Gitega, le 9 avril 2018 (Net Press) . Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, une grenade a explosé sur la colline Rugari de la province de Gitega dans la nuit de samedi 7 avril 2018 vers 20 heures. Selon des informations sur place, il n’y a pas de dégât ni matériel ni humain à déplorer. Les mêmes informations précisent qu’une personne suspecte a été arrêtée pour des raisons d’enquête.
Dans la province voisine de Mwaro, un jeune garçon du nom d’Onesphore Niyongabo a trouvé la mort dans la soirée de ce samedi 7 avril 2018 quand il est tombé dans un puits rempli d’eau. Selon des sources concordantes, cet enfant a trouvé la mort sur le champ et son cadavre a été transporté au centre de santé de Yanza.
Les milieux des droits de l’homme indiquent qu’au moins 11 personnes ont été assassinées la semaine dernière, dont deux au cours d’une attaque à la grenade visant un bar où se trouvaient des membres de la milice Imbonerakure. Parmi ces personnes assassinées, trois enfants auraient été tués par leur père avant de mettre fin à ses jours. Un violeur multirécidiviste a été tué par un homme comme vengeance, après qu’il eut violé et assassiné sa mère.
Par ailleurs, au moins trois personnes ont ét arrêtées, dont un militant d’opposition. Ces milieux s’inquiètent en outre des intimidations et menaces liées au référendum constitutionnel envers les membres de l’opposition, notamment par des écriteaux aux portes de leurs domiciles à Kirundo.
L’on évoque enfin le procès de Germain Rukuki, un défenseur des droits de l’homme détenu depuis 9 mois. Le ministère public a requis la prison à perpétuité contre lui, victime de son ancien poste comme employé de l’organisation Acat-Burundi. Une association plus tard radiée par le gouvernement.
Sur le même chapitre d’insécurité, André Bazira, le gardien de la foret de la Kibira, du côté de la commune Musigati en province de Bubanza, reste introuvable depuis une semaine. Selon des sources sur place, la victime a été appelée par ses collègues pour se rendre au travail et suite à son retard, ils ont été obligés de l’abandonner.
Les témoins disent qu’il est venu seul et arpenté les montagnes de la foret de la Kibira et depuis ce jour, aucune trace de lui. Ils ajoutent que ses collègues ont été par la suite appréhendés par la police de Musigati avant d’être relâchés.
De l’autre côté de Bubanza, en province de Cibitoke, des sources concordantes indiquent que la jeunesse affiliée au parti au pouvoir (Imbonerakure) font des entrainements paramilitaires et les faits se sont déroulés au stade de football et dans plusieurs communes de cette province Selon des sources sur place, ces jeunes étaient armés de gourdins et ont juré bec et ongle qu’ils vont tuer celui qui votera « non » à la retouche de la constitution prévue le 17 mai 2018. Les opposants de cette entité passent la nuit à la belle étoile, par peur d’être tués en plein sommeil. De son côté, l’administration tente de minimiser ces exercices et parle d’une simple activité sportive.
Burundi - Justice
Le président du parti Ranac dans la province de Muramvya relâché
Muramvya, le 9 avril 2018 (Net Press) . Des sources d’informations en provenance du parti Ranac, Daniel Manirakiza, président de cette coalition de partis politiques de l’opposition dans la province de Muramvya, a été relâché après 12 jours d’incarcération dans les cachots du service national des renseignements.
Il avait rendu visite au président de cette formation au niveau national, Aloys Baricako, qui avait été arrêté en province de Gitega alors qu’il rentrait de l’enterrement de sa grand-mère dans la province voisine de Karuzi. Le responsable de cette formation dans la province de Muramvya avait alors été arrêté, accusé ensuite d’atteinte à la sécurité intérieure du pays, avant d’être conduit manu militari vers le cachot du service national des renseignements en mairie de Bujumbura, non loin de la cathédrale Regina Mundi. Cette coalition de partis politiques demande que l’espace politique soit ouvert pour tout le monde.
Burundi - Politique
L’on connaît désormais la date du début de la campagne
Bujumbura, le 9 avril 2018 (Net Press) . La commission nationale électorale indépendante, Ceni, a communiqué ce dimanche la date du début de la campagne pour ou contre la modification de la constitution au mois de mai prochain. Elle a été fixée au 1er mai 2018. La même commission fait également savoir ceux qui sont autorisés à participer à la compétition électorale. Il s’agit des formations politiques et des coalitions qui se sont fait inscrire au niveau de la Ceni.
Malgré cette annonce, l’on apprend que les partis satellites au parti de l’Aigle sont déjà en campagne, trois semaines avant le début de cette activité. C’est le cas du Fnl de Jacques Bigirimana et de l’Uprona proche du pouvoir, sans que l’on sache s’il est de la tendance Concilie Nibigira ou Abel Gashatsi.
Une certaine opinion se demande pourquoi Bujumbura fait tant d’acrobaties alors que l’on sait d’avance que le oui remportera. En effet, aussi longtemps que le référendum a été préparé par le seul parti au pouvoir, en l’absence et en désaccord de l’opposition, tant que le parti au pouvoir menace et des fois violente ceux qui sont contre l’amendement de la constitution, nul doute que les personnes vivant au pays, pour sauver leur peau, voteront oui au cours de cette "consultation" populaire.
Et même au cas où le non remporterait, l’on ne peut pas oublier le référendum pour ou contre l’unité nationale au début des années 90 quand, les "Frodebustes", encore sous l’influence du "Hutu Power" de Juvénal Habyalimana, ont voté massivement non contre ce référendum. Mais pour sauver son image, Pierre Buyoya et son équipe avaient tout simplement renversé les cartons qui contenaient le non pour les remplacer avec ceux de réserve qui avaient été fabriqués à cet effet. L’expérience de 1991, est-elle évitable 27 ans plus tard ?
Burundi - Commerce
Le carburant reste un problème cinglant dans le pays
Bujumbura, le 9 avril 2018 (Net Press) . Depuis plus d’une semaine, le carburant fait défaut dans plusieurs stations à carburant de la capitale, et même à l’intérieur du pays. Ce matin, les véhicules étaient alignés devant plusieurs stations, ce qui bloquait même la circulation dans les rues de la capitale, obligeant les policiers à intervenir.
Du côté de l’administration, l’on tente de calmer la situation en rassurant que le problème va être vite réglé. Mais ce n’est pas l’avis des utilisateurs de véhicules qui ont peur d’une éventuelle montée du prix à la pompe, ce qui entrainerait automatiquement celle des autres produits de première nécessité.
Les problèmes de devises pourraient être à l’origine de ce manque criant même si l’on n’ose pas l’affirmer tout haut. Mais outre le carburant, l’on sent que dans les différentes pharmacies de la capitale, il y a également manque de médicaments, faute du pouvoir d’achat en devises. L’on apprend enfin que les fournisseurs de l’’électricité de la Regideso seraient sur le point d’abandonner cette activité suite aux arriérés de cette entreprise commerciale publique.
Burundi - Justice - Anniversaire
Ernest Manirumva, 9 ans déjà !
Bujumbura, le 9 avril 2018 (Net Press) . L’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome, a sorti un communiqué de presse ce 9 avril à l’occasion de la commémoration du 9ème anniversaire de l’assassinat d’Ernest Manirumva, ancien vice-président de cet observatoire. D’entrée de jeu, il estime que " les défenseurs des droits humains au Burundi sont des acteurs incontournables dans la consolidation de la démocratie et de la gouvernance dans la vie du pays et leur protection devrait être assurée par l’Etat, conformément à la constitution burundaise et aux traités ratifiés par le Burundi ".
Rappelant qu’Ernest Manirumva a été sauvagement assassiné dans la nuit du 8 au 9 avril 2009, l’Olucome indique que ce mertre a été décrié par la communauté tant burundaise qu’internationale mais qu’il a été malheureusement été couvert d’une impunité totale de la part de la justice burundaise qui avait pourtant promis de tout faire pour tirer les choses au clair.
Car, au lendemain de l’assassinat, le gouvernement avait donné l’ordre aux services habilités à poursuivre le dossier et mettre la main sur les auteurs de ce crime. Le président de la République avait même demandé aux partenaires étrangers à prêter main forte aux services de la justice burundaise, ce qu’a fait le bureau fédéral d’investigations américain, Fbi, qui a déposé un rapport qui suspectait certains hauts gradés de la police. Ce dernier recommandait même la mise à la disposition des experts du Fbi des échantillons de leur Adn et c’est là où du côté officiel, l’on a fait volte-face, selon l’Olucome, refusant même de collaborer.
Bref, autant de démarches entreprises par l’Olucome mais en vain, même au niveau de la justice car après les jugements du tribunal de grande instance et de la cour d’appel, l’Olucome s’est pourvu en cassation, voilà bientôt 4 ans, mais il ne voit rien venir jusqu’à présent La justice s’est contentée d’orienter le procès vers la poursuite des boucs-émissaires.
C’est dans ce contexte que cet observatoire adresse une série de recommandations au gouvernement, dont la libération sans condition des défenseurs des droits humains de l’Aprodh, de Parcem et de l’Acat. Il recommande à la cour suprême de prendre ses responsabilités malgré les pressions qu’exercent sur elle certains membres influents du gouvernement et certains responsables publics qui ont été mis en cause dans les rapports plus haut cités en vue de redorer son image.