de l’Université.
Selon les premières informations en provenance de ces contrées administratives, il y aurait eu une attaque d’une position policière située au jardin d’enfants SOS. L’on n’a pas beaucoup de détails pour le moment sur ces hostilités. Un véhicule du Cicr a été également atteint par des balles à l’avenue de l’Université, sur la route menant vers la zone Nyakabiga, où se trouve justement l’établissement SOS.
Toujours dans la soirée de ce mardi 17 novembre 2015, deux personnes ont trouvé la mort dans la zone de Kanyosha, au sud de la capitale Bujumbura, une autre personne a été blessée. L’une a été victime d’explosion de grenade dans une buvette dénommée Ku mpene (à la chèvre, Ndlr) où elle se trouvait, et l’autre a été retrouvé ce matin sans vie après avoir été arrêté par le chef de poste de Musaga qui habite le quartier Gisyo, de la zone Kanyosha. Du côté de la police, l’on ne donne pas plus de détails mais l’on se contente de dire que les enquêtes ont commencé.
Elie Kwizera, la personne fauchée par le chef de poste de Musaga était connu pour sa non-appartenance aux partis politiques ou aux associations de la société civile, apprend-on de ses voisins, d’où ils ne comprennent pas le motif de son assassinat.
Selon d’autres sources, il semblerait que toute personne qui empruntait en ce moment l’avenue Muyinga, qui passe tout près du stade prince Louis Rwagasore, devait avoir des difficultés car les assaillants brutalisaient et pillaient tout ce qui était sur leur passage.
L’on signalera que ce matin, des policiers ont trouvé une grenade qui n’a pas explosé à l’entrée du marché de Jabe, dans la zone de Bwiza, presqu’au centre de la ville. Les éléments des forces de l’ordre empêchaient les populations d’y entrer en attendant qu’elle soit détruite.
Burundi – Sécurité
Des grenades dans la prison centrale de Mpimba !
Bujumbura, le 18 novembre 2015 (Net Press). Quatre grenades au total ont été trouvées dans les enceintes de la prison de Mpimba. Elles ont été localisées dans un quartier que l’on surnomme Bwagiriza. Celui-ci a été fabriqué par les prisonniers eux-mêmes en 2010 alors que le Bnub était en train de repeindre les murs de cette maison de détention. Ceux qui n’ont pas pu se loger ont alors créé ce quartier, qui fait allusion au site des déplacés des Congolais situé dans la province de Ruyigi.
Pour revenir sur l’état de la sécurité, cette découverte a créé beaucoup de méfiances entre les prisonniers si bien que certains d’entre eux ont été menacés par les détenus qui les accusaient de porter leurs noms à la connaissance des autorités de la direction. Dans ces conditions, les transferts de prison à prison sont envisageables, d’où cela a engendré des mécontentements. En effet, les tensions montent dans la prison parce que nul ne connaît la provenance de ces grenades, d’où de telles dénonciations pourraient être interprétées comme de simples spéculations de la part des prisonniers, une attitude bel et bien existante dans ce milieu.
Ce matin cependant, ceux qui ont été arrêtés la veille ont eu la vie sauve grâce à une équipe de détenus porteurs de vivres et de bois de chauffe dits « Sombasomba » qui ont maîtrisé ceux qui voulaient se faire justice. Pour le moment, selon des informations en provenance de ce milieu carcéral, la situation est calme mais des sanctions peuvent tomber d’un moment à l’autre.