Bujumbura, le 23 janvier 2016 (Net Press). C’est le constat qui saute aux yeux quand on considère les opinions des proches du régime de Bujumbura et celles qui se disent de l’opposition radicale. Si les deux opinions peuvent trouver un point de rencontre, il reste cependant difficile, voire impossible qu’elles accordent les violons sur des notions de génocide et de protection des civils par l’Union africaine.
En effet, rien que dans les faits, l’on se rappelle de la manière dont les supporters de Nkurunziza ont accueilli la délégation onusienne dans la soirée de ce 21 janvier 2016. Ils avaient des pancartes où l’on pouvait lire que le génocide n’est pas possible dans le pays en plus des chansons de rejet du déploiement des troupes africaines.
Ce 22 janvier, la délégation des 15 membres de l’Onu ont rencontré également les membres de l’opposition qui ont démontré l’existence d’un génocide et l’urgence de déployer les troupes africaines afin de protéger les civils. Malgré les positions des uns et des autres, nul ne peut nier que des personnes meurent tous les jours, le problème étant que toutes les parties se rejettent les responsabilités.
C’est cette triste réalité qui risque même de diviser la communauté internationale d’autant plus qu’au sein du conseil de sécurité, il y a des pays qui sont opposés aux solutions proposées par cette instance. Même en Afrique, certains pays estiment que le problème burundais est interne et qu’il faut le laisser aux seuls Burundais.
C’est ce qui risque d’arriver à la fin du mois de janvier quand les chefs d’Etat africains se rencontreront pour un sommet. Tout le monde est convaincu que la question burundaise se retrouvera dans les discussions, mais qu’il y aura toujours des pro et des anti qui devraient se quitter sans décisions importantes sur le Burundi. Ils sont nombreux qui, à des questions pareilles, préfèrent créer des commissions ou remettre à plus tard le sujet pour qu’ils rentrent en bonne et due forme avec une conscience tranquille car, même chez eux, ce ne sont pas des problèmes qui manquent.
Burundi – Sécurité
Des crépitements d’armes encore une fois entendus au quartier Jabe
Bujumbura, le 23 janvier 2016 (Net Press). Selon des informations en provenance de ce quartier, dans la soirée d’hier, vers 19 heures, des explosions de grenades et des tirs à l’arme automatique ont été entendus pendant un moment assez long. Il semblerait qu’il y avait des militaires de l’appui à la protection des institutions (Api) et étaient dans ce quartier et qui ont été à l’origine de ces attaques.
L’on ne connaît pas pour le moment les dégâts qui auraient été causés par ces attaques mais il y aurait eu des blessés. D’autres personnes ont été obligées de loger ailleurs pour cette raison qui n’est pas des moindres par ailleurs. Ce qui est visible sur terrain ce matin est que le contrôle policier vers ce quartier est rigoureux, les policiers exigeant à tout conducteur d’ouvrir toutes les portes de son véhicule. Mais curieusement, les piétons n’étaient pas concernés par ce contrôle, probablement parce que c’étaient des élèves du secondaire pour la plupart et qui étaient en uniforme.
Burundi – Administration
Le service d’état-civil de la mairie bloqué par une décision du ministère de tutelle
Bujumbura, le 23 janvier 2016 (Net Press). Il s’agit d’une décision de chasser les trois officiers d’état-civil de la mairie de Bujumbura qui a été prise au mois de novembre 2015 par le ministre de l’intérieur et de la formation patriotique, Pascal Barandagiye, sur proposition d’une commission qu’il avait créée à cet effet. Outre que ces personnes ont été limogées, cette décision avait également l’objectif de décentraliser les services de l’état-civil.
Depuis, ces services ne sont plus en mesure de fournir des actes de naissance, de décès ou d’autres papiers qu’ils produisaient jadis et que les citoyens cherchaient souvent. Or, dans les zones actuellement, il y en a qui ne sont même pas dotées du service d’état-civil. Il y en encore où les personnels de ces nouvelles zones ne savent même pas consulter les registres.
Or, à la mairie, il y a des documents qui datent de la période coloniale et qui sont là comme des archives. L’on se souvient que le service d’état-civil a été créé en 1980 sous la deuxième République de Jean-Baptiste Bagaza. Mais la mairie a des interlocuteurs qui ne reconnaissent que les seuls chefs d’état-civil qui y sont établis depuis plusieurs années.
C’est le cas des ambassades ou des Burundais de la diaspora qui demandent de services et qui ont besoin des services de l’état-civil. Ils ne sont plus servis à cause de cette ordonnance ministérielle. Pour le moment, tout est bloqué et la population citadine se plaint.
Selon des informations concordantes, la mairie aurait rédigé une note à l’intention de son ministère pour que cette mesure soit suspendue, ne fût-ce que provisoirement. Il semble que les autorités du ministère le comprennent très bien mais que la commission créée par le ministre de l’intérieur, par amour propre, ne veut pas se contrarier.
Burundi – Economie
Manque de carburant : peur panique sur Bujumbura
Bujumbura, le 23 janvier 2016 (Net Press). Dans la journée d’hier, presque toutes les stations d’essence de la capitale n’avaient pas de carburant. L’opinion qui a été vite développée est que cette fois-ci, c’est une démonstration de manque de devises pour acheter ce produit stratégique. L’on se posait également la question de savoir ce que l’on va devenir sans carburant dans cette capitale où la vie devient de plus en plus intenable.
Les populations ont été soulagées quand elles ont vu que dans l’après-midi, les premiers camions – citernes ont commencé à servir les stations de carburant. Il semble qu’une petite erreur d’organisation avait été à l’origine de ce désordre.