Bujumbura, le 25 mai 2016 (Net Press). Il s’agit d’un ancien colonel en retraite de l’armée burundaise, ex-Fab, colonel Lucien Rufyiri, qui a été tué par balles devant son domicile vers 11 heures. Même son fils qui était venu lui ouvrir au portail a été également blessé. Cette attaque a été perpétrée dans la zone de Ngagara, quartier II.
Selon des sources concordantes, feu colonel Lucien Rufyiri a été atteint de 4 balles d’un pistolet et qu’une filature avait été faite à son insu par des hommes qui n’ont pas été identifiés jusqu’à présent. L’on ne connaît pas encore les motifs de cet assassinat, mais les premières informations font état du procès qu’il venait de gagner en matière de conflits fonciers dans la commune de Maramvya.
Dans la province de Mwaro, commune Ndava, une attaque armée a eu lieu dans la soirée d’hier 24 mai 2016, vers 20 heures, quand des tirs nourris à l’arme automatique et des explosions de grenades ont été entendus dans cette localité. Selon des informations en provenance de Mwaro, elle était dirigée contre un dépôt des produits Brarudi, deux personnes ont été tuées, dont un officier de la police et quatre autres ont été blessés.
Selon les mêmes informations, dix personnes au total dont deux armées et qui se déplaçaient à moto ont fait cette attaque et ils auraient tenté de brûler la permanence du Cndd-Fdd mais en vain, d’où l’assassinat du veilleur de la place. Il convient de signaler ici que les auteurs de cette attaque n’ont pas été identifiés.
Burundi – Sécurité
Ngagara, zone de théâtre de l’insécurité ?
Bujumbura, le 25 mai 2016 (Net Press). Trois personnes, handicapées ont été arrêtées ce matin dans la zone de Ngagara, quartier 6, car ils étaient à bord d’une voiture noire. Parmi les trois personnes, il y en a un qui serait d’origine rwandaise. Ce véhicule qui a été vu dans ce quartier vers 1 heure du matin, a été pris dans un concertina après que plusieurs coups de feu eurent été entendus.
Il semble qu’après cet incident, plusieurs militaires et policiers se sont rendus en masse dans ce quartier pour intervention. Selon toujours des informations en provenance de cette zone, la personne prise pour « Rwandais » a été embarquée dans une jeep pickup de la police vers une destination inconnue. De même, les deux autres Burundais ont été également embarqués dans un véhicule militaire et à destination inconnue eux aussi.
Burundi – Dialogue
Appréciation controversée du 1er round de dialogue inter-burundais
Bujumbura, le 25 mai 2016 (Net Press). Les assises de dialogue qui se sont déroulées à Arusha n’ont pas été appréciées de la même façon par différents acteurs. Si la population de Bujumbura salue le début d’un processus qui ne s’arrêtera peut-être plus, les membres du Cnared et les organisations de la société civile qui ont animé la campagne « Halte au troisième mandat » de Pierre Nkurunziza.
En effet, pour vital Nshimirimana, président du forum pour le renforcement de la société civile, Forsc, c’est le monologue de Bujumbura qui s’est poursuivi en dehors des frontières nationales. Pour lui, ce dialogue qui a eu lieu en Tanzanie est une perte de temps car il ne résoudra pas le problème des Burundais.
Il estime que le problème burundais est avant tout le troisième mandat du président actuel qui, par ailleurs, veut dialoguer avec uniquement les personnes de sa mouvance. Ce point de vue est également partagé par Charles Nditije, lui aussi membre de cette plateforme de l’opposition radicale.
Les premières informations indiquent que le médiateur pourrait rencontrer prochainement ceux qui n’ont pas été invités en Tanzanie du 21 au 24 mars 2016, dont les membres du Cnared. Selon des informations dignes de foi, le camp présidentiel serait déjà fâché par cette annonce du facilitateur et se voit déjà contourné par la médiation.
Burundi - Justice
Une constitution truffée des imperfections
Bujumbura, le 25 mai 2016 (Net Press). La rédaction s’est entretenue ce mercredi le 25 mai 2016 avec un spécialiste un droit constitutionnel sous couvert d’anonymat. Il a révélé que la constitution de la république du Burundi est emailée de beaucoup d’irrégularités.
Cet homme de droit indique que la constitution adoptée le 8 mars 2005 manque cruellement le préambule, un élément essentiel qui oriente le contenu de cette loi fondamentale. Selon notre interlocuteur, la constitution se borne sur les textes beaucoup plus politiques que juridiques et il prend des exemples de certains pays comme le Sénégal et la France qui, grâce aux efforts énergétiques des juges de la cour constitutionnelle, visiblement indépendants face à l’exécutif, ont intégré dans leurs constitutions respectives des préambules.
La même source indique qu’au Burundi, l’intégration du préambule par les juges de la cour constitutionnelle ne sera pas possible car cette instance judiciaire n’est pas indépendante. En outre, la saisine de cette cour en vue de régler cette irrégularité pouvait être effectuée par l’exécutif, de concert avec l’assemblée nationale. Or, pour question de spéculation, cette saisine ne pourra pas avoir lieu.
Pour lui, des doutes planent même sur la valeur des accords d’Arusha en indiquant que la constitution fait référence aux accords d’Arusha et la remise en cause de cet accord constitue la remise en cause de la cohésion sociale. Il lance un appel vibrant au gouvernement du Burundi pour qu’il contribue beaucoup à la mise en place du préambule dans la constitution et ainsi donner la valeur et le respecter aux accords d’Arusha qui ont sorti le Burundi aux bords du gouffre.
Burundi – Economie
Le prix de la pomme de terre diminue
Bujumbura, le 25 mai 2016 (Net Press). L’information paraît banale mais elle fournit toute son importance quand on apprend que le type de pomme de terre dont le prix diminue s’appelle Ruhengeri, donc qui provient du Rwanda. Or, ces derniers jours, des informations faisant état de l’interdiction d’importer du Rwanda ont circulé dans plusieurs provinces, surtout frontalières avec le pays de Paul Kagame.
A titre d’exemple, la bière Skol, est de temps en temps interdit dans certaines boutiques des quartiers de Bujumbura. Sans savoir qu’il s’agit d’un excès de zèle des chefs de quartiers ou de leurs supérieurs hiérarchiques, l’on comprend mal comment une boisson qui traverse officiellement la frontière, soit interdite dans les quartiers de la ville de Bujumbura.
Parallèlement à cela, la pomme de terre devient de plus en plus accessible aux populations et une large opinion pense qu’il y aurait eu cette volonté de dissocier le politique de l’économique. Et si cela était avéré, qui s’en plaindrait ?