Bujumbura, le 13 janvier 2016(Net Press). Musaga, un des quartiers contestataires du troisième mandat de Pierre Nkurunziza, ne cesse d’enregistrer des cadavres jusqu’à maintenant. Ce mardi 12 janvier 2016, un vendeur de charbon et un menuisier, tous habitant la zone de Musaga, ont été retrouvés morts à Gikoto. Ils avaient été enlevés la veille après une perquisition menée dans ce quartier.
Les habitants de Musaga indiquent que malgré que les autorités disent qu’il n’y a pas de génocide, il est en train de se réaliser sur une allure très lente mais sure. Beaucoup de jeunes gens ont été emportés par la police et depuis un certains temps, l’on n’a plus de nouvelles, mais ce qui est très sûr par contre, même ceux qui ne sont pas morts sont torturés de façon atroce, expliquent ces habitants.
Selon eux, les policiers qui viennent exécuter ces arrestations révèlent que ceux qui sont attrapés ne peuvent pas être amenés dans des cachots car ils sont suffisamment déformés par la bastonnade. Raison pour laquelle ils disent qu’il faut les exécuter sans aucune autre forme de procès.
Les mêmes habitants demandent à ceux qui peuvent faire quelque chose dans le sens de sauver les civils de ce pays de le faire dans les plus brefs délais. Car, à en croire ces gens, passer par des résolutions de plusieurs jours ne va protéger personne puisque la machine de guerre est en marche.
Au moment où nous mettons sous presse, les quartiers de Mutakura et de Cibitoke sont assiégés et les gens sont en train d’être attrapés. Hier, c’était les quartiers de Ngagara qui étaient les cibles car une dizaine de gens et mêmes des adultes ont été arrêtés.
Signalons enfin que dans la zone de Bwiza, une grenade a explosé dans l’après-midi de ce 12 janvier dans une buvette dénommée « Whatsup » très prisée par des prostituées. Selon des informations en provenance de Bwiza, deux personnes auraient été blessée par cette grenade.
L’on rappellera que cet endroit avait été la cible d’une attaque à la grenade il y a quelques mois et beaucoup de personnes avaient été blessées. Depuis, la fréquentation de ce bistrot avait été sérieusement diminué et ce n’est que récemment que la reprise des activités commençait à se faire sentir
Burundi - Economie
Les commerçants des marchés inquiets de leur sort
Bujumbura, le 13 janvier 2016 (Net Press). Après l’annonce de la mairie de Bujumbura que beaucoup de marchés seront délocalisés pour être bien aménagés, des réactions de leurs détenteurs sont nombreuses. Ceux-ci disent qu’il s’agit tout simplement d’un moyen utilisé par le pouvoir pour vendre ces places, sans plus. Dire que le nombre de communes est réduit pour diminuer celui des marchés ne peut pas être une raison car avoir beaucoup de marchés serait d’ailleurs un atout pour que les recettes soient revues à la hausse, estiment ces acteurs économiques.
En soi, les marchés étaient bien construits et il n’y avait rien à améliorer dans ces conditions où l’Etat n’a pas beaucoup de moyens, disent les mêmes commerçants. Pour eux, ce sont ceux qui les auront achetés qui vont les construire de nouveau et les gens doivent comprendre que leurs places ne seront plus remises.
Des précautions doivent être prises par ces commerçants car ces derniers jours, celui qui s’oppose à n’importe quelle politique étatique est un ennemi à exclure et même à abattre, continuent les mêmes intervenants. Seulement, c’est dans la ligne droite de fouler aux pieds les droits de l’homme que de telles mesures sont prises, concluent-ils.
Burundi – Justice
Les avocats des présumés putschistes entendus
Bujumbura, le 13 janvier 2016 (Net Press). Cette comparution du 12 janvier 2016 des avocats des présumés putschistes avait été annoncée dans les éditions antérieures de notre rédaction. Ainsi, 6 des 7 avocats ont comparu hier à la cour d’appel de Bujumbura et ils ont été entendus par le substitut du procureur général de la République près la cour d’appel.
Selon un de leurs avocats-conseils, ils avaient été convoqués pour expliquer le motif de leur absence lors de l’audience publique du 15 décembre 2015, ce qui, aux yeux du parquet, est un moyen de traîner en longueur ce procès. Ils ont indiqué qu’ils n’ont pas comparu parce qu’ils n’étaient pas encore en possession du dossier. En outre, a-t-il fait savoir, dans des circonstances pareilles, ce n’est pas le parquet qui en veut aux avocats, mais le détenu et il se plaint auprès du barreau.
Signalons que la justice doit se prononcer dans 24 heures sur ce dossier mais l’on pressent déjà qu’il s’agira de lourdes condamnations au regard de la nature du dossier. Il sera d’autant plus difficile pour les condamnés que le procès a eu lieu dans une instance supérieure de la justice, la cour suprême, où les chances de pourvoi en cassation sont limitées.
Burundi – Sécurité
Des populations jugent leurs pairs dans la province de Muramvya
Muramvya, le 13 janvier 2016 (Net Press). Selon des informations concordantes, deux personnes en provenance de Gitega ont été tuées ce matin au niveau de la commune Muramvya de cette même province. Elles étaient à bord d’un véhicule Ti et ont été prises pour des assaillants par des populations de la place. Quant au chauffeur du véhicule, il a été arrêté tout près de Mpehe, non loin de Bugarama, toujours dans cette province.
Cette attitude rappelle celle des années antérieures où des personnes étaient tout simplement tuées, accusées souvent à tort de donner du poison à des gens ou d’injecter des piqûres à des populations. Cette pratique avait été observée sous les régimes du passé tentant de sauter vers la démocratie, cela revient encore et risque de devenir une forme de gouvernement démocratique à la burundaise.