Bujumbura, le 25 avril 2016 (Net Press). Très tôt ce matin, un officier supérieur de l’armée régulière, le général de brigade Athanase Kararuza, est tombé dans une embuscade de gens armés non encore identifiés alors qu’il se rendait à son travail. A bord de son véhicule, se trouvaient également son épouse, qui a aussitôt rendu l’âme en même temps que son mari, et leur enfant qui se rendait à l’école. Celui-ci, grièvement blessé, est à l’hôpital où des soins intensifs lui sont administrés. Son agent de transmission a également trouvé la mort dans cette embuscade au moment où un autre agent et son chauffeur ont été blessés.
L’on ne connaît pas encore les mobiles de cet assassinat ni l’identité des auteurs de ce crime, mais à l’annonce de la mort du général Kararuza, qui était jusqu’ici conseiller principal à la 1ère vice- présidence chargé des questions de sécurité, des rumeurs ont vite circulé dans tous les sens, indiquant qu’il était pressenti occuper un poste important dans le ministère de la défense, qu’il a été tué par jalousie car il a occupé des postes importants, notamment dans le cadre de la Mission de paix en République centrafricaine, etc.
Mais dans tout cela, il est regrettable que son enfant, qui se rendait à l’école, soit atteint des balles alors qu’il ne connaît rien des réalités de ce pays. Il est d’autant plus regrettable qu’il soit attaqué tout près d’une école secondaire, Lycée du Saint Esprit, de la zone Gihosha, au moment où d’autres enfants se rendaient également à cette école, des menaces tous azimuts en somme.
L’insécurité, c’est également cette attaque armée au domicile d’un officier de la police à Gatunguru dans la commune Mutimbuzi dans Bujumbura rural. Selon des informations dignes de foi, l’Opc2 Donatien Ndabigeze aurait été attaqué par un groupe de cinq personnes armées de trois fusils. Plusieurs balles ont été tirées en direction de cet officier qui était en compagnie de son épouse et de son beau-frère venu leur rendre visite. La femme a trouvé la mort dans cette attaque au moment où l’officier a été blessé. Plus de 70 douilles de balles ont été retrouvées dans sa parcelle ce matin.
Dans la zone de Bwiza, quartier Jabe, des coups de feu ont été également entendus à l’avenue communément appelée de la mort dans la nuit de samedi à dimanche. Des jeunes gens s’approchaient d’une voiture qu’ils voulaient piller au moment où la police a fait son intervention. Un des trois présumés bandits a trouvé la mort sur place.
Burundi – Sécurité
Un membre du gouvernement blessé par explosion de grenade après la prière
Bujumbura, le 25 avril 2016 (Net Press ). Le ministre chargé des droits de l’homme, Martin Nivyabandi et son épouse, ont été blessés ce dimanche alors qu’ils sortaient d’une messe dans la zone de Nyakabiga. En effet, une grenade a été lancée dans le parking de l’église « Guérison des âmes » au moment où le couple s’approchait de leur véhicule pour rentrer.
Les criminels n’ont pas été identifiés comme c’est devenu une habitude dans ce pays qui regorge des crimes sans criminels. Selon des informations qui sont parvenues à la rédaction, ce couple est d’abord passé à l’hôpital avant de rentrer quelques temps après. Cela fait dire à des analystes que dans ce pays, personne n’est en sécurité, même les plus hautes autorités.
Selon une certaine opinion recueillie au niveau de la rédaction, l’avenir de ce pays est de plus en plus incertain car dans le temps, les Burundais respectaient les lieux de culte, ce qui fait que dans nos jours, tout est permis, y compris les comportements les plus humainement exécrables.
Burundi – Elections –Sécurité
Un an jour pour jour après l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza, quel bilan ?
Bujumbura, le 25 avril 2016 (Net Press). C’était le samedi 25 avril 2015 qu’après un congrès extraordinaire du Cndd-Fdd, la candidature de Pierre Nkurunziza a été officiellement annoncée. Les jours précédents, les politiciens et les membres de la société civile avaient juré sur tous les toits que si Pierre Nkurunziza se présente aux élections malgré l’interdiction des accords d’Arusha et la constitution burundaise qui prévoient uniquement deux mandats de cinq ans chacun, ils descendraient dans la rue dès le dimanche 26 avril 2015.
C’est sur ce bras de fer que les rivalités ont commencé. Aussitôt annoncé, aussitôt fait. Les politiciens de l’opposition et les membres de la société civile ont appelé la population à manifester contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Ces manifestations furent interprétées par le pouvoir comme des émeutes et une brigade anti-émeute fut mise en place pour réprimer les insurrections.
La suite est connue, des morts sont enregistrés pratiquement tous les jours dans des quartiers que l’on a qualifiés de contestataires du troisième mandat de Pierre Nkurunziza. L’on notera que dans un premier temps, c’est un enfant qui a perdu la vie, ce qui vient de se passer une année après où un autre enfant, du général Kararuza tué ce matin, a été grièvement blessé dans une embuscade.
Les populations, surtout de la capitale, ont fui ces quartiers qui étaient attaqués par la police tous les jours. Certaines d’entre elles ont changé de quartier, d’autres ont quitté la ville pour l’intérieur du pays au moment où d’autres encore se sont rendus à l’extérieur du pays, aussi bien dans les pays voisins qu’en Europe pour sauver leurs vies. Aujourd’hui, malgré l’exil, il y en a qui sont toujours menacés dans l’exil comme c’est le cas en Ouganda et au Kenya. L’on parle de plusieurs centaines de morts, entre 400 et 600 selon les sources d’informations et plus de 250.000 personnes qui ont fui le pays.
Les amis et partenaires du Burundi ont toujours proposé un dialogue inclusif pour trouver une solution à la crise et Bujumbura a toujours été réticent, préférant choisir lui-même ou participer à la désignation des partenaires avec qui négocier. Cela a valu d’ailleurs des sanctions à l’endroit du gouvernement de la part de la communauté internationale mais Bujumbura a toujours montré qu’il est insensible à ces sanctions.
Des informations non encore confirmées indiquent que des négociations inclusives sont sur le point d’être organisées à Arusha en Tanzanie du 2 au 5 mai 2016. Vont-elles mettre fin à toute cette année de violences sans nom ? Cela est en tout le plus grand souhait des Burundais dans leur grande majorité.
Burundi – Sécurité
Le 19ème rapport de la campagne Sos-Torture est sorti
Bujumbura, le 25 avril 2016 (Net Press). Ce nouveau rapport hebdomadaire couvre la période du 16 au 23 avril 2016. Il revient sur les cas d’arrestations arbitraires avec une ampleur inquiétante à l’intérieur du pays, plus particulièrement dans la commune de Mugamba, en province de Bururi où au moins 8 personnes ont été tuées par des groupes armés mais aussi par des forces de sécurité.
Le rapport fait également mention des cas d’insécurité dans la ville de Bujumbura avec des personnes assassinées dont trois dans la seule zone de Kinama. Dans ces assassinats, selon toujours ce rapport, les jeunes du Cndd-Fdd, les Imbonerakure, sont pointés du doigt car ils détiennent des armes illégalement et effectuent des rondes nocturnes en lieu et place des forces de l’ordre.
En ce qui concerne les arrestations, enlèvements et disparitions, le rapport évoque deux hommes du site des déplacés de Ruhororo dans la province de Ngozi qui sont incarcérés au cachot de la police judiciaire de Kirundo depuis le 2 avril 2016. Une jeune femme du nom de Jeanne d’Arc Kwizera est détenue depuis le 13 avril 2016 dans le commissariat de la police de Makamba. Elle a été arrêtée dans la commune de Kibago, province de Makamba, accusée d’être née sur la colline de Musho, commune Mugamba, une commune qui fait objet de multiples répressions et des cas d’assassinats et une insécurité grandissante ces dernières semaines.
Les autres cas sont ceux de Vincent Bizimana enlevé à son domicile le 16 avril 2016, le capitaine Didace Nizonkiza, un officier de l’armée et informaticien à l’état-major de l’armée disparu, deux hommes arrêtés le 17 avril à leurs domiciles sur la colline Mugomera, commune Mugamba, sept hommes arrêtés le 18 avril dans la commune de Mugamba par la police, bref, plusieurs cas du genre enregistrés par la campagne Sos-Torture suite à ses enquêtes minutieuses sur terrain.
Cette campagne répertorie aussi des cas d’assassinats, d’exécutions sommaires et des attaques armées. C’est le cas de quatre personnes assassinées lors d’une attaque armée dans la commune de Mugamba dans la soirée du 16 avril 2016. Un corps d’un jeune homme du nom de Clovis Niyonkuru a été retrouvé le 17 avril 2016 dans un caniveau situé dans la zone Buseruko, commune Mugina de la province de Cibitoke, Nord-ouest du pays.
Des attaques à la grenade contre le Mess des officiers de la police ont été enregistrées, blessant trois policiers. Une dame Cynthia Hakizimana tuée par des Imbonerakure dans la zone de Kinama, une autre jeune fille du nom de Belinda Munyana tuée dans un bar du quartier V de Ngagara, le colonel Buzubona, assassiné non loin de son domicile, etc..
Le rapport parle aussi d’une situation carcérale explosive à la prison pour hommes de Ngozi. En effet, cette prison renferme 1282 détenus pour une capacité d’accueil de 400 prisonniers. La moitié de ces détenus sont des prévenus. Enfin, le rapport signale un cas d’un officier, Alexis Irambona, qui a été relâché par la rébellion du Fnl.
Burundi - Pays Bas – Justice
L’étau se resserre pour les commanditaires des violences au Burundi
La Haye, le 25 avril 2016 (Net Press). La procureure de la cour internationale de justice Fatou Bensouda vient de sortir ce lundi le 25 avril 2016 un communiqué annonçant l’ouverture d’un examen préliminaire sur les violences au Burundi.
Fatou Bensouda indique que depuis le printemps d’avril de l’année passée, lorsque le président Nkurunziza a annoncé son intention de briguer un troisième mandat, des cycles de violences commandités par le gouvernement du Burundi ont été observés. En outre, le Burundi a ratifié et signé les statuts de Rome et par conséquent, la Cpi a la compétence de faire comparaitre les présumés commanditaires des violences au Burundi, à titre individuel ou collectif, les ressortissant de ce pays.
Signalons que cette ouverture d’un examen préliminaire intervient au moment où 60 familles victimes des barbaries qui se sont abattues sur le Burundi avaient déposé plainte au sein de la Cpi
Burundi – Belgique - Politique
Changement à la tête du Cnared
Bruxelles, le 25 avril 2016 (Net Press). Lors du congrès tenu à Leuven en Belgique ce samedi le 23 avril 2016 et qui se clôture ce lundi le 25 avril 2016, le Cnared a changé de visage et le nouveau président élu est Dr. Jean Minani du parti Frodebu Nyakuri. Les deux vice-présidents sont respectivement Bernard Busokoza, ancien premier vice-président de Pierre Nkurunziza et Onésime Nduwimana, ancien porte-parole du Cndd-Fdd et ancien Pdg de la Socabu. Le secrétariat exécutif revient à Anicet Niyonkuru, président du parti Cdp.
Burundi – Belgique - Culture
Depuis son exil, elle continue de faire honneur à son pays
Bruxelles, le 25 avril 2016 (Net Press). La présidente de l’association Maison Shalom, Margueritte Barankitse, appelée affectueusement « Maggy », vient de recevoir ce dimanche le 24 avril 2016 à Leuven en Belgique un prix « Aurora for awaking humanity », décerné aux éminentes personnalités qui ont avancé l’humanité dans la sphère de la protection des droits de la personne humaine. En plus de ce prix, Maggy a également bénéficié d’une enveloppe d’un million d’euros.
Devant le parterre d’anciens lauréats des prix Nobel de la paix, d’universitaires, de diplomates, d’activistes des droits de la personne humaine, Maggy a lâché qu’elle se serait déjà suicidée si elle n’était pas guidée par la chrétienté, l’amour, le pardon et la réconciliation. En octobre 1993, dans le Burundi déchiré par le massacre interethnique, Maggy a assisté 72 de ses amis dans les collines de Ruyigi et a sauvé 25 enfants des massacres et c’est avec eux qu’elle a fondé la Maison Shalom. Elle a profité également de cette occasion pour demander à ce qu’il y ait un envoi des troupes onusiennes au Burundi pour sécuriser la population.
Signalons que cette dame, se sentant menacée de mort, a pris le large le 17 juin 2015 après s’être cachée durant un mois dans une chambre à l’ambassade de Belgique au Burundi qui lui donnait refuge.
Burundi - Politique
La Parcem fait un clin d’œil aux décideurs de ce pays
Bujumbura, le 25 avril 2016 (Net Press). Au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi le 25 avril 2016, le président de la parole et action pour le réveil et conscience, Parcem, Faustin Ndikumana, conscientise les décideurs de ce pays, dans l’optique de consolider les piliers de la gouvernance au Burundi afin d’éviter l’impasse et de renforcer la stabilité politique, économique et sociale.
Dans la stabilité politique, Faustin Ndikumana lance un appel vibrant aux décideurs de ce pays de bien vouloir respecter les accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation obtenues après de longues négociations et après les cycles de violence qui ont endeuillé le Burundi. Ces négociations avaient abouti à la création d’une armée véritablement nationale et les principes démocratiques adaptés au contexte Burundais. Il s’indigne cependant de la façon dont cet accord n’a pas été l’objet de sensibilisation et de vulgarisation pour la meilleure assimilation citoyenne, ce qu’il qualifie de « bizarrerie à la burundaise ».
En effet, il ne comprend pas comment une large opinion a plaidé, lors du dialogue inter –burundais, pour l’abolition de cet accord sans en connaitre le contenu, ce qui est grave. Les jeunes futurs dirigeants et certains dirigeants actuels l’ignorent davantage et s’insurge contre certains dirigeants qui ravivent les vieux démons du passé comme les accusations mutuelles risquant d’alimenter la haine comme si les Burundais n’ont jamais opté pour la voie de la réconciliation.
En ce qui concerne le cadre de la bonne gouvernance, Faustin Ndikumana indique que le Burundi est sous le seuil de la corruption, de l’enrichissement illicite grâce aux marchés attribués illégalement. Cela ne peut pas s’arrêter sans un cadre légal efficace.
Et enfin de le cadre du développement, le patron de la Parcem conclue que la vision 2025 est ignorée par la plus grande partie de la population et même certains décideurs et la Cslp est passée dans les oubliettes. La situation s’aggrave encore avec le gel de la coopération même si elle semble minimisée par la classe politique burundaise pour des fins politiques. Pourtant, a-t-il fait remarquer, nul au monde ne peut lutter contre la pauvreté sans flux financiers extérieurs, quels que soit leurs natures. Avec ces types de financement, l’on peut remplacer ce manque à gagner lié à la coopération pour un pays qui est parmi les cinq pays les plus dépendants de l’aide et dont la capacité de collecte de l’office burundais des recettes diminue sensiblement.
La Parcem recommande au gouvernement du Burundi de centrer ses efforts sur la gestion saine de la société en se basant sur la stabilité politique, la bonne gouvernance, et le développement économique en vue d’une meilleure appropriation citoyenne et l’organisation d’un dialogue sincère et inclusif avec une médiation dynamique et disponible pour normaliser de nouveau la situation et reconstruire le pays.