Bujumbura, le 16 janvier 2016 (Net Press) . Ce quartier contestataire du troisième mandat a vécu une nuit cauchemardesque car depuis très tôt à l’aube, les policiers et militaires y mènent une répression sans merci. Les plus visés sur la première et la deuxième avenue sont les jeunes et les hommes qui ont encore de la force comme le témoignent les habitants. Ils disent que les matraques et les objets contondants font partie des outils utilisés par ces agents de l’ordre.
Plus grave encore, indiquent les habitants de ce quartier, quand les hommes partent, ils ne savent pas le sort que vont subir leurs femmes étant donnés que ces jours, des viols sont commis. Ceux qui disent encore que le génocide ne peut pas avoir lieu mentent, renchérissent-ils, puisque chaque jour, il y a des morts et la plupart sont d’une même ethnie. Ils expliquent que depuis avril, des gens meurent lentement mais surement et ceux qui le nient savent ce qu’ils font à petit pas, raison pour laquelle ces populations réclament le déploiement rapide des protecteurs.
Les mêmes informations indiquent par ailleurs que le quartier de Kibenga a fait aujourd’hui l’objet d’une « visite » de la police mais au moment où nous mettons sous presse, nous ne connaissons pas encore la situation qui y prévaut.
Burundi – Politique – Justice
La cour suprême vient de se prononcer sur le dossier des présumés putschistes
Gitega, le 16 janvier 2016 (Net Press) . Alors que la décision concernant les 28 présumés putschistes détenus à Gitega était attendue le 14 janvier 2016 comme annoncée par cette cour, il a fallu 24 heures de plus pour que cette mesure soit rendue publique. Sans surprise, 4 généraux, Cyrille Ndayirukiye, Juvénal Niyungeko alias Kiroho, Herménégilde Nimenya et Zénon Ndaruvukanye ont été condamnés à perpétuité avec interdiction d’exercer une fonction pendant 10 ans.
Le deuxième groupe de 9 personnes pour la plupart des colonels, des majors et des capitaines ont été condamnés pour 30 ans avec interdiction d’exercer la fonction pendant 10 ans. Le troisième groupe de 8 personnes, chauffeurs et agents de transmission doivent purger une peine de 5 ans. Le dernier groupe de 7 personnes dont le colonel Jean Bosco Daradangwa, le général de brigade Prime Ngowenubusa et Richard Habimana ont été acquittés.
Ce verdict n’a pas eu l’approbation de toutes les parties car, d’une part les détenus estiment qu’ils sont innocents malgré cette condamnation d’une justice loin d’être indépendante. Mais il y a également la partie civile faite du Cndd-Fdd, des ministères de la défense et de la sécurité ainsi que la radio Rema Fm, qui n’est pas contente pour la simple raison que le juge n’a rien dit sur sa réclamation de dédommagement.
Enfin, pour une autre opinion, l’on ne voit pas pourquoi l’on a dû insérer cette mesure d’interdiction d’exercer la fonction pendant 10 ans car de toutes les façons, ceux qui sont condamnés à perpétuité n’auront aucune chance de réintégrer la fonction au moment où ceux qui ont été condamnés à 30 ans auront tous atteint l’âge de la retraite. Comme une telle balise a dû intervenir, c’est que le juge est conscient que ces personnes peuvent être libérés d’un moment à l’autre.
Burundi - Politique
Pascal Nyabenda à Jeune Afrique : il n’y aura pas de génocide au Burundi
Pretoria, le 16 janvier 2016 (Net Press) . Le président de l’assemblée nationale et du Cndd-Fdd, Pascal Nyabenda, vient d’accorder une interview au journal Jeune Afrique où il parle de la situation politico-sécuritaire qui prévaut au Burundi. Comme l’on doit s’y attendre, les questions concernant le génocide et les milices Imbonerakure lui ont été posées.
D’entrée de jeu, Pascal Nyabenda esquive les questions et trouve des boucs-émissaires qui seraient responsables du gouffre dans lequel le Burundi est plongé. A la question de savoir ce qu’il pense du rapport de l’Onu sur l’éventualité d’un génocide, il a répondu que ce n’est pas la première fois que ce terme est utilisé mais qu’il est tout simplement impensable dans un pays où tous les secteurs de l’administration, y compris à la présidence de la République, comptent 60% de Hutu et 40% de Tutsi.
Il estime que les accords d’Arusha ont trouvé un remède aux divisions ethniques et qu’il faut tout simplement les adapter à une véritable démocratie. Même les mots utilisés par le président du sénat comme « Vous devez exterminer ces gens-là…Attendez qu’on vous dise de travailler… Vous verrez la différence ! », Pascal Nyabenda trouve que malheureusement, le kirundi et le kinyarwanda se ressemblent étrangement, d’où des problèmes d’interprétation.
Il met le compte de tout cela à une main invisible qui est derrière tout cela et quand une question sur l’identité de cette main invisible lui a été posée, il ne s’est pas gêné d’indexer automatiquement le Rwanda et la Belgique. Pour lui, les responsables de la déstabilisation du régime se trouvent au Rwanda et en Belgique où ils sont nourris car ils font le travail demandé par ces pays.
A la question de savoir s’il y a la guerre, le président du Cndd-Fdd a répondu par la négative mais il a reconnu tout de même qu’il y a l’insécurité dans certains coins du pays. Quant à ceux qui détiennent des armes, Pascal Nyabenda indique : ils les utilisent pour « nous » confisquer le pouvoir. Il affirme que l’insécurité a été perceptible dans la seule capitale Bujumbura.
Dans cette interview, il s’est exprimé également sur les attaques du 11 décembre 2015, leur donnant une version officielle que tout le monde connaît. Quant aux milices Imbonerakure, il a déclaré qu’il faut plutôt les féliciter car ils n’ont jamais participé aux différentes manifestations qui ont eu lieu dans la capitale Bujumbura.
C’était pour la plupart des réponses que le gouvernement de Bujumbura a toujours données en réponses aux questions de la sécurité dans notre pays. L’on saura que toutes ces instances internationales sont convaincues que les déclarations de Bujumbura sont souvent incorrectes, raison pour laquelle à l’Onu, il y a toujours les mêmes informations sur le Burundi, à savoir que le pays est au bord du génocide car contrairement au chiffre de 250 personnes tuées dans cette guerre, les Nations unies ont une autre version qu’elles tirent de l’Aprodh et qui fait état de 628 morts du 26 avril 2015 au 6 janvier 2016.
Burundi – Confessions Religieuses - Anniversaire
Mgr. Evariste Ngoyagoye, 50 ans de sacerdoce
Bujumbura, le 16 janvier 2016 (Net Press) . L’archevêque de Bujumbura, Mgr. Evariste Ngoyagoye est aujourd’hui l’homme le plus heureux de la capitale car il est en train de fêter ses 50 ans au service de Dieu sans faille. Il est d’autant plus heureux car, selon son propre humour, il ne savait pas qu’il allait tenir.
Alors qu’il célébrait un jour la messe à l’occasion de son anniversaire il y a quelques années, il a révélé aux chrétiens la raison qui le poussait à croire qu’il ne réussira pas cette mission évangélique. Il a indiqué que quand ils sont entrés au grand séminaire, ils étaient au nombre de trois, avec des noms bizarres, Ngoyagoye (sans force), Ntabona (qui ne voit pas) et Ntakimazi (sans valeur).
C’est pourtant un homme qui a toujours mené à bon port son église et qui n’hésitait pas à « combattre » pour le bien et la survie de la parole de Dieu au Burundi. Qu’on se rappelle du temps où il était curé de la paroisse Cathédrale Regina Mundi quand il a mené un combat sans merci contre le régime de Jean-Baptiste Bagaza. Alors que les journalistes lui demandaient comment il voyait l’avenir de l’église, il avait tout simplement répondu que son avenir se trouve entre les mains de Dieu.
C’est donc un Monseigneur Evariste Ngoyagoye jovial et aîné d’une famille de 15 enfants des mêmes parents qui va entretenir ses invités à qui il va certainement plaire avec ses causeries pleines d’humour et de conseils d’un véritable monument qui constitue aujourd’hui une bibliothèque mobile.