Bujumbura, le 27 février 2018 (Net Press) . Ce matin, des policiers en tenue civile se trouvaient au siège de l’ancien marché central et étaient en train de poursuivre des personnes suspectes que l’on pourrait qualifier de brigands. A voir comment les personnes fuyaient les policiers, il y avait impression que les deux groupes se connaissent parfaitement car, parmi les foules qui étaient sur place, plusieurs personnes assistaient sans inquiétude à ces opérations des policiers.
D’autres informations indiquent que ces personnes pourraient être des Imbonerakure qui font de l’ordre dans les parkings des bus de transport en commun au même endroit. Mais ils avaient des fouets en mains qui ressemblent à ceux des policiers, d’où l’hypothèse que ce serait des policiers a été mise en avant.
Signalons que ces "exercices" policiers se font régulièrement dans la capitale Bujumbura, tout près du centre-ville. Pas plus tard qu’hier, des policiers en tenue civile se trouvaient sur l’avenue Moso, de l’office du thé du Burundi (Otb) vers la zone de Bwiza, où ils chassaient les taxis-vélos qui y avaient érigé leurs parkings. La veille, les mêmes policiers, mais alors en tenue policière, venaient d’arrêter des populations qu’ils avaient embarquées dans une camionnette Pickup au centre-ville de la capitale.
Dans la commune de Gihanga, à Burunga plus précisément, dans la province de Bubanza, au Nord-Ouest du pays, un homme du prénom de Dieudonné a été tué hier dans la soirée. Selon des informations sur place, il avait fréquenté un bistrot et au bout d’un certain temps, il a échangé des mots peu courtois avec ceux qui étaient dans le même cabaret. Vers 21 heures, il a décidé de rentrer mais il n’est jamais arrivé à son domicile. Cinq personnes qui étaient avec lui sont entre les mains de la police pour des raisons d’enquête.
Burundi - Onu - Elections
L’Onu inquiète du référendum du mois de mai au Burundi
New York, le 27 février 2018 (Net Press) . C’est hier au siège de l’Onu que s’est tenu une réunion du conseil de sécurité de l’Onu. Comme annoncé auparavant, la question du Burundi devait être étudiée par les 15 membres du conseil. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu au Burundi, le Burkinabé Michel Kafando, devait s’exprimer sur la situation, se basant sur le dernier rapport du secrétaire général, Antonio Gutterres.
Dans le gros de ses propos, Michel Kafando a montré des inquiétudes relatives au futur amendement de la constitution, évoquant les garde-fous qui étaient dans l’actuelle constitution que Bujumbura désire enlever dans la nouvelle constitution. Il a émis des réserves quant à l’avenir de l’accord d’Arusha qui avait pourtant permis au pays de "respirer" la paix et la sécurité pendant une quinzaine d’années.
L’on saura que Bujumbura a déjà dénoncé le récent rapport du secrétaire général de l’Onu sur le Burundi. Mais malgré les dénonciations et les manifestations contre les rapports de l’Onu, l’image du pays reste négativement invariable car, le rapport d’Antonio Gutterres ressemble étrangement à celui de son prédécesseur Ban-Ki Moon, tout comme les rapports de Michel Kafando sont pratiquement les mêmes que ceux de ses nombreux prédécesseurs dans ces fonctions. Dans ces conditions, il est curieux de connaître l’issue de ces deux démarches parallèles qui risquent de ne jamais connaître une intersection entre elles.
Si l’Onu observe encore un langage un peu courtois, ce n’est pas le cas du rapporteur spécial des droits de l’homme de l’Onu, Zeid Ra’ad Al Hussein. Pour lui, lors de la 37ème conférence de l’Onu en matière des droits de l’homme tenue à Genève en Suisse ce 26 février 2018, il n’a pas hésité de qualifier d’"abattoirs d’êtres humains" les pays comme le Burundi, la Rd Congo, la Syrie et le Yémen.
Le gouvernement de Bujumbura n’a pas tardé à réagir. Telle la réponse du berger à la bergère, le premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, via une conférence de presse, a indiqué que Zeid Ra’ad Al Hussein n’a aucune idée de l’évolution du pays en matière de respect des droits de l’homme et de la sécurité. Pour lui, ce n’est pas la première fois que ce rapporteur spécial prononce des mots qui terrifient la population.
Il rappelle qu’en 2012, cet onusien avait parlé du génocide au Burundi. Il fait partie du personnel de l’Onu qui veut pas du bien du Burundi. Pour Gaston Sindimwo, la qualification d’abattoir des êtres humains collé au Burundi est une suite de propos qui effrayent les Burundais.
Burundi - Justice
Condamnation à perpétuité d’un policier qui a tué son collègue
Karuzi, le 27 février 2018 (Net Press). L’App Sévérin Masabire, un policier chargé de la protection civile dans la province de Karuzi, a été condamné hier à perpétuité par le tribunal de grande instance de cette province, lors d’un procès de flagrance. Il est accusé d’avoir tué à l’arme automatique son collègue, Apc Rénovat Ntungwanayo, dans la nuit du 25 février 2018.
Selon des informations concordantes, ce dernier est décédé à l’hôpital de Karuzi des suites des blessures causées par les balles du fusil. L’App Sévérin Masabire avait tiré beaucoup de balles à son domicile suite à l’état d’ébriété dans lequel il se trouvait et quand sa femme a crié au secours, le policier a tiré sur son collègue.
Burundi - Droits de l’Homme
La ligue Iteka sort son bulletin hebdomadaire n° 99
Bujumbura, le 27 février 2018 (Net Press) . Il couvre la semaine du 19 au 25 février 2018 des allégations de violations et des violations des droits de l’Homme qui ont été enregistrées : au moins 6 personnes tuées dont 1 cadavre, 2 torturées et 61 arrêtées arbitrairement. Des jeunes Imbonerakure affiliés au parti Cndd-Fdd au pouvoir, des agents du Snr, des administratifs, des militaires et des policiers sont pointés du doigt comme étant les auteurs de la plupart de ces violations des droits humains.
Ce bulletin relève des cas d’assassinat, de torture et d’arrestation arbitraire dont sont victimes des présumés opposants du 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza. Des arrestations arbitraires liées au contrôle des récépissés liées au vote du référendum pour le changement de la constitution et des exercices paramilitaires ont été relevés dans ce bulletin.
Le bulletin s’insurge contre l’impunité des crimes qui est accordée aux proches du parti Cndd-Fdd. Des membres de ce parti impliqués dans différents crimes jouissent de l’impunité avec une complicité affichée des pouvoirs publics.
Burundi - Usa - Politique
"Usa : possible audition de Trump par le procureur spécial", constate Rfi
Washington, le 27 février 2018 (Net Press) . Le président américain pourrait être entendu dans le cadre de l’ingérence russe dans la campagne présidentielle. Ses conseillers juridiques mettent en place une stratégie pour une éventuelle audition devant Robert Mueller. Le procureur spécial mène l’enquête pour savoir s’il y a eu des collusions entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump et si le président a fait obstruction à la justice en licenciant l’ancien chef du Fbi, James Comey, qui avait lui aussi enquêté sur l’affaire russe.
"The Hill" rappelle que Donald Trump ne cesse de clamer son innocence et s’était dit prêt à témoigner sous serment devant Robert Mueller. Mais selon les informations du "Wall Street Journal", ses avocats n’y semblent pas aussi favorables. Ils « étudient des options pour s’assurer que les questions qui seront posées à Donald Trump soient limitées et qu’elles ne mettent pas à l’épreuve la mémoire du président de façon à lui porter préjudice », rapporte le quotidien. Certains membres de l’équipe juridique de la Maison Blanche voudraient que Donald Trump réponde par écrit au procureur spécial. D’autres encore sont carrément contre toute possibilité d’une telle audition, estimant qu’elle créerait un dangereux précédent qui mettrait en péril la stabilité du mandat présidentiel.
La stratégie ne semble donc pas encore tout à fait établie. Et quand elle le sera, encore faut-il qu’elle soit acceptée par Robert Mueller. Selon le Wall Street Journal, les avocats du président sont prêts à engager une bataille juridique pour obtenir gain de cause. Mais comme le rappelle le journal, cela ne ferait que retarder l’enquête, ce qui pèserait lourd sur les élections de mi-mandat en novembre prochain.