Bujumbura, le 13 février 2018 (Net Press) . Les citadins étaient habitués à des fouilles-perquisition opérées par des policiers, mais ce matin, c’étaient des agents de la mairie en compagnie de ceux d’une société chargée d’enlèvement des immondices dénommée "DIDO GENERAL COMPANY". C’était aux 13ème et 14ème avenues de la zone de Cibitike, au Nord de la capitale Bujumbura.
Selon des informations recueillies sur place, chaque ménage doit payer 2.000 francs burundais par mois pour cette action même si la plupart des sociétés du genre peuvent passer plusieurs semaines sans se présenter chez ces ménages. Le cas qui nous a été présenté est celui d’un père de famille qui a dû payer 6.000 francs pour les mois de novembre, de décembre 2017 et de janvier 2018.
Ceux qui n’ont pas été en ordre avec ce montant ont été tout simplement transférés aux cachots de la commune de Cibitoke où ils seront certainement obligés de payer une amende. L’on apprend enfin qu’il y aurait eu même des personnes qui ont été tabassées lors de cette fouille-perquisition.
Burundi - Droits de l’Homme
Les activistes des droits de l’homme ne décolèrent pas
Bujumbura, le 13 février 2018 (Net Press) . Selon des informations concordantes, quatre personnes ont été tuées, cinq autre torturées au moment où une personne a été enlevée. L’on signalera également que 25 autres personnes ont été arrêtées arbitrairement. Les mêmes activistes pointent du doigt les forces de l’ordre et des jeunes de la ligue au pouvoir comme étant des auteurs principaux de ces violations des droits de l’homme.
Ils évoquent également des cas d’assassinats, d’enlèvements, de tortures et d’arrestations arbitraires dans plusieurs localités, sans oublier des contributions forcées et des actes d’intimidations liés au vote du référendum pour le changement de la constitution et aux élections de 2020.
Ils semblent se révolter du fait que l’impunité des crimes est accordée aux membres du parti de l’Aigle avec une complicité de l’administration, concluent-ils.
Burundi - Elections
Toujours une faible affluence vers les bureaux d’inscription
Bujumbura, le 13 février 2018 (Net Press) . Ce matin, la rédaction s’est promenée dans quelques bureaux d’inscription pour le référendum du mois de mai et les élections de 2020. Dans plusieurs écoles du sud et du centre de la capitale, les agents recenseurs étaient en train de bavarder les bras croisés et de se faire des blagues, faute des personnes à inscrire.
A l’école fondamentale de Kinindo, tous les agents recenseurs n’étaient pas occupés. Il y en a qui accueillaient des gens et d’autres qui étaient obligés d’assister les autres en train de recenser. Ceux qui ont été contactés par la rédaction ont indiqué que le grand problème est que l’inscription se fait pendant les heures de service. Comme ils travaillent en journée continue et qu’ils rentrent tard dans la nuit, ils n’ont pas la chance de rencontrer ces agents.
Pour d’autres, ce qui handicape ce travail c’est que les agents recenseurs n’acceptent pas de procuration. Celui qui s’inscrit doit se présenter physiquement pour éviter toute tentative de fraude, a-t-on appris à l’école primaire "Stella Matutina". Les autres enfin, conscients qu’il reste très peu de temps pour cet acte, préfèrent d’ores et déjà implorer l’indulgence du gouvernement pour qu’il accorde un temps supplémentaire après le 17 février 2018, ce qui n’est pas évident.
Sentant que les populations se désintéressent de plus en plus, les jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, exercent une pression sur les populations dans plusieurs coins du pays. Selon des informations concordantes, ces jeunes s’arrogent le droit de vérifier si tel s’est fait inscrire ou non, - possession d’un récépissé - auquel cas l’on s’expose à des sanctions. Ces intimidations s’observent également chez les administratifs comme les gouverneurs de province et l’administrateur de la commune Gashoho qui obligent carrément leurs populations à voter "oui" et massivement.
Une certaine opinion ne comprend pas pourquoi l’on demande ardemment aux populations de se faire inscrire car, selon elle, les pourcentages du "oui" et du "non" sont connus d’avance. Le président de la Ceni, Pierre Claver Ndayicariye, ou alors son porte-parole, Prosper Ntahorwamiye, n’attendent que le moment venu pour proclamer les résultats du scrutin. Mais pour la sécurité des populations, la même opinion pense que les gens ont intérêt à se faire inscrire.
Burundi - Afrique du Sud - Politique
Jacob Zuma lâché par les siens refuse de partir et négocie un délai
Pretoria, le 13 février 2018 (Net Press) . En Afrique du Sud, la réunion du comité exécutif de l’Anc s’est achevée à 3 heures du matin sans aucune communication officielle. Le comité s’est visiblement mis d’accord pour rappeler Jacob Zuma, mais il semble que le président sud-africain joue la montre et donne du fil à retordre aux négociateurs qui n’ont pas le pouvoir légal de le forcer à partir.
Il n’y a toujours pas eu d’information officielle ce mardi matin en Afrique du Sud, mais l’Anc doit communiquer sur la réunion de son comité exécutif de cette nuit en début d’après-midi, lors d’une conférence de presse au siège du parti à Johannesburg. Il semble bien que le comité exécutif de l’Anc se soit mis d’accord lundi soir pour rappeler Jacob Zuma et demander officiellement sa démission.
La réunion du comité exécutif de l’Anc était sensée être brève mais elle aura finalement duré 13 heures. Un véritable marathon qui n’a donc débouché sur aucune annonce officielle. Ce week-end, Cyril Ramaphosa avait pourtant promis de « finaliser » la transition et d’apporter rapidement des réponses au pays mais les informations restent très rares ce mardi matin.
On sait seulement que Cyril Ramaphosa a quitté la réunion du comité exécutif vers 22h30 pour se rendre à la résidence de Jacob Zuma à Pretoria, accompagné d’un autre haut dirigeant du mouvement, certainement pour informer le président des décisions prises un peu plus tôt à huis-clos. Cyril Ramaphosa est ensuite revenu peu avant minuit à l’hôtel où se déroulait la rencontre du comité exécutif et ce n’est que vers 3h du matin que les voitures des cadres de l’Anc ont quitté les lieux.
Zuma négocie un délai
De toute évidence, le comité exécutif de l’Anc a formellement demandé à Jacob Zuma de démissionner dans les 48 heures mais selon certaines sources d’information, ce dernier aurait demandé un délai de trois mois pour mettre ses affaires en ordre et présenter Cyril Ramaphosa auprès des organisations internationales.
Si Jacob Zuma refuse réellement de démissionner, la situation pourrait rapidement se transformer en cauchemar. Dans ce cas, l’Anc devra se tourner vers le Parlement et demander à ses députés de voter la destitution du président. L’occasion devrait d’ailleurs se présenter rapidement, puisque le parti EFF de Julius Malema a déposé une motion de défiance contre Jacob Zuma, motion qui doit être examinée très bientôt
L’opposition veut une motion de défiance
Réunie lundi après-midi, l’opposition a demandé une dissolution de l’assemblée et des élections anticipées. Pour Mmusi Maimane, leader du principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique, il faut que la motion de défiance, contre le chef de l’Etat, prévue le 22 février, soit avancée à cette semaine. « Tout le monde en Afrique du Sud appelle à la démission de Jacob Zuma. L’opposition présente ici dit qu’il doit partir. Les différents mouvements religieux disent qu’il doit, le comité exécutif de l’Anc dit qu’il doit partir... Il n’y a que Jacob Zuma qui refuse de partir.
Donc dans ce contexte, nous ne pouvons pas nous contenter d’être spectateurs des rivalités au sein de l’Anc. Nous disons : allons au Parlement et votons une motion de défiance qui nous débarrassera de Jacob Zuma... », a martelé Mmusi Maimane lors de la conférence de presse finale.