Bujumbura, le 28 mars 2016 (Net Press). C’est une satisfaction pour une certaine opinion de Bujumbura à l’annonce du départ du ministre Tabu Abdallah Manirakiza. Des personnes rencontrées par la rédaction de Net Press ont indiqué que ce ministre est l’unique personne au monde entier qui a ouvertement menti un 1er août 2014 alors que les autres se le permettent le 1er avril de chaque année, ce qu’ils appellent poisson d’avril.
En effet, du haut de Kigobe, le ministre Tabu Abdallah Manirakiza, qui était l’invité à l’assemblée nationale en date du 31 juillet 2014 pour parler de la révision budgétaire, a indiqué qu’il a augmenté des taxes et impôts sur l’énergie pour éviter les différents délestages. Et depuis le 1er août de cette année, début du « Grand Soir » à la Tabu, ce fut plutôt la coupure pure et simple du courant électrique dans la capitale Bujumbura. Peu importe où il s’en va, selon toujours nos interlocuteurs, c’est déjà un répit qu’il n’est plus à la tête du ministère des finances, qui est parmi les ministères-clé de tout pays.
Il va occuper le poste de secrétaire général adjoint à la communauté économique des Etats d’Afrique Centrale, Ceeac, en remplacement de Clotilde Niragira. Officiellement, le mandat de cette dame a expiré mais d’autres sources indiquent qu’elle serait gagnée à la cause de la fronde et que Bujumbura avait peur qu’elle soit reconduite, raison pour laquelle il a demandé très tôt à ce qu’elle rentre.
Pour le moment, l’on ne connaît pas encore le successeur de Tabu Abdallah Manirakiza mais nos interlocuteurs pensent que le ministère ne peut pas avoir pire. Signalons que la communauté économique des Etats d’Afrique centrale est composée de 10 pays dont le Burundi et que son siège se trouve à Libreville, la capitale du Gabon
Burundi – Sécurité
Publication du rapport n° 15 de la campagne Sos-Torture
Bujumbura, le 28 mars 2016 (Net Press). Il s’agit du 15ème rapport de la campagne Sos-Torture qui couvre la période du 19 au 26 mars 2016. Il revient sur les arrestations arbitraires qui se sont poursuivies dans la ville de Bujumbura et des fois dans des lieux inconnus, sur la violence policière lors des arrestations selon des témoignages. Il y a un fait nouveau dans ce rapport, une présence des Imbonerakure, les jeunes affiliés au pouvoir Cndd-Fdd, en compagnie de la police lors des arrestations.
L’on y évoque également la récente saisine des mécanismes internationaux comme la cour pénale internationale et le conseil des droits de l’homme des Nations unies par soixante familles des victimes d’exécutions extrajudiciaires au Burundi.
Tous ces développements se trouvent dans un plan déjà connu à travers les rapports précédents. L’on signalera que le premier point a trait avec les arrestations, les enlèvements et disparitions forcées qui se poursuivent suivi des assassinats, exécutions sommaires et attaques armées répertoriés.
Rappelons que cette campagne a été initiée dans l’objectif d’informer l’opinion nationale et internationale sur les violations des droits de l’homme en cours au Burundi à travers des rapports de monitoring notamment la torture, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées, les violences sexuelles et les exécutions sommaires.
Burundi – Sécurité
Un militaire maladroit se tue en voulant tuer les autres
Bubanza, le 28 mars 2016 (Net Press). Un militaire du grade de caporal du camp de Muzinda surnommé Kazungu ou Mwarabu a trouvé la mort dans des circonstances plus que bêtes. En effet, ce militaire ancien de la rébellion a dégoupillé une grenade qu’il voulait lancer dans un groupe des ex-forces armées burundaises.
D’après les informations parvenues à notre rédaction, il a fait semblant de se rendre comme nous avons l’habitude de le voir ces derniers jours avec cette grenade prête à exploser. Ses camarades ont vite deviné son intention et ils sont partis à sa rencontre pour tenter de le neutraliser. C’est à ce moment qu’il a perdu toute raison et il a gardé la grenade dégoupillée qui a aussitôt explosé, tuant lui-même.
C’est une histoire bizarre ce qui se passe actuellement à l’armée et il y a quelques jours, le chef d’Etat-major avait invité les militaires à garder le calme, à ne plus s’agresser mutuellement en fonctions de leurs origines professionnelles.
Burundi – Confessions Religieuses
Les chrétiens burundais fêtent la Pâques malgré tout
Bujumbura, le 28 mars 2016 (Net Press). C’est dans la morosité socio-politique et financière que les chrétiens du Burundi, tout comme ceux du monde entier, ont fêté la résurrection de Jésus Christ. Mais au niveau des messages des évêques, tout était par contre parfait car que ce soit à la cathédrale Regina Mundi ou à la paroisse Regina Pacis de Kinindo, les chrétiens sont rentrés satisfaits.
L’archevêque de Bujumbura, Mgr. Evariste Ngoyagoye, a tenté d’expliquer l’absurdité de la mise à mort de son prochain. Pour lui, comme la mort n’est pas une solution finale, rien ne sert de tuer son prochain car la place de celui qui est tué ou de celui qui tue n’est pas sur terre, mais dans l’Eternel.
A quelques kilomètres de la cathédrale, il se tenait également une autre messe pascale célébrée par le curé de la paroisse de Kinindo, Agapit Nindorera. Il a axé l’essentiel de ses enseignements sur la peur, la peur de dire la vérité, la peur même de reconnaître son identité, ce qui est dangereux pour la société.
A l’occasion de la fête de Pâques, 30 baptêmes étaient prévus à Kinindo mais le prélat, probablement au regard de la longévité des cérémonies ou alors de la présence d’un visiteur politique aujourd’hui difficile de qualifier d’opposant ou de proche du régime – toutes ses interventions sont proches de celles de Charles Nditije, de Léonce Ngendakumana ou du Cnared, donc de l’opposition radicale alors qu’il est à la fois à l’assemblée et au gouvernement -, Agathon Rwasa, ou alors du début tardif de la messe, – retard de 14 minutes -, a jugé bon de baptiser les nouveaux chrétiens juste après la messe.