Cibitoke, le 6 décembre 2018 (Net Press) . Quatre corps sans vie ont été découverts dans la forêt de la Kibira, du côté de la commune de Ndora, dans la province de Cibiroke, au Nord Ouest du pays, à la frontière entre le Burundi et le Rwanda. Selon des informations concordantes, ces corps étaient déjà en décomposition et l’administration, de mèche avec la police, ont ordonné leur enterrement dans l’immédiat.
Quand bien même ces personnes n’ont pas été identifiées, les mêmes administration et police soupçonnent des personnes qui viennent extraire clandestinement de l’or. Elles auraient rencontré les forces de l’ordre en patrouille qui aurait tiré dessus, croyant qu’il s’agit des malfaiteurs.
Par ailleurs, les activistes des droits de l’homme dégagent de grandes tendances des droits de l’homme pour le mois de novembre, à savoir des cas d’allégations de violations et des violations du droit à la vie, des cas d’enlèvement et/ou de disparition forcée, des cas de tortures, des cas d’arrestations et de détentions arbitraires, des cas de violences basées sur le genre et d’autres faits relevés.
Au moins 57 personnes ont été tuées durant cette période, 10 personnes autres enlevées et/ou portées disparues, 18 torturées, 86 arrêtées arbitrairement et 9 victimes de violences basées sur le genre. Parmi les victimes enregistrées figurent 4 femmes tuées, 3 mineurs tués, 4 femmes torturées et 10 femmes arrêtées arbitrairement. Des contributions forcées liées aux élections de 2020 ont été également observées dans le pays.
Burundi - Manifestation
Manifestation dans la ville de Bujumbura
Bujumbura, le 6 décembre 2018 (Net Press) . Nous apprenons que le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, vient d’inviter la population "bujumburaise" à se présenter massivement au lieu de rencontre habituel pour une manifestation grandiose. Selon cet appel, l’objectif de cette manifestation de ce 8 décembre 2018 est de soutenir le gouvernement qui vient de prendre des décisions extraordinaires.
Les populations invitées se rencontreront au Rond Point des Nations Unies à partir de 7h30’. Les bus retrouveront les manifestants dans les places habituelles. Malgré cet appel, certaines catégories de personnes, comme les motards et les taxi-vélos se lamentent qu’ils participent par contrainte à ces manifestations car ils ne sont pas payés. Si jamais ils boycottent de telles manifestations, ils voient leurs engins bloqués ou alors ils payent une amende.
Dans cette invitation, l’on ne précise pas cependant le type de décisions spéciales que le pouvoir a prises, mais l’on peut faire allusion à la décision de boycotter le sommet des chefs d’Etat de l’Eac le mois dernier. L’on saura davantage ces informations lors des discours de circonstance, juste après cette manifestation. Affaire à suivre !
Burundi - Droits de l’Homme
Le Burundi ferme le bureau des droits de l’homme de l’Onu
Bujumbura, le 6 décembre 2018 (Net Press) . Le Burundi a procédé à la fermeture définitive du bureau des droits de l’homme de l’Onu basé à Bujumbura. Coïncidence ou pas, certaines informations circulaient comme quoi la cour pénale internationale devrait émettre incessamment des mandats d’arrêt.
Au cas où cette information serait avérée, les mandats d’arrêts viseraient alors les hommes influents du gouvernement actuel, voire du parti au pouvoir, une information mal accueillie par Bujumbura.
Mais d’autres informations indiquent qu’il s’agit tout simplement d’une dégradation des relations entre l’Onu et le Burundi pour le fait que cette première a prolongé d’une année la mission de la commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi, dirigée par le Sénégalais Doudou Diène.
Burundi - Sécurité
Grève dans l’entourage de l’embrassade des Etats-Unis au Burundi !
Bujumbura, le 6 décembre 2018 (Net Press) . Des sources dignes de foi indiquent que les agents de la société de gardiennage Torress Vb, une société d’origine américaine et basée à l’ambassade des Etats-Unis au Burundi, sise au quartier Kigobe, sont en grève depuis samedi 1er décembre. Il semblerait qu’ ils réclament l’amélioration des conditions de travail.
Selon un agent de cette société qui a requis l’anonymat, 220 agents travaillent dans des conditions déplorables et trouve que l’employeur a décidé d’augmenter les heures de travail qui passent de 8 hoo à 12 hoo pour la nuit. Ces agents réclament l’amélioration des conditions salariales ainsi que le libre accès à leur contrat de travail. Il a conclu que l’employeur n’a jamais accepté d’amorcer un dialogue avec ces agents.
Burundi - Santé Animale
Vers une campagne de vaccination des animaux domestiques
Bujumbura, le 6 décembre 2018 (Net Press) . L’on apprend du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement qu’en dates des 13 et 14 décembre en cours, il est prévu une campagne de vaccination des chiens, des chats, des singes et de harponner tous les chies errants afin de les tuer.
Cette campagne vise la solidarité avec d’autres pays qui projettent qu’en 2030, la maladie de chien enragé soit complètement éradiqué. Le ministre Déo Guide Rurema rappelle le système de contamination de la rage et que jusqu’à présent, il n’y a pas de traitement pour cette maladie.
Revenant sur les statistiques, le ministre a fait savoir dans un point de presse qu’entre 400 et 500 personnes en moyenne sont mordues par des chiens mais que les morts ne sont pas souvent connus car leurs proches pensent généralement à la sorcellerie. Dans le monde, entre 50 et 60.000 personnes sont victimes de cette maladie, dont 99% des cas sont en Afrique et une infime partie de cas en Asie et en Amérique Latine.
Dans le secteur de l’agriculture, le même ministre fait savoir que suite à la fluctuation des devises et l’augmentation des prix dans les usines de fabrication des engrais chimiques, une augmentation du prix de ces produits est inévitable. A titre indicatif, 1 kilo de diape qui coûtait 1200 Fbu est passé à 1360 Fbu.
Burundi - Anniversaire
Il y a 25 ans, le président Ndadaye et ses proches collaborateurs étaient inhumés
Bujumbura, le 6 décembre 2018 (Net Press) . Le nom de l’ancien président Melchior Ndadaye est actuellement sur toutes les lèvres depuis que la justice burundaise a décidé de rouvrir le dossier de son assassinat il y a 25 ans. En ce qui est de cette année, c’est au mois d’octobre que les festivités en sa mémoire sont organisées par tous les pouvoirs qui se sont succédé.
Ce nom est revenu ensuite dans l’opinion le mois dernier de novembre, plus précisément le 24 de ce mois, quand le procureur général de la République, a ordonné l’arrestation de 4 officiers supérieurs soupçonnés d’être impliqué dans l’assassinat du président Melchior Ndadaye, premier président hutu démocratiquement élu.
Et au mois de décembre 2018, la rédaction rappelle ses lecteurs que l’ancien président Ndadaye et ses proches collaborateurs ont été inhumés le 6 décembre 1993, il y a de cela 25 ans. Selon notre consœur Collette Braeckman qui était l’envoyée spéciale de son organe quotidien "Le Soir", les obsèques du président assassiné Melchior Ndadaye avaient été postposées pour des raisons de sécurité.
Elle estimait que le deuil national du Burundi s’est déroulé dans le calme et que dans le stade de la capitale, il y avait beaucoup d’émotion et beaucoup de retenue à la fois car la peur était bien présente. La rédaction livre l’intégralité de l’article de Collette Braeckman.
" Sur le stade immense, noyé de pluie, on n’entend que le crissement du gravier, le claquement de la toile du drapeau rouge et vert, et l’écho des musiques religieuses diffusées par de rares haut-parleurs. Le dernier hommage du peuple du Burundi à Melchior Ndadaye, son président assassiné, a été silencieux, extraordinairement retenu. Depuis le matin, en longues files, les habitants des quartiers populaires de Bujumbura se sont dirigés vers le stade pour regarder une dernière fois les huit cercueils, les huit portraits des défunts : le chef de l’État, le président et le vice-président de l’Assemblée nationale, un ministre, le gouverneur de Kirundo, l’administrateur général de la Sûreté, l’épouse du ministre des Affaires étrangères et une de ses amies. Différées à plusieurs reprises pour des questions de sécurité, les obsèques auront finalement lieu ce lundi après deux jours de deuil national.
" Précédant la foule, les membres du gouvernement, le corps diplomatique et le secrétaire d’État à la Coopération, Erik Derijck, représentant la Belgique, ont rendu hommage aux victimes du putsch qui, dans la nuit du 20 au 21 octobre, a décapité la démocratie burundaise.
" Dans ce pays en deuil qui compte des centaines de milliers de réfugiés et de déplacés, des dizaines de milliers de morts, où la rage ethnique a ravagé les deux communautés, à aucun moment, personne n’a bronché devant les dépouilles de ceux qui symbolisaient l’espoir de réconciliation. Les militaires, armes aux pieds, sanglés dans leurs uniformes impeccables, sont demeurés de marbre, les responsables du protocole d’État ont officié avec leur efficacité habituelle, Mme Laurence Ndadaye elle-même et ses trois enfants sont passés, impassibles, devant les cercueils.
" De l’autre côté de la barrière, la foule lente, interminable, qui ne portait aucun symbole de parti politique, où seules quelques femmes s’étaient rasé le crâne en signe de deuil, ne s’exprimait que par l’intensité de son dernier regard vers le président. Pas un mot, pas un geste, pas une expression sur les visages n’a trahi la moindre émotion. Seule une femme nous souffla un début d’explication : C’est la peur sans doute...
" Car la peur étreint toujours le Burundi. La peur de l’autre, la peur des démons que chacun porte en soi. La nuit, on tire dans les quartiers populaires de la capitale, de province arrivent chaque jour des témoignages de pillages, de règlements de comptes : des militaires vident les derniers magasins, des élèves dont les parents ont été tués n’osent pas rentrer chez eux et dans la rue, ils se battent et tuent à leur tour. Les organisations humanitaires internationales parlent de la faim et de la dysenterie qui elles aussi commencent à faire des victimes.
" Sortie du Gouvernement
" Les funérailles du président Ndadaye et des autres victimes représentent la première manifestation publique d’un gouvernement qui, jusqu’à présent, a vécu enfermé dans l’hôtel du Lac, les ministres n’ayant regagné leurs bureaux pendant la journée que depuis huit jours. Le gouvernement espère toujours que la communauté internationale leur enverra rapidement des troupes pour rétablir la sécurité. Mais les Burundais, ce week-end, ont découvert qu’ils étaient seuls face à leur deuil : les délégations étrangères sont peu fournies et surtout, malgré les efforts diplomatiques et financiers de la Belgique, les troupes promises par l’Organisation de l’Unité africaine (180 militaires et 20 civils) ne sont pas encore arrivées.
" Représentant le secrétaire général de l’ONU, le Mauritanien Ahmed Ould Abdallah prévoit leur venue pour la fin de ce mois mais il souligne : C’est aux Burundais qu’il appartient de régler leurs propres problèmes, ils doivent se parler. L’armée et le gouvernement sont des partenaires obligés. L’une parce qu’elle a occupé le pouvoir pendant 18 ans, l’autre parce qu’il a la légitimité. De plus, le rapport des forces a changé : la majorité hutu a montré qu’elle savait se défendre et riposter. Peut-être, à terme, cela facilitera-t-il la reprise de la discussion.
" On en est encore loin car le Burundi vit en pleine dépression : dans chaque famille hutu ou tutsi, il y a des morts ou des déplacés. En ville, les vivres coûtent de plus en plus cher, dans les campagnes, elles commencent à manquer ; à ce stade de la peur et de la souffrance, chacun intériorise encore son chagrin, son désir de revanche."
" Rituel de Pénitence
" C’est pour cela que l’Église catholique, dont le clergé est également divisé, a tenté, fût-ce un peu tard, de canaliser le deuil et la pénitence, de reconstruire un certain dialogue. Dans toutes les églises du pays, ce dimanche, un rituel identique a été observé : les fidèles ont été priés de rester à l’extérieur de l’édifice comme s’ils n’étaient pas dignes de pénétrer dans le sanctuaire. Au cours de l’office célébré sur le parvis de la cathédrale de Bujumbura, c’est à genoux, en signe de pénitence, que les fidèles ont récité le « Notre Père ». Ils ont aussi tenu des intentions de prières, reconnu par écrit fautes et péchés collectifs. Ensuite, les papiers reproduisant ces aveux symboliques ont été brûlés avec l’encens.
" Ce n’est qu’à la fin de cette messe de pénitence que les fidèles ont été autorisés à franchir le seuil de la cathédrale. Ce dimanche-ci, ils n’ont pas été invités encore à se donner le traditionnel baiser de la paix. Ce sera pour dimanche prochain, décrété jour de la Paix, ou pour le suivant, décrété jour d’Espérance. Si tout va bien".