Mwaro, le 8 septembre 2018 (Net Press) . Emile Banyiyezako, de l’ethnie twa, âgé de 38 ans, a été tué hier à coups de gourdins et de machettes sur la colline Kavumu, de la commune Nyabihanga en province Mwaro. Des sources concordantes indiquent que des conflits fonciers seraient derrière ce crime
Des sources sur place rapportent qu’il y a eu également des blessés qui ont été par la suite transportés au centre de santé de Nyakaraye. Les mêmes informations précisent que 9 personnes soupçonnées d’être derrière ce crime ont été arrêtées pour des raisons d’enquêtes préliminaires.
Burundi - Confessions Religieuses
Il y a 28 ans, le pape Jean Paul II visitait le Burundi
Bujumbura, le 8 septembre 2018 (Net Press) . Du 5 au 7 septembre 1990, le pape Jean Paul II, devenu Saint Jean Paul II après son décès du 2 avril 2005, arrivait au Burundi. Il a été accueilli à l’aéroport international de Bujumbura par l’ancien Buyoya. Au cours de sa visite, il a rencontré le plus de gens possible, aussi bien de l’église que des politiques, car il était un homme qui aimait des échanges, mais surtout qui écoutait.
Il avait visité le pays deux ans après les crimes de Ntega et Marangara et son déplacement s’inscrivait dans la logique de la réconciliation du peuple burundais. Le pape Jean Paul II a posé la première pierre de l’actuelle paroisse Mont Sion de Gikungu, qui doit être l’église la plus vaste de la capitale Bujumbura. Il a également procédé à une ordination de prêtres avant de s’envoler pour Kigali, la capitale rwandaise.
Du 7 au 9 septembre, il était chez le voisin du Nord mais pour des raisons que l’on n’a pas évoquées, il n’a pas été accueilli à la hauteur de son rang lors de sa tournée chez Juvénal Habyalimana. La foi en Dieu varie d’une personne à une autre, d’une famille à une autre et même d’un régime politique à un autre. Souvent, l’on oriente la prière en fonctions des intérêts pourquoi pas égoïstes.
L’on saura que quelques semaines après la visite du pape dans la région, le front patriotique rwandais, Fpr, a attaqué le régime de Kigali en date du 1er octobre 1990. A cette époque, même les hommes d’église du Rwanda ont fait savoir que la visite du pape dans ce pays était tout simplement un anathème car des "cancrelats" (= Tutsi rwandais) ont attaqué le pays. C’est ainsi que la visite du pape, bien accueillie au Burundi, de façon mitigée au Rwanda, fut transformée en une malédiction pour le régime de Juvénal Habyalimana, qui jurait sur tous les toits que le Rwanda n’a pas un m² pour accueillir les réfugiés rwandais, mais qu’il a des hectares pour abriter les gorilles qui attirent les touristes.
Burundi - Education
Le syndicat des enseignants s’exprime de nouveau
Bujumbura, le 8 septembre 2018 (Net Press) . D’habitude, l’hebdomadaire des enseignants paraît les vendredi et il s’est fait que la rédaction avait déjà bouclé quand cette publication lui est parvenue. Son premier constat est que face à un environnement socio-politique souvent tendu, les écoles de Ruhororo ont réinventé le savoir-vivre ensemble.
Les responsables scolaires, les enseignants et les élèves de la direction communale de l’enseignement de Ruhoro (Ngozi) font savoir que la cohabitation dans les écoles est bonne. L’astuce choisi pour pérenniser cette coexistence pacifique est de se conformer aux prescrits du règlement scolaire qui recommande d’éviter le comportement et les paroles divisionnistes à l’école. En cas de tensions dans l’entourage des écoles, comme celles de la crise politique de 2015 et l’affrontement récurrent entre la population vivant dans les sites de la population déplacée et celle restée dans les collines, les autorités scolaires organisent des réunions pour contrer les rumeurs, sources de frictions entre les membres de la communauté scolaire.
Par ailleurs, avec la fermeture des établissements, des sections et la suspension des écoles paramédicales, notre confrère trouve que l’on casse le thermomètre faute de rabaisser la fièvre du système éducatif. En fermant une trentaine d’écoles privées « non performantes » et en suspendant des sections des écoles paramédicales, ceux qui suivent de près le système éducatif burundais font savoir que les ministères concernés se sont attaqués à une manifestation d’un problème, au lieu de ses causes.
Ils font savoir que ces écoles se démènent seules en tout, que ce sont des écoles dont le recrutement des élèves n’est toujours pas favorable car elles prennent les derniers de la classe, non admissibles dans les écoles publiques. Elles n’ont pas de meilleurs enseignants parce qu’elles ne peuvent pas les payer convenablement. Elles ne se procurent pas de manuels scolaires faute de moyens financiers. Tout les défavorise. Le mieux serait de les aider à surmonter tous ces problèmes, au lieu de les punir, estiment les spécialistes de l’éducation. Ces derniers s’interrogent où iront les élèves en provenance de ces écoles car la mesure tombe à la veille de la rentrée scolaire.
En outre, l’harmonisation des frais scolaires dans les écoles publiques et privées est une mesure qui ne satisfait ni les parents ni les responsables des écoles. Les responsables des écoles privées se lamentent que l’harmonisation des frais scolaires leur cause un manquant à gagner énorme. Les parents d’élèves quant à eux qui avaient pensé que l’harmonisation des frais scolaires était venue soulager leur ponction financière réalisent qu’ « avant l’harmonisation égale après l’harmonisation », car le ministère de l’éducation autorise aux écoles de créer des lignes de dépenses à la charge des parents pour récupérer le manque à gagner.
Enfin, le renforcement des capacités des enseignants de TICE est un apport louable pour les bénéficiaires, quoi que petit. Des enseignants de la Technologie de l’information et de Communication pour l’Education (TICE) ont reçu une formation de cinq jours pour renforcer leurs capacités, une action louable selon eux. Ils espèrent qu’il y aura une nette amélioration de la façon dont la matière sera dispensée. Néanmoins, ils demandent au ministère de l’éducation qui a organisé cette formation via le Bureau d’Etudes et Programmes de l’Enseignement post- fondamental de multiplier ce genre de formations et de fournir du matériel didactique nécessaire. Ces enseignants formeront leurs collègues qui n’ont pas participé dans cette séance. Le Journal La Voix de l’Enseignant souhaite malgré tout une meilleure rentrée scolaire 2018-2019 aux enseignants et aux élèves.
Burundi - Erythrée - Politique
Premiers pas vers la réconciliation entre Djibouti et l’Érythrée
Djibouti, le 8 septembre 2018 (Net Press) . Après la signature d’un accord historique entre la Somalie, l’Éthiopie et l’Érythrée, mercredi 5 septembre, la première action concrète du "comité commun" de résolution des crises dans la région a été de favoriser un début de rapprochement entre Djibouti et l’Érythrée.
La région de la Corne de l’Afrique a connu un ballet diplomatique intense ces dernières 48 heures. Le 5 septembre, Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, accompagné de Mohamed Abdullahi « Farmajo », le président somalien, se sont rendus à Asmara pour rencontrer Isaias Afworki, le chef de l’État érythréen.
Programme chargé pour le responsable éthiopien, venu visiter les ports d’Assab et de Massawa, où était réceptionné le premier cargo éthiopien depuis vingt ans, et inaugurer l’ambassade éthiopienne à Asmara. Il a surtout signé avec ses deux homologues un accord historique de coopération entre les trois pays, créant à cette occasion, un « comité commun » de résolution des crises dans la région.
Abiy Ahmed en médiateur
Abiy Ahmed a saisi cette occasion pour proposer, une nouvelle fois, sa médiation pour régler le conflit frontalier qui a opposé l’Érythrée à Djibouti en 2008 et continue d’empoisonner les relations entre les deux pays. Aucun chef de la diplomatie érythréenne ne s’était rendu à Djibouti depuis 1999
Le lendemain, comme une première initiative de ce comité, les ministres des Affaires étrangères éthiopien, somalien et érythréen, ont été reçus à l’aéroport de Djibouti par leur homologue, Mahmoud Ali Youssouf. Osman Saleh est le premier chef de la diplomatie érythréenne à se rendre à Djibouti depuis 1999, au lendemain d’une précédente incursion militaire des troupes d’Asmara chez son voisin.
La délégation, qui comptait également Yemane Gebreab, conseiller spécial auprès d’Isaias Afworki, a été reçue par Ismael Omar Guelleh. Le président djiboutien aurait déclaré en message de bienvenue, selon les officiels éthiopiens, que son pays « est prêt à parler de réconciliation et de normalisation de ses relations avec l’Érythrée », reconnaissant au passage le rôle joué par l’Éthiopie et la Somalie.
« La saison de la paix ne fait que commencer dans la Corne », lui aurait fait répondre Isaias Afworki, prêt, semble-t-il, à rediscuter du tracé des frontières sans passer par les armes cette fois.