Bujumbura, le 10 décembre 2019 (Net Press). Le 10 décembre de chaque année, le monde célèbre la journée des droits de l’homme. En effet, cette célébration émane d’une signature d’une déclaration universelle des droits de l’homme le 10 décembre 1948, il y a exactement 71 ans, jour pour jour.
En cette date, 58 Etats membres qui constituaient à l’époque l’assemblée générale ont adopté la déclaration universelle des droits de l’homme à Paris, au Palais de Chaillot (Résolution 217 A (III)). Ce document fondateur a été traduit dans plus de 500 langues différentes et continue d’être une source d’inspiration pour promouvoir l’exercice universel des droits de l’homme.
Dans cette déclaration universelle des droits de l’homme composée de 30 articles, il est stipulé notamment que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Par ailleurs, chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté. Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Les droits de l’homme aux Nations unies
A l’occasion de la journée des droits de l’homme, le secrétaire général des Nations unies a fait une déclaration y relative sous le thème : "La jeunesse se dresse en faveur des droits de l’homme". Comme elle en a l’habitude, la rédaction livre l’entièreté de ce message à son aimable lectorat.
" Cette année, à l’occasion de la Journée des droits de l’homme, nous rendons hommage au rôle que jouent les jeunes dans la réalisation de ces droits.
" Partout dans le monde, les jeunes manifestent, s’organisent et font entendre leur voix :
" Pour le droit à un environnement sain...
" Pour l’égalité des droits des femmes et des filles...
" Pour participer à la prise de décisions...
" Et pour exprimer librement leurs opinions...
" Ils manifestent pour le droit à un avenir de paix, de justice et d’égalité des chances.
" Tous les êtres humains doivent pouvoir exercer tous leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels ; où qu’ils vivent ; indépendamment de leur race, de leur appartenance ethnique, de leur religion, de leur origine sociale, de leur genre, de leur orientation sexuelle, de leurs opinions politiques ou autres, de leur handicap, de leurs revenus ou de toute autre situation.
" En cette Journée des droits de l’homme, je demande à chacun et à chacune de soutenir et de protéger les jeunes qui se dressent en faveur des droits de l’homme."
La situation des droits de l’homme au Burundi d’après le gouvernement
Pour le gouvernement de Gitega, cette journée des droits de l’homme arrive au moment où la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national, d’après Martin Nivyabandi, ministre ayant les droits de la personne humaine dans ses attributions. Les droits de l’homme sont également respectés, a-t-il poursuivi.
Selon toujours ce membre du gouvernement, cette journée sera commémorée au niveau national en date du vendredi 13 décembre 2018, dans la commune Mugamba, de la province de Bururi, au Sud du pays. Le ministre Martin Nivyabandi n’a pas précisé les critères de choix de cette région.
Et qu’en pense la commission nationale indépendante des droits de l’homme ?
Pour le président de la Cindh, la situation des droits de l’homme est globalement satisfaisante dans notre pays. Il a cependant ciblé des causes de perturbation des droits de l’homme, sur les ondes de la radio Isanganiro. C’est notamment le chômage des jeunes, les enseignants qui violent sexuellement les élèves-filles, l’attaque rebelle dans la nuit du 16 au 17 novembre venue d’un pays voisin dont il n’a pas précisé le nom ainsi que le trafic des êtres humains.
Concernant des cas d’intolérance politique, il s’est félicité de la promptitude de la justice burundaise dans le jugement de ceux qui sont reconnus coupables d’actes de vandalisme, allusion faite probablement aux destructions des permanences des partis politiques. Pour preuve, a-t-il conclu, les fauteurs de troubles sont remplis dans plusieurs cachots du pays.
Et la société civile en exil
La société civile en exil voit les choses autrement. Signalons que la plupart des organisations de la société civile sont interdites au Burundi depuis 2016, avec la crise politico-sécuritaire déclenchée au mois d’avril 2015 et liée au troisième mandat controversé du président de la République.
Au niveau de la ligue des droits de l’homme Iteka, l’on évoque tout d’abord des allégations de violations, des atteintes et des violations des droits de l’homme qui ont été enregistrées la semaine dernière. Au moins 3 personnes ont été tuées au moment où 2 autres ont été victimes de violences basées sur le genre. Cette organisation compte également 2 personnes torturées et 12 autres arrêtées arbitrairement. Parmi les victimes identifiées, figure une femme arrêtée arbitrairement.
Des jeunes du parti présidentiel, des policiers et des administratifs sont pointés du doigt comme étant des présumés auteurs de la plupart de ces violations des droits humains. Parmi les victimes enregistrées, figurent des membres du parti Cnl. Cette ligue relève des cas de tueries, de violences basées sur le genre, de torture et d’arrestations arbitraires dans le pays.
Selon toujours la ligue Iteka, la détention illégale d’effets militaires, un plan du parti Cndd-Fdd pour traquer des membres des partis d’opposition, des cas de destruction des permanences du parti Cnl, des actes d’intimidation, des entraînements paramilitaires et des cas de fouille-perquisition ont été rapportés dans certaines provinces du pays.
Marie Claudette Kwizera, 4 ans déjà !
Mme Marie Claudette Kwizera, trésorière de la ligue des droits de l’homme Iteka, a été enlevée le 10 décembre 2015. Depuis cette date, elle est sans trace et d’aucuns sont convaincus qu’au-delà de la disparition forcée, cette dame a très peu de chances d’être encore en vie, 4 ans plus tard.
Les organisations de la société civile en exil regrettent cette disparition qui n’a jamais été suivie d’enquêtes pour qu’on détermine l’emplacement de cette activiste des droits de l’homme. Elles demandent que le gouvernement protège les défenseurs des droits de l’homme tel que recommandé par l’Onu en 1998.
L’on signalera que la même ligue Iteka s’est assignée la mission de compter depuis cette date des personnes qui sont portées disparues. Les chiffres qu’elle avance ne rencontre pas l’assentiment du gouvernement, ni de celui de la commission nationale indépendante des droits de l’homme, Cnidh.
Dans le monde médiatique
Ce jour, nos consœurs et confrères du groupe de presse Iwacu, Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Thérence Mpozenzi et Egide Harerimana, viennent de totaliser 50 jours d’emprisonnement dans la prison de Bubanza, à l’Ouest du pays. Ils ont été arrêtés le 22 octobre dans la commune de Musigati, en province de Bubanza, alors qu’ils étaient partis pour un reportage sur l’insécurité qui secouait cette commune.
Ils ont été arrêtés dans la commune de Musigati avant d’être transférés, le 26 octobre, ladite prison. Ils sont accusés de complicité dans l’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. En date du 29 octobre, ils ont été entendus par la chambre de conseil du tribunal de grande instance de Bubanza, qui a confirmé deux jours plus tard le maintien de la détention préventive.
Le 4 novembre, leurs avocats-conseil ont interjeté appel et le 18 du même mois, ils ont été entendus par la chambre de conseil de la cour d’appel de Ntahangwa. Seul leur chauffeur, Adolphe Masabarakiza, a été provisoirement libéré. Les autres sont obligés d’entrer maintenant dans le fond de l’affaire les jours qui suivent.
L’on rappellera que les milieux de défense des droits de l’homme, des médias, des politiciens, bref, une grande partie de l’opinion, tant nationale qu’internationale, ont jugé cette arrestation arbitraire car nos consœurs et confrères ne faisaient que leur travail de journalistes au moment où ils ont été arrêtés par les services de sécurité. Tout ce monde demande leur libération sans conditions. J.M.
Burundi – Trafic Aérien
L’aviation civile burundaise dans ligne de mire de l’audit international
Bujumbura, le 10 décembre 2019 (Net Press) . Depuis l’arrivée au pouvoir du parti Cndd-Fdd, les promesses faites à ses militants ont été mises en exécution. L’autorité de l’aviation civile en est l’illustration parfaite où les travailleurs bien formés ont été licenciés et remplacés par des militants pur sucre du parti aux affaires.
Ce coup de balai des sapeurs-pompiers formés a été opéré malgré les protestations des représentants des travailleurs de cette boîte. Mais, l’on ne peut pas affirmer que quelques erreurs techniques survenues lors de l’atterrissage de certains avions seraient dues au manque de formation de ces employés.
Pourtant, cette inefficacité des services de l’aéroport international Melchior Ndadaye s’invite au menu de l’audit international en déplacement dans notre pays. Une réalité qui crève les yeux est que sur 28 sapeurs-pompiers, y compris leur chef, seuls 2 possédaient une formation pour travailler à l’autorité de l’aviation civile. Pour masquer ce problème, ces personnes avaient débuté une formation qualifiante mais les experts ont procédé à l’annulation immédiate de tout certificat octroyé par des centres de formation non recommandés par l’aviation internationale.
Ces experts se demandaient comment deux sapeurs-pompiers uniquement peuvent assurer le travail durant tout un mois de formation de ces 25 collègues avant, après- midi et la nuit sans être relevés afin de se reposer.
Cette situation a failli créer des désagréments à notre pays. Car, l’aéroport international Melchior Ndadaye allait être désormais placé sous problèmes graves de sécurité. Dans ce cas, l’aviation internationale devrait prendre des sanctions à l’encontre de notre pays. Ainsi, aucun avion ne serait autorisé d’utiliser pendant son atterrissage ou son décollage notre aéroport international pendant une période de 3 ans.
Cette sanction a été évitée à la dernière minute suite à la clémence de l’audit international qui a donné par conséquent certaines exigences à l’autorité de l’aviation civile. C’est le cas notamment d’envoyer sans délais 12 travailleurs en formation à Douala au Cameroun pour être qualifiés de sapeurs-pompiers. Il a été recommandé à l’autorité de l’aviation civile de recruter immédiatement 12 sapeurs-pompiers dans les pays étrangers en remplacement de ceux qui sont en formation pendant un mois pour permettre le bon fonctionnement de l’aéroport Melchior Ndadaye. Ces injonctions ont été vite exécutées à la lettre.
Le problème qui risque de rendre caduque cette entreprise que le gouvernement a été obligée de mettre en exécution reste la langue d’apprentissage. Car, nos très chers sapeurs-pompiers ont été recrutés parmi les jeunes affiliés au parti au pouvoir, les Imbonerakure, qui n’avaient pas de niveau de compréhension de la langue de Voltaire. Vont-ils alors apprendre dans quelle langue ? Leurs formateurs seront alors obligés de recourir aux traducteurs en Kirundi à défaut d’apprendre eaux-même le Kirundi avant de procéder à la formation puisque nous sommes par ailleurs un pays souverain.
Mais ce qui nous étonne est le recrutement de 12 sapeurs-pompiers étrangers puisqu’ils proviennent de 12 pays à savoir le Sénégal, Benin, Togo, Cameroun, Nigéria, Mali, Lesotho, Mauritanie, Côte d’Ivoire, Guinée, Burkina Faso et la République centrafricaine.
Ces manœuvres sont hébergés dans un quartier très huppé de Sororezo à Gahahe Hills hôtel où le coût dépasse 50.000 Fr burundais par nuitée sans compter le prix de la restauration durant tout un mois. A cette enveloppe, s’ajoutent les frais de déplacement, d’hébergement, de restauration et de formation des 12 Burundais partis au Cameroun. Ce qui amène les travailleurs de l’autorité de l’aviation civile à tirer la sonnette d’alarme pour que les services légistes suivent de près cette situation qui dégage déjà une odeur de corruption puisqu’il s’agit d’un montant colossal de plus d‘un milliard de nos francs qui est en jeu.
Les syndicats des services de l’autorité de l’aviation civile indiquent que cette perte aurait été évitée si les responsables de l’aéroport n’avaient pas chassé sans manière les travailleurs formés et expérimentés pour les remplacer par des apprentis. Ch.N.